L’abécédaire de la saison 06-07 du Lausanne-Sport

La saison est enfin finie. Ouf, je me disais bien qu’elle avait assez duré. Petit bilan d’une saison où les supporters lausannois auraient mieux fait d’hiberner plutôt que de voir ça. Et l’avenir ne s’annonce guère mieux…

Qu’il est loin le temps où Chappi nous faisait rêver de Super League en marquant but sur but. Où avec Castella à la barre, tout semblait possible, même l’impossible. Où le club surfait sur la vague de la crédibilité se basant sur une philosophie de club pertinente et intelligente. Où près de 10’000 personnes se massaient dans les travées de la Pontaise pour le derby contre Sion. Où, jusqu’au bout, LS avait pu rêver de promotion, était parvenu à rivaliser avec les meilleurs. Loin, si loin. Vraiment ? Ah ce n’était qu’il y a une année ? Une année de rêves brisés, de poursuite du vent, aussi de malchance certes, mais également de gâchis. Une saison ratée, de bout en bout. De A à Z.A comme «Argent»
La raison de l’immense coup d’arrêt de cette saison. Pas de pognon, pas de joueurs. Pas de joueurs, pas d’équipe. Pas d’équipe, pas de promotion. Et comme tout le monde le sait, pas de palais, pas de palais. Pis, sans palais, LS a dégringolé sur l’échelle sociale. Et s’est retrouvé dans une petite cabane au fond du jardin que même Cabrel n’envierait pas. Désolant. Bien sûr, il n’y a pas de solution miracle. Aujourd’hui, seul le mécénat paie. Et marche. Pourquoi ne pas avoir comme le LHC plusieurs investisseurs ? Le travail «gentil gentil» ne suffit plus, il faut des moyens…
B comme «Bugnard» et «Barberis»
Les deux hommes, sous des couleurs différentes, ont livré une saison moyenne, mais pourraient bien se retrouver ensemble l’an prochain. Le premier, censé pallier à l’absence d’Isabella à mi-terrain, a été beaucoup trop irrégulier. Véritable poumon de l’équipe, son rendement a beaucoup fait dans les hauts et les bas de l’ensemble de l’équipe. Parfois très bon, il a aussi parfois été très mauvais. Et n’a pas démontré qu’on pouvait réellement lui faire confiance.

Quant au second, après une saison mitigée à Baulmes, il est plébiscité pour être le nouvel entraîneur du LS la saison prochaine. Alors, viendra, viendra pas ? Dans le contexte actuel, il ferait du bien au LS. Mais Bertine a-t-il vraiment envie de se fourrer dans le guêpier lausannois ?


Bertine Barberis viendra-t-il au LS ?


C comme «Chapuisat» et «Cotting»

Le premier a énormément manqué à l’attaque lausannoise qui a singulièrement manqué de poids. Il a repris le poste de directeur technique du club, en grand représentant de son club de cœur. Mais son sens du but a fait cruellement défaut tout au long de la saison. Le second, pressenti comme futur entraîneur, ne viendra finalement pas. On le comprend, entre la Fontenette et la Pontaise, il n’y a pas photo.
D comme «Drame (en 34 actes)»
La pièce que Lausanne a jouée cette année. L’intrigue est allée de rebondissement en rebondissement, avec les changements d’entraîneur, les problèmes de direction, les innombrables blessures, le feuilleton brésilien, etc. En une année, on a l’impression qu’il s’est passé plus de choses que depuis la relégation. Plus de choses, certes, mais des choses négatives. En une petite misérable saison, le club a perdu sa stabilité et sa sérénité. Il serait temps de les retrouver.
 
E comme «Etrangers»
Le rendement de ceux-ci a clairement été insuffisant. D’ailleurs, on a toujours été prompt à leur trouver des excuses, dues au climat («oh mais tu sais, ces Brésiliens, ils n’aiment pas le cramine»), aux blessures (on y reviendra) ou à leur poste sur le terrain. Combien de temps a-t-on mis pour s’apercevoir que Balthazar était inefficace au possible en demi extérieur ? Et que dire que Correia, qui avait certes d’énormes qualités techniques, mais quelle nonchalance ! Etait-ce un milieu de terrain ou un attaquant ? Quoi qu’il en soit, les étrangers n’ont pas assez apporté, même lorsqu’ils n’étaient pas blessés.
F comme «Favre» ou «Favellas»
Le premier a fait une saison acceptable dans la cage lausannoise alors que son homonyme, qui a fêté un deuxième titre consécutif de champion de Suisse avec Zurich, s’en va tenter sa chance en Bundesliga. Mais entre les deux hommes, aucun lien familial !
Quant au second terme, il représente l’endroit où Lausanne ira chercher ses futurs talents. Au Brésil, bien sûr, mais il y a fort à parier que ce ne sera pas dans les quartiers riches. Le football, bien plus qu’en Suisse, est un moyen de s’en sortir dans la vie, il en devient existentiel. Ainsi, un accord a été passé avec un centre de formation au Brésil, accord qui a débouché sur de l’argent, certes. Mais que va-t-il donner à l’avenir ? Il faut rester prudent, mais actuellement, au point où en est le club, tout est bon à prendre.


Anthony Favre a réalisé un bon 2ème tour


G comme «Geiger» et «Guignol», ou comme «Guignard»

Refusant de prendre un Gabet plébiscité, certains membres des clubs de soutien ont poussé pour que Geiger soit à la tête du LS. Pour une fois, on lui laissait vraiment la possibilité d’exprimer pleinement et en toute sérénité le football qu’il prône. On a bien vu le résultat. Le niveau de jeu du LS a atteint des sommets de médiocrité, un coaching lamentable, une gestion de l’équipe contestable et finalement des résultats pitoyables ont fait que le public a rapidement pris en grippe le guignol de l’année du LS. S’il fut un bon joueur, Geiger ne sera jamais un bon entraîneur. Ou alors à Boussens.
Quant à Guignard, il a fait illusion un instant. Proposant un spectaculaire – et probablement pas tout à fait désintéressé – come-back fort inattendu, le pâtissier est le seul homme qui avait la carrure de diriger le club et de le remettre sur de bons rails. Mais sa proposition n’a pas été entendue. Là encore, on baigne dans l’incompétence.
H comme «Homme providentiel»
On l’attendait et on l’attend toujours avec impatience. D’ici là, on se contentera d’un LS de seconde zone, jouant les seconds couteaux, qui ne trouve pas son second souffle. Un homme providentiel capable de faire sauter ce gond immuable qui empêche le LS d’être ambitieux. Faire sauter les vieilles habitudes sclérosées pour se redéfinir et aborder l’avenir avec un autre regard, frais et nouveau. Et pour cela, un homme fort est nécessaire.
I comme «Isabella»
L’ancien capitaine a repris au pied levé le coaching après le départ de l’inénarrable et inoubliable Geiger. Du mieux qu’il a pu, il a relevé le défi avec plus ou moins de succès. Mais il était quasiment couru d’avance qu’un jeune entraîneur comme lui n’avait pas la carrure pour sauver une barque lausannoise déjà complètement à la dérive. Une chose est sûre, il ne sera plus lausannois la saison prochaine, ce qui est une bonne chose pour lui. Il pourra enfin passer ses diplômes d’entraîneur (comment gérer le fait d’avoir trois coaches sur le banc ?) et se faire les dents dans un contexte peut-être plus favorable. Bonne chance à lui.


Isabella a été moins mauvais que Geiger…


J comme «Jeunes»

L’avenir. Mais dans une saison où LS n’avait plus rien à espérer à Noël déjà, pourquoi a-t-il fallu attendre que la moitié de l’équipe soit décimée pour lancer enfin les jeunes pousses comme Pasche ou Basha qui en quelques minutes de jeu ont démontré qu’ils avaient une envie de «bouffer du gazon» et pouvaient redynamiser l’équipe ? Quoi qu’il en soit, c’est sur eux que se basera l’avenir.
K comme «Kafkaïen»
Adjectif décrivant le fond de jeu lausannois dans ses pires heures. Les passionnés de foot se seraient crus dans un roman du grand auteur allemand, tant le jeu n’avait plus aucune cohérence et partait dans tous les sens sans jamais arriver au bout de l’intrigue. A défaut, cela nous aura donné l’envie de relire Kafka. Ou d’aller regarder un bon vieux match de 3ème ligue avec la bière du sportif. Au choix.
L comme «Laydu»
Le dernier des Mohicans. Ou capitaine Cousteau seul à bord. On ne sait trop comment l’homme aux lunettes rouges s’est retrouvé seul à la tête du club, sans comité, sans personne (ou presque) pour l’accompagner. Et bien qu’on ne puisse en rien lui reprocher son engagement sans faille et sa déontologie, il faut bien s’étonner qu’un club puisse – même temporairement, le temps de fixer une nouvelle assemblée (réd : huit jours !) – diriger un club de football seul. Seul au monde, à la tête d’un club de foot.
M comme «M18»
La deuxième équipe du Lausanne-Sport, après la non-inscription de l’équipe des M21. D’ailleurs, celle-ci a vraiment fait défaut à un moment où la première équipe aurait bien eu besoin d’aide. Si les M18 ont eu des résultats corrects sans plus, les M16 ont brillé tout au long de la saison. Les jeunes générations ont du talent, il serait recommandé de ne pas le dilapider.
N comme «Nouveau stade»
La Pontaise s’éteint peu à peu, elle n’est même plus aux normes UEFA. Le projet d’un nouveau stade à Vidy a donc été lancé, faisant partie d’une réflexion plus globale de réurbanisation de la capitale vaudoise. Cher à certains maîtres du web du LS, ce projet est nécessaire pour que le club puisse renaître, fidéliser un public et retrouver l’élite. Plus qu’un outil, le nouveau stade sera l’identité même d’un club nouveau. Il est donc urgent qu’il voie le jour. Et peu importe où.


Vivement qu’on dise adieu à cette Pontaise !


O comme «Offensif»

Comme le jeu du LS qui n’a cessé de harceler les défenses adverses avec un jeu à la brésilienne digne des plus beaux mouvement de jeu des Néerlandais du temps de Cruyff. Ah non, je mélange tout. Offensif comme l’énorme point faible de l’équipe tout au long de l’année. S’appuyant au début sur un Eudis toujours excellent, mais souvent blessé, Lausanne n’a jamais trouvé de solution à son départ ainsi qu’à celui de Chappi. O comme Océan de solitude des attaquants lausannois. O comme Opprobre qui devait les sanctionner, mais qui s’est acharnée sur Geiger. La vie est pô juste.
P comme «Pontaise» ou «Public» ou «Putain ça me fait chier»
La Pontaise avait pu revivre des matches avec un nombreux public l’an passé. Lasse, elle a dû déchanter cette saison. Et se mourir peu à peu dans l’indifférence la plus totale, terminant avec des records d’affluence négative. Le public lausannois, on le sait, est exigeant. Lors d’un événement, il n’hésitera pas à se déplacer, si cela en vaut la peine. Mais là, on ne saurait lui en tenir rigueur. Car on n’a jamais autant, à la sortie d’un match, pesté contre le résultat, le spectacle, ou les deux, disant vulgairement «putain ça fait chier».
P aussi comme «Procrastination»
Si vous ne savez pas ce que ce beau terme signifie, allez demander au comité en place du LS : repousser une assemblée générale attendue depuis perpète (prévue d’abord pour la fin de l’hiver) le jour même, c’était quand même fort. Y en a point comme nous.
Q comme «Questions (au pluriel)»
Elles sont nombreuses. Sur tous les plans. Comment LS va-t-il pouvoir se relever ? On le sait, le club a tout de même de nombreuses ressources, mais force est de constater que l’avenir ne s’annonce pas sous les meilleurs auspices. Ces questions sont surtout nécessaire pour se remettre en question et pour réécrire l’histoire d’un club nouveau. Sans questionnement, pas de renouveau.
R comme «Relégation»
Lausanne l’a évité, à l’inverse des voisins baulmérans. Encore heureux. Mais il ne faudrait pas rééditer la saison prochaine le fantastique parcours du second tour, au risque de voir celle-ci se rapprocher dangereusement, d’autant plus que quatre équipes seront reléguées. Bien sûr, on sait que cela n’arrivera pas. R comme Rassurer aussi. Ce que n’a pas fait l’équipe cette saison, mais ce à quoi devraient s’attacher les dirigeants très vite.


Yann Verdon et le FC Baulmes sont relégués


S comme «Santé»

Un autre gros poids lourds dans la montgolfière lausannoise. Non seulement d’innombrables blessures sont venues affaiblir le contingent tout au long de la saison (à se demander si la préparation physique était adéquate), mais en plus les dirigeants, surchargés, ont perdu la santé en perdant le contrôle de leur corps. Pour la saison prochaine, un spécialiste de la santé, marabout-guérisseur de préférence, serait bienvenu dans les coulisses du club. Avis aux professionnels.
T comme «Thurre»
Ou comme trois buts. Ce qui est déjà pas mal. Il aura fallu attendre la toute fin du championnat pour que l’ex-Sédunois débloque enfin son compteur après d’incalculables occasions ratées. Plus que cela, l’attaquant semblait dans un faux rythme, à contre-temps. Espérons que la fin du championnat lui aura fait du bien et qu’il pourra tirer l’équipe vers le haut la saison prochaine. Car il en a le potentiel.
U comme «Ultras»
Ou fan’s club. C’est la même chose. Comme tout le monde le sait, leur pouvoir à Lausanne est aussi grand qu’à Marseille ou Paris. On l’a vu cette saison, ces affreux supporters qui n’aiment pas leurs couleurs, violents, casseurs, extrémistes, fondamentalistes, oui ces gens pas gentils du tout sont capables de monter le public contre le gentil entraîneur en place, de faire n’importe quoi – comme certains… – et, comble de malheur, de faire virer ce coach pourtant tout à fait compétent. Si ça se trouve, ils vont bientôt renverser l’ordre établi pour fomenter une révolution sociale au sein du club. Ah, vous dites qu’ils sont présents à tous les matches ?
V comme «Vité»
Président succédant à Guignard, l’homme est intelligent et fait du bon travail. Mais il n’a pas le charisme de son prédécesseur et à cause de cela, il n’arrivera jamais à devenir une figure de proue pour le club. Sa santé l’a rattrapé, preuve en est qu’il a tout donné à ce club, mais ce n’était probablement pas la personne adéquate pour un tel poste.
W comme «Water-polo»
Un sport tout à fait digne d’intérêt. Pourquoi ne m’y suis-je jamais intéressé ? Il paraît en plus que, dans ce sport, Lausanne gagne des matches. A quand le «passe-sport» football – water-polo ?
X comme «Xena la guerrière»
La combattante de la série aurait été approchée comme «fighting coach» par les dirigeants lausannois, afin de pouvoir redonner un peu de «fighting spirit» à l’équipe en mal de combativité. En vain. La star avait d’autres gobelins à fouetter. Lausanne est d’ailleurs toujours en course pour le titre d’équipe la plus molachue de la saison. Autres concurrents en lice : YF Juventus et Locarno. Autant dire que ce n’est pas gagné.


Elle au moins, c’est une guerrière…


Y comme «Yverdon Sport»

Relégué de LNA l’an passé, le club de notre Cornu cantonal s’est distingué par des bas (surtout) et quelques hauts en fin de parcours. La sauce Didi Andrey semble avoir enfin pris et a permis au club nord-vaudois de se sauver d’une improbable relégation en 1re ligue. Ouf, on a eu chaud pour eux, ils nous auraient assurément manqué.
Z comme «Zéro»
Comme ce qu’il reste dans le compte en banque du LS ou comme le degré de motivation du public. Une pareille saison est à en dégoûter les plus fidèles. Mais on sait bien que, comme dit si bien Johnny, il suffira d’une étincelle…

Écrit par Benjamin Corbaz

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1 Commentaire

  1. Bon article, c´est agreable de voir quelqu´un qui ne crache pas betement sur les gens qui ne sont pas venus au stade.

    Apres tout peut-on objectivement en vouloir au public Lausannois d´avoir deserter le stade lorsqu´on voit ce qu´il c´est passer cette saison ??!!

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