Brésil : jogo feio, jogo eficaz

Il faut tordre le cou aux lieux communs. Si l’on tire un bilan global depuis le début de la Coupe du Monde, le Brésil est la meilleure équipe de l’histoire, à presque tous les niveaux. Mais, contrairement à ce que l’on dit souvent, le football pratiqué par la Seleção n’est de loin pas toujours porté vers l’offensive. Comme en témoignent les deux derniers sacres de 1994 et 2002.

1) Pourquoi ai-je choisi de présenter ce pays ?Parce que je voulais éviter de lire que le Brésil allait nous enchanter avec son jeu technique et spectaculaire. Le Brésil de Dunga, c’est grosso modo le même que celui de Parreira aux Etats-Unis (avec Dunga comme capitaine) ou de Scolari au Japon et en Corée du Sud. Une formation misant avant tout sur sa solidité et comptant sur le talent individuel de ses artistes et la qualité technique générale pour passer l’épaule. Dernièrement, on avait connu la Seleção faire n’importe quoi avec Ronaldinho et autre Adriano. Cette année, la brigade offensive est formée de Luís Fabiano (FC Séville), Nilmar (Villarreal), Grafite (Wolfsburg) et Robinho (Santos). Rien qui fait rêver, mais des types fiables qui courent dans les deux sens.
2) A quoi sert ce pays ?
À ce que même les Suisses les plus disgracieux (mais riches) puissent avoir une femme. En tant que capitale mondiale du silicone, ce vaste pays sert naturellement de poumon de notre planète, du moins pour l’instant. Plus sérieusement, qu’auraient été nos longues matinées sans les telenovelas diffusées notamment sur la TSR ? A une époque où, je vous le rappelle, plusieurs régions suisses n’avaient accès qu’aux chaînes nationales… Juste pour ça, merci Dona Beija !
C’est aussi le «vrai» pays du football par excellence. Même les hectares de forêt amazonienne qui disparaissent chaque jour sont décomptées en nombre de terrain de foot. «La surface d’un terrain de football disparaît toutes les deux secondes», nous dit souvent ce jeune aux cheveux tressés le samedi matin devant la Migros avec sa carte de Greenpeace.

3) Comment se sont-ils qualifiés et surtout pourquoi ?
Qualification facile, tranquille, sans vraiment impressionner par le jeu mais en affichant une stabilité incroyable et une maîtrise technique hors du commun, qui permet aux Brésiliens d’être intouchable, avec l’Espagne, au niveau de la circulation de balle.
4) Pourquoi vont-ils gagner la Coupe du Monde ?
Parce qu’ils ont déjà été champions du monde en Europe (1958), en Amérique du Sud (1962), en Amérique centrale (1970), en Amérique du Nord (1994) et en Asie (2002), il est désormais temps de l’être en Afrique. En tout cas, ce sera pour le plus grand bonheur de l’écrasante majorité des fans de football qui auront comme toujours retourné leur veste à la suite des éliminations successives de leur nation favorite. Juste après être devenu supporters des Pays-Bas puis de l’Angleterre, tout en supportant tout le monde (même l’Italie !) sauf la France. Comme d’hab’ quoi.
5) Pourquoi vont-ils se faire éliminer au premier tour ?
Parce que la mine que le Brésil va mettre à la Cor*%%%&ç*"%&& du No/&%ç*ç%&&%ç&%& (censure internet oblige) pour son premier match va pousser les hommes de Dunga à l’excès de confiance contre une Côte d’Ivoire qui sera déchaînée. Et que, dans le match décisif, le Portugal va rappeler aux quintuples champions du monde qui est la métropole et qui est la colonie.
6) Qui sont les joueurs à  surveiller ?
En tête arrive Julio Cesar, souvent impeccable dans ses buts et protégé par une garde intraitable Juan-Lucio, épaulée par les pistons increvables Maicon et Daniel Alves (à choix à droite) et l’ailier droit de Lyon, Michel Bastos, reconverti latéral gauche (là où il jouait des fois à Lille). A se demander si ce n’est pas lui, le portier de l’Inter, l’actuel meilleur gardien du monde… Et surveillez aussi Elano, la trouvaille de Dunga qui lui fait confiance depuis 2006. Discret mais ô combien précieux.

7) Qui sont les joueurs à  ne pas surveiller, mais dont on peut éventuellement se moquer ?
Robinho, bien sûr, pour l’ensemble d’une carrière où il s’illustre par des choix judicieux ainsi que par la fiabilité de sa parole et de ses engagements. En même temps, peut-on vraiment se foutre de la gueule d’un type qui touche 473’000 euros par mois pour un rendement moyen de 294 passements de jambes/match ?
8) Une bonne raison de les supporter ?
Par pur opportunisme. Sitôt les Helvètes sortis dans un remarquable anonymat après le premier tour, il faudra bien se rabattre sur une autre équipe, si possible séduisante. De plus, les Brésiliennes seraient heureuses et Georgina, qui s’appelait encore George il y a deux ans, a promis de s’occuper de toute la rédaction de CartonRouge.ch en cas de succès.
9) Une bonne raison de ne pas les supporter ?
Pour faire preuve d’un poil d’originalité, sachant que les 95,3 % de la population mondiale les soutiennent pour des raisons qui laissent parfois perplexe et qu’il faut une bonne fois pour toutes arrêter avec cette grotesque hypocrisie qui consiste à soutenir des pays prétendument pauvres. Sinon, pour que l’Europe passe devant en nombre total de sacres (pour l’instant 9 partout). Et parce que, il faut bien le reconnaître, les Brésiliens sont parfois un peu arrogants comme des Portugais. Va comprendre !

10) Bon d’accord, mais sinon ?
Je milite pour un scénario bien précis. Le Brésil ne gagne pas son sixième trophée en Afrique du Sud. La meilleure nation de l’histoire va devoir attendre pour ajouter une nouvelle ligne à son palmarès. Difficile d’accepter, au pays du football, deux éditions de suite de la Coupe du Monde sans titre. Dos au mur, les Brésiliens devront supporter une pression hallucinante chez eux, en 2014, où ils triompheront. Dans une ambiance que je vous laisse imaginer et avec un jeu à la hauteur des talents qui peuplent ce coin de planète. Ça a de la gueule, non ?

Écrit par Psyko Franco

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5 Commentaires

  1. « Juste après être devenu supporters des Pays-Bas puis de l’Angleterre, tout en supportant tout le monde (même l’Italie !) sauf la France. Comme d’hab’ quoi. »

    100% vrais! Mais comment en vouloir aux Suisses d’être pour des équipes dont les supporters semblent humbles et qui produisent un football offensif ou, à défaut, physique.

  2. « Et que, dans le match décisif, le Portugal va rappeler aux quintuples champions du monde qui est la métropole et qui est la colonie. »

    Juste génial!!!

  3. Je ne sais pas qui parle le mieux ou qui parle le plus ou le plus fort mais une chose est sure c’est que beaucoup d’entre nous aimnet parler d’eux-meame. Il y a un manque e9norme d’e9coute car nous avons pratique9 notre parle9 bien plus que notre e9coute. L’e9coute c’est spe9cial et rare en ce monde. Cependant la personne qui ne parle que d’elle pendant des heures ou qui fait dua8 dumpinga8 c’est-e0-dire de9verser tous ses proble8mes sur nous, c’est vraiment e9puisant. Ce serait tellement agre9able si on pouvait mieux e9quilibrer nos conversations. Une phase parle9, une phase e9coute le tout enveloppe9 de respect, de non-jugement et surtout de sujets autre que la possession ou le reave de posse9der des biens mate9riels, des gadgets etc. ou de parler des nouvelles acquisitions mate9rielles.L’e9tude de Corinne Monnet disant entre autre que les hommes interrompent souvent les femmes et que c’est une fae7on de nous dominer etc, C’est possible mais il y a aussi que l’homme est un grand enfant et les sujets dont nous discutons nous les femmes ne les inte9ressent souvent pas beaucoup ou un peu mais avec mode9ration. Ils n’aiment pas qu’on s’e9ternise. De plus ils aimnet s’amuser, donc si nous sommes trop se9rieuses on perd leur attention. On dirait des ados souvent. Tous ces proble8mes viennent peut-eatre aussi du fait que de par sa nature l’homme e9tait (je ne sais si c’est encore vrai) plus un be2tisseur qu’un parleur, il passait e0 l’action alors que nous e9tions reconnues comme e9tant des planificatrices, des ide9alistes et nous aimons beaucoup en jaser ce qui ne fait peut-eatre pas parti de leur culture masculine. Pour parler beaucoup, oui les hommes parlent beaucoup quand ils sont e0 l’aise entre eux, quand ils veulent impressionner, quand ils veulent se de9fendre, ils deviennent des machines e0 parler eux aussi.Peu importe nos raisons, ou leurs raisons, il reste que je suis contre la a8diarrhe9e verbalea8svp vous abstenir mesdames et messieurs.Un autre fait que j’ai constate9 et qui est des plus malheureux est que depuis qu’on insiste et qu’on encourage les gens e0 communiquer car comme on dit : dans le temps les gens ne parlaient pas de leurs proble8mes, de leurs sentiments etc, je me rends compte que de plus en plus de familles sont de9sunies. Il semble que l’on parle plus ouvertement de tout mais malheureusement il semble aussi qu’on en dise peut-eatre trop ou que c’est mal dit, qui sait. Depuis que les gens s’expriment, d’e9normes fosse9s se sont creuse9s pour toutes sortes de raisons. De9saccords religieux, politiques, personnels, sentimentaux etc etc se sont e9rige9s entre nous. Combien de fois j’ai entendu cette phrase : Oh! Moi je suis le mouton noir de ma famille, je ne suis pas comme eux, je ne me sens pas e0 ma place etcQuelle lee7on en retiendrons-nous?

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