Douche nordique pour des lions une fois de plus domptés

Incapables de concrétiser au tableau d’affichage une évidente supériorité technique, les footballeurs camerounais, à l’instar de la majorité de leurs compères africains, vont rentrer au bercail sitôt le 1er tour achevé. Enchaînant souvent les dribbles, le jeu à une touche de balle ou les passes à l’aveugle, il manque encore à ces nations la rigueur tactique, l’assise défensive et le réalisme à l’européenne pour pouvoir se mêler plus souvent dans la cour des grands.

1. Le résumé.

Dans un match fort plaisant, bien que d’une qualité technique parfois plus proche d’un Wohlen – Kriens des familles, le Danemark, plus réaliste, a finalement vaincu des camerounais, certes dominateurs, mais incapables de concrétiser leurs incroyables occasions.

2. L’homme du match.

Rien que pour ce chef d’oeuvre de ballon brossé pour inscrire le 2 à 1 danois, Dennis Rommedahl a marqué cette rencontre du sceau de sa classe. A bientôt 32 ans, l’attaquant de l’Ajax, superbe technicien, aura été dans tous les bons coups de sa formation et aura constitué un danger permanent pour le gardien Souleymanou et sa tenue ressortie pour l’occasion de la remise de Jean-Claude Milani.

3. La buse du match.

Incontestablement Samuel Eto’o. Un but, certes, mais pas franchement difficile à mettre et c’est tout. Pour un Monsieur qui, en conférence de presse, se disait être, en tant que capitaine de l’équipe, le ciment de la nation, plus important encore que le président du pays ou que Paul Le Guen, ça fait bien maigre. Sans remettre en question son talent, il a foiré, comme tant de grands joueurs avant lui, sa coupe du monde.

4. Le tournant du match.

A la 61ème minute, Webo manque encore une énorme occasion face à Sörensen. Les danois récupèrent et lancent un contre diabolique, superbement conclu par Rommedahl pour le 2 à 1. Ainsi, et même si les tournants auraient pu être nombreux tant il y eut de réelles chances de but de part et d’autre, les camerounais ne reviendront plus et peuvent d’ores et déjà faire leur valise et se préparer à un retour chaotique du côté de Yaoundé.

5. Le geste technique du match.

Les innombrables arrêts de Sörensen et de Souleymanou permirent incontestablement à la partie de ne pas se terminer sur un score de 4 à 4. Tantôt d’une claquette, tantôt d’un plongeon raz terre, d’une main ferme ou des pieds, ils auront fait le désespoir des attaquants.

6. Le geste pourri du match.

La passe à l’aveugle, nonchalante à l’extrême et directement en direction d’un joueur camerounais de Christian Poulsen sur l’ouverture du score de Samuel Eto’o fut un modèle du genre. Les 27 dribbles ratés d’Emana méritent également un mention. Ce gars a plus de déchet dans son jeu que Ribéry. C’est dire.

7. L’analyse tactique.

Lorsque les 2 équipes évoluent avec à peu près selon aucun schéma tactique, multiplient les erreurs individuelles ou collectives et, encore pire, ne commettent même pas de faute lorsqu’elles sont en danger, le résultat est une partie passablement débridée et plaisante à regarder (voire même à écouter pour ceux qui ont la chance d’avoir une alternative à la TSR).

8. L’anecdote.

Martin Jörgensen a été remplacé à la mi-temps. La mère de Morten Olsen n’étant pas une péripatéticienne, il n’a pas à présenter d’excuses publiques et n’est pas renvoyé par le 1er avion.

9. La minute Pierre-Alain Dupuis.

Empruntée à Alain Giresse, consultant sur France2 pour ce match «Le joueur camerounais peut se mordre la tête de ne pas avoir concrétisé cette occasion». Déjà que les doigts ça fait mal.

10. La rétrospective du prochain match.

Eliminés de la compétition, les Lions indomptables, une fois de plus magistralement domptés, virent Paul Le Guen et sont entraînés par Nicolas Anelka pour leur dernier match face aux remplaçants bataves. Les Vikings quant à eux torpillent les samouraïs japonais, se qualifiant pour les 8èmes et restant ainsi en course pour être l’une des surprises de cette coupe du monde.