Portrait de Julien Cartier, FC Valmont

CartonRouge.ch continue son tour d’horizon des joueurs amateurs du football romand et a la chance de te présenter aujourd’hui un gardien de but un peu particulier dans le paysage footballistique suisse. Originaire d’Enghien, à une dizaine de kilomètres au nord de Paris, Julien Cartier a en effet entamé sa carrière de footballeur au centre de formation du Paris Saint-Germain avant de transiter par Ivry-sur-Seine, Boulogne-sur-Mer et Mâcon puis de se retrouver en Suisse. Actuellement au FC Valmont, dans le Nord Vaudois, Julien vient de connaître deux relégations successives (de 2ème ligue inter en 3ème ligue en 2 ans !) mais entend bien rebondir dès cette saison. Excellent sur sa ligne, au bénéfice d’une technique au-dessus de la moyenne, et doté d’une mentalité irréprochable, le Parisien entend bien remonter de suite en 2ème ligue et s’installer durablement en Suisse. A lui et au FC Valmont de faire le nécessaire dès la reprise du championnat du groupe 3 de 3ème ligue face au FC Epalinges II.

Julien, je vois que tu portes une attelle à la main droite, comment te sens-tu actuellement ?Je me suis en effet légèrement blessé, mais tout va bien et le moral est au beau fixe. Je m’entraîne surtout physiquement pour l’instant, mais je me réjouis de recommencer à plonger. Toucher le ballon me démange, même si la pause n’a pas été très longue. J’ai surtout à coeur de bien commencer ce championnat.
Seras-tu prêt pour la reprise, le samedi 18 août face à Epalinges II ?
Je l’espère, mais je pense franchement que ça va jouer. Nous avons un dernier match amical le 13 face à Champvent, j’espère bien pouvoir me tester à ce moment-là, d’autant plus que nous n’avons pas de gardien remplaçant pour l’instant.
Comment sens-tu le FC Valmont ? Pas trop traumatisé par ces deux relégations successives ?
Non, le groupe a beaucoup évolué, nous ne sommes plus que 3 ou 4 à avoir vécu les deux relégations et à être restés fidèles au club. Pour l’instant, tout va bien, le groupe travaille dur, et dans la bonne humeur. Tous les indicateurs sont au beau fixe, nous sommes impatients de recommencer ! En plus, nous avons un groupe extrêmement compétitif et qui semble sain.
Justement, y a-t-il eu beaucoup de mouvement ?
Quand même, oui ! Notre capitaine Julien Régamey nous a notamment quitté, de même qu’Alain et Matthias Béguin, mais nous avons effectué une jolie campagne de transferts, arrivant à recruter des joueurs tels que Toni Sinani, Amir Demiri, Nelson Teixeira ou Ilir Hoxhaj. Franchement, ce n’est faire injure à personne que de dire que l’on a un meilleur effectif actuellement que l’année passée en 2ème ligue !
Sur un plan plus personnel, peux-tu nous expliquer comment l’on passe du centre de formation du PSG aux ligues amateures suisses ?
Bien sûr, je peux même te résumer brièvement mon parcours. J’ai donc intégré le centre de formation du PSG à l’âge de 14 ans. J’ai vécu au centre jusqu’à mes 18 ans, c’est-à-dire que j’allais aux cours le matin, à l’entraînement en fin d’après-midi, et le soir je retournais aux cours avant de retrouver ma chambre au centre. Vers l’âge de 16 ans, tu as un peu plus d’entraînements de foot, parfois jusqu’à 3 le même jour. Tout est fait pour t’accompagner vers un avenir professionnel, même si ce n’est pas forcément évident de passer toutes ses soirées au centre de formation. Vers l’âge de 18 ans, voyant mon avenir bouché au PSG, je suis parti à Ivry-sur-Seine en CFA 2, puis à Boulogne-sur-Mer en CFA. Après une montée en National avec Boulogne, je me suis gravement blessé et ai dû abandonner le football pendant plus de 18 mois. Là est survenue une période un peu noire, je suis retourné à Ivry, mais sans motivation, puis à Mâcon en CFA2 avant d’atterrir à Bavois !

Mais justement, peux-tu m’expliquer comment tu arrives à Bavois depuis la région parisienne ?
Tout simplement par mon agent de l’époque qui m’a proposé la Suisse comme destination possible. J’ai tout de suite accepté, sans hésitation. J’étais à la recherche d’un nouveau challenge et la Suisse m’attirait beaucoup. Une nouvelle expérience, de plus à l’étranger…
Et te voilà à Bavois ! Intégration en douceur ?
Pas vraiment…J’ai été très bien accueilli par le président, Jean-Michel Viquerat, mais je dois reconnaître que je n’étais pas à mon meilleur niveau. J’ai eu quelques problèmes familiaux, je n’étais pas à l’aise en Suisse pour tout dire. Je n’avais pas le permis de conduire, j’habitais Pontarlier, c’était un peu la galère, mais je me suis accroché. Après un bref intermède à Orbe, je me suis retrouvé à Valmont où j’ai là aussi trouvé un président à l’écoute, Pierre-Alain Millioud.
Des regrets ?
Pas de regrets, mais c’est vrai que je n’ai pas pu laisser la meilleure image de moi lors de mon arrivée et c’est vrai que j’ai un peu une revanche à prendre par rapport à ça. C’est pourquoi j’ai vraiment envie de faire une excellente saison avec mon club et de prouver que la 3ème ligue ne correspond ni à mon niveau, ni à celui du FC Valmont, sans vouloir faire injure à personne bien sûr.
Es-tu désormais bien intégré ? Apprécies-tu la vie en Suisse romande ?
Oui, je me sens désormais à l’aise ici. J’ai trouvé un club qui me convient parfaitement, je m’y suis fait des amis et je cherche même un appartement dans la région. Au début, je faisais pas mal d’allers-retours entre Paris et la Suisse, beaucoup moins dorénavant !
Vois-tu des différences entre le football amateur suisse romand et le football amateur français ?
Evidemment ! Les deux sont complètement différents dans l’approche. Comment dire ? En France, le football, même amateur, est pris beaucoup plus sérieusement, les joueurs ont les crocs, ils ont faim de prouver leur valeur à chaque entraînement, à chaque opposition. Les clubs sont également mieux structurés, beaucoup plus professionnels. A Boulogne-sur-Mer, par exemple, en CFA (4ème division), la mairie subventionnait énormément le club. En Suisse, ce sont surtout les présidents qui passent à la caisse. A Boulogne, tu es quasiment dans une structure professionnelle, tu joues devant 2000 à 3000 personnes. Pour tout te dire, j’avais environ 20 ans lorsque je suis arrivé là-bas, je dormais à l’hôtel (payé par le club) et pouvais toucher jusqu’à 2000 Euros par mois suivant les primes de match ! Franchement, ce sont deux mondes totalement différents mais la vie en Suisse a bien évidemment ses avantages et je me sens très bien ici pour l’instant, crois-moi.
A Boulogne, tu as notamment croisé la route d’un joueur qui allait devenir célèbre !
C’est vrai, tu es bien renseigné ! J’ai en effet joué avec Franck Ribéry, nous étions les deux plus jeunes à Boulogne à l’époque, des vrais poisons ! J’ai lu dans France Football récemment qu’il s’amusait à mettre de la mousse à raser dans les affaires des joueurs du Bayern et qu’il leur faisait toutes les crasses imaginables…Crois-moi, on faisait les mêmes à Boulogne !
As-tu encore des contacts avec lui ?
Non, il a dû changer de numéro entre temps, mais c’est sûr que si on se recroise, on repartira en tournée des boîtes comme avant !

Tu suis toujours les résultats du PSG ?
Plus ou moins…Je peux l’avouer maintenant, je n’ai jamais été un grand fan du PSG, j’étais plutôt pour le Red Star 93 ! Mon père y a joué et j’ai été baigné très tôt dans l’ambiance du stade Bauer. Sinon, toujours grâce à mon père, j’ai un petit faible pour l’AS Saint-Etienne. A part ça, c’est clair que le PSG restera toujours dans un coin de ma tête et que je reste très attentif à leurs résultats. Ce qui me réjouit, c’est qu’aujourd’hui les jeunes du centre ont enfin leur chance (Mulumbu, Sakho, Chantôme…) ce qui n’était pas du tout le cas à mon époque malheureusement.
Allez, terminons loin du football, dernier CD écouté ?
Black Eyed Peas, à fond dans ma Mini !
Dernier bouquin ?
La parabole du semeur, d’Octavia Butler, énorme !
Dernier SMS envoyé ?
A ma chérie, elle me manque !
Le mot de la fin ?
Longue vie à CartonRouge.ch , merci pour votre boulot en faveur du foot, ça manquait en Suisse !


Merci Julien et bonne chance pour cette saison !

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4 Commentaires

  1. Merci pour votre article si sympa pour Julien. Aprés ttes ses galéres, il mérite bien votre ptit coup de pouce. Par contre, impossible dimprimer votre article… et cest fort dommage pour un pére attentif à son fiston mais si loin de lui physiquement. Pouvez vous me faire passer cet article (par Julien?) ou bien mexpliquer comment my prendre pour limprimer. Longue vie à Carton Rouge et à bientôt chez vous, en Pays Hellevete, pour déguster la bonne bouteille promise. Cordialement

  2. Bonjour Claude !

    Jai tenté de vous envoyer un mail, mais il mest revenu en retour…Ladresse est-elle vraiment correcte ?

    Merci pour votre réponse et vivement la bouteille, en effet !

  3. je suis un jeune fooballeur j ai 15 ans et je joue dans un centre de formation de foot j aimerrai avoire une relaction avec vous

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