Portrait de Grégory Mathey, Stade Nyonnais

CartonRouge.ch te présente aujourd’hui un gardien de but comme il en existe relativement peu en Suisse romande ! Grégory Mathey, dernier rempart du Stade Nyonnais, est loin de l’image du gardien individualiste et renfermé sur lui-même tellement répandue parmi la confrérie des portiers. Véritable leader sur et hors du terrain, Grégory n’a rien du gardien félin à la Bernard Lama, mais représente plutôt l’archétype du portier imposant et excellent sur sa ligne et dans les sorties. Formé à Echallens, ancien sociétaire d’Yverdon-Sport, du SC Kriens et de Zug94 notamment, il aspire dorénavant à un peu de stabilité, preuves en sont son récent mariage avec Cécile et sa fidélité au Stade Nyonnais, un club dont il va garder les cages cette année encore.

Grégory, comment vas-tu ? Le Stade Nyonnais est en pleine préparation, une période que tu apprécies ?

J’imagine apprécier cette période autant que les autres gardiens du monde ! Ce n’est pas pour rien que j’ai choisi d’évoluer à ce poste ! Heureusement que je suis parti en voyage de noces pour raccourcir un peu le programme (rires) !

Comment sens-tu l’équipe cette année après l’échec en finales de promotion il y a quelques semaines ?

C’est clair qu’au début c’est dur de relever la tête car on croyait tous en nos chances de promotion. Avec le recul on a pris ça comme une super expérience qui nous servira dans le futur (proche ?). A mon avis l’équipe n’est pas trop marquée par cet échec. Un nouvel entraineur est arrivé avec des méthodes différentes ce qui nous a permis de vite nous reconcentrer sur la nouvelle saison.

Le Stade Nyonnais enregistre notamment les arrivées de Massimo Lombardo, Yves Miéville, Jocelyn Roux, Christian Gueï et Johann Luyet. Le FC Baulmes, UGS et Etoile Carouge, candidats déclarés à la Challenge League, ont du souci à se faire, non ?

Sans oublier des jeunes tels que Jérôme Hyvernaud, Alessandro Albii ou Mickael Peixoto qu’il faudra suivre de près… C’est vrai que nous avons un beau contingent sur le papier. Notre objectif est de faire mieux que l’an passé, ce qui ne laisse pas beaucoup de place ! Maintenant, sur les 17 équipes du groupe, 6 ou 7 équipes visent les finales. Il y aura forcément des déçus et on fera tout pour ne pas en faire partie !

Tu as été semi-professionnel, à Kriens notamment. N’étant âgé que de 29 ans, aspires-tu à retrouver ce statut ou as-tu définitivement tiré un trait sur tes ambitions à ce niveau ?

Il faudrait vraiment une opportunité exceptionnelle pour que je laisse un job et une stabilité enfin trouvée pour me consacrer entièrement au foot. Mais je ne suis pas dupe, il y a beaucoup de jeunes bons gardiens en Suisse qui méritent leurs chances avant moi. En outre, de plus en plus de clubs de Swiss Football League préfèrent faire confiance à des expatriés dans leurs cages.

Quels sont tes meilleurs souvenirs footballistiques ?

Dans l’ordre : mes débuts en LNA à Lucerne avec Yverdon devant 10’000 spectateurs, la qualification pour le tour de promotion en LNA avec Kriens et un hold-up réalisé au Stade de la Praille avec le Stade Nyonnais contre Servette.

Quels sont les meilleurs joueurs avec lesquels tu aies joué ?

Les Brésiliens d’Yverdon Leandro et Enilton étaient exceptionnels. Dans un autre style, un gars comme Melina à Kriens était capable de claquer un goal à n’importe quel moment. Mais je pense que celui qui m’a le plus impressionné reste le capitaine du Stade Nyonnais, Steve Ostermann… ce type là, il a une main à la place du pied et une gueule de baiseur (rires) !

Avec le Stade Nyonnais, proximité de l’UEFA et excellentes infrastructures obligent, tu as eu la chance de jouer contre d’excellentes équipes (Dynamo Kiev, Real Madrid, diverses sélections nationales). Y a-t-il des joueurs qui t’ont particulièrement impressionné ?

Depuis que je suis à Nyon, j’ai croisé beaucoup d’équipes dans le couloir des vestiaires, mais je n’ai joué que contre le Dynamo Kiev. En plus ils n’alignaient que des joueurs en test donc je n’en connaissais aucun ! Par contre avec Kriens, on a défié plusieurs équipes de Bundesliga et Tomas Rosicky, alors au Borussia Dortmund, était une classe au dessus de ses coéquipiers. En tant qu’adversaire, on sentait juste le vent passer…

As-tu une anecdote particulière à nous raconter ?

A Kriens je jouais avec un joueur super fort et très sympa qui s’appelait Igor Trninic. Malheureusement pour lui, il était le souffre douleur de l’entraineur Urs Schönenberger (l’entraineur et l’homme le plus détestable que le foot m’ait donné de connaitre). Il ne lui laissait rien passer et le pauvre Igor se faisait convoquer après l’entrainement pour des séances vidéos de 2h seul dans le bureau de Schönenberger. A la fin du 1er tour, Igor était tellement à bout de nerfs avec l’entraineur qu’il avait affiché un panneau avec le nombre d’heures lui restant à passer avec Schönenberger avant de partir en vacances en Thaïlande. Je n’ai jamais vu un type se réjouir autant des vacances, crois-moi ! Quand enfin il est arrivé en Thaïlande avec sa copine, il s’est posé sur la plage. Il n’avait pas mis les pieds dans l’eau que quelqu’un lui tapait sur l’épaule : Urs Schönenberger ! Ils avaient réservé les mêmes vacances dans le même hôtel !

Et en-dehors du terrain, as-tu des hobbys, des passions ?

Le sport en général me passionne. Roger Federer aussi, ce qu’il fait ressemble plus à de l’art qu’à du tennis ! Dans un autre registre, j’adore les après-matchs les jours de victoires, les bonnes bouffes en famille et les vacances au soleil !

As-tu encore un message à faire passer ?

Bonne fête nationale et que CartonRouge.ch continue à me faire rêver ! Clin d’oeil particulier à mon ami David et sa rubrique anglaise !

Merci Greg et bon championnat !