Choc au sommet ce soir à St-Léonard entre les deux meilleures équipes de la saison régulière… passée. Les temps changent vite, on ne va pas se le cacher. L’occasion de faire un petit point sur le club fribourgeois en ce tout début de saison 2024/2025, et sur ce match à priori déséquilibré.
L’entre-saison de Fribourg-Gottéron
Malgré le meilleur tour préliminaire de son histoire et une élimination frustrante en demi-finale des play-offs contre Lausanne, l’été a été (ceci n’est pas une répétition) compliqué du côté de Fribourg. L’entraîneur Christian Dubé, malgré un contrat encore valable cette saison, s’est fait enDubé, puisqu’il a été évincé et remplacé par son adjoint Pat Emond. Jusque-là c’est simple, vous arrivez à suivre j’imagine. Et bien en fait le futur entraîneur dès la saison 2025-2026 est déjà désigné : il s’agit de Roger Rönnberg, petit génie suédois que tout le monde voulait. Il a d’ailleurs également été pressenti au ZSC Lions, et a finalement préféré la fondue à l’émincé de veau. Donc pour résumer, on a un entraîneur sous contrat, qui a réussi une saison régulière record, mais qui a été renvoyé, rendant le public fribourgeois Dubétatif, un entraîneur-assistant à qui on a donné les clés mais seulement pour une année maximum, et un entraîneur qui n’entrera en fonction que dans une année mais qui a visiblement déjà son mot à dire sur l’effectif. On dit que la simplicité est l’alliée de l’efficacité…
Andrei Bykov, petit chouchou du public, est parti à la retraite, car aucune prolongation de contrat ne lui a été proposée. Yannick Rathgeb, défenseur très courtisé, représente l’arrivée la plus marquante de l’été.
Fribourg-Gottéron a un problème : l’âge de certains de ses joueurs-clés : Mottet a 33 ans, Dido 35, Berra 37, Sprunger et Diaz 38 (même si on dirait que Diaz a 59 ans), et Gunderson 39 ans. Il y a fort à parier que la plupart de ces joueurs prendront une retraite bien méritée à la fin de cet exercice.
Finalement, les Dragons se retrouvent devant une saison marathon où ils participeront à la Champions Hockey League et à la Coupe Spengler.
Bref, il est bien plus facile de retrouver Xavier Dupont de Ligonnès que de prédire ce qu’il adviendra de Fribourg-Gottéron cette saison.
L’avant-match
Ce bon vieux Teletext ne ment jamais :
Pour les moins de 30 ans, on vous explique ce qu’est le Teletext là.
Nous avons donc des Lions en pleine forme, qui ont débuté la saison avec 5 victoires, contre des Dragons qui viennent de se prendre 4 défaites après avoir (difficilement) battu Ajoie lors de l’ouverture du championnat. Pour résumer, c’est Pat terrible, et on ne peut pas dire qu’il se sente comme un coq en Pat.
Le match en une phrase
« L’important, c’est (De) la Rose ».
Jacob, de son prénom, a inscrit le premier but à la 24e minute d’un tir du poignet. Il faut bien admettre que le gardien zurichois Hrubec n’a pas été impressionnant sur cette action.
Il s’agit déjà de son troisième but de la saison. D’ailleurs comment un Suédois peut-il avoir un nom de famille à consonnance francophone, soit De la Rose, et non un patronyme se finissant en « son », en « berg », en « lund » ou en « ström » ? Il s’agit probablement d’un descendant d’un réfugié huguenot (protestant) français qui a refusé de se convertir lors de la révocation par Henri IV de l’Édit de Nantes en 1685. À l’époque, fuyant les persécutions, environ 200’000 Français se sont installés dans les autres pays européens. Ou alors sa mère a fait connaissance d’un Français du nom de De la Rose, tout simplement. Si vous avez l’info, merci d’écrire un mail au soussigné sous mikegouvernoseposedesquestionsàlacon@hotmail.com.
Le résumé du match
Nous n’avons pas eu l’impression d’assister à un match de début de saison, à part peut-être en voyant certaines imprécisions techniques. La rivalité entre les deux équipes nous a permis de voir une partie engagée, mais correcte, et animée, où les défenses ont pris le dessus sur les attaques. On ne s’est pas du tout ennuyé !
Du côté de Gottéron, on a aimé la première ligne Soerensen-Wallmark-Mottet très créative, énergique et dangereuse, Streule et Jecker très remuants, et un Jan Dorthe prometteur. On attend encore que certains joueurs décident enfin de commencer vraiment leur saison, à l’instar de Bertschy ou de Diaz, et que Rathgeb finisse son adaptation. Bref, Gottéron a rassuré ses supporters ce soir.
L’homme du match
Reto Berra a réalisé un gros match au bon moment, dégoûtant les attaquants zurichois. 35 arrêts, certains périlleux, il mériterait vraiment d’avoir une des montagnes les plus célèbres du canton de Fribourg à son nom.
La buse du match
Santtu Kinnunen, défenseur finlandais du ZSC. À la 35e minute, sur une contre-attaque fribourgeoise, il se retrouve avec le puck à environ 1 mètre de sa ligne de but et… perd le contrôle, la rondelle finissant au fond. Il a eu beaucoup de chance, car ce but a finalement été annulé après consultation de la vidéo pour un hors-jeu peu évident, mais sa maladresse mérite sa nomination dans cette rubrique.
Magnifique « air-puck » de Santtu Kinnunen alors que la rondelle entre dans la cage
Le tournant du match
L’annonce avant le match des blessures de Malgin, Andrighetto et Hollenstein du côté zurichois. On ne va pas enlever de mérite aux Fribourgeois qui ont joué un excellent match, mais il est clair que malgré l’effectif plus que fourni des ZSC Lions, de telles absences, cela pèse forcément. Ces trois joueurs ont marqué ensemble plus de 100 points en saison régulière en 2023-2024.
L’esthète du match
10e minute, Borgman saisit devant sa cage un défenseur zurichois par les épaules et lui fait une prise de catch pour le dégager de là. Ce geste lui a valu une pénalité de 2 minutes, sans conséquence, mais le public était debout. On a aimé !
Le geste pourri du match
Markus Soerensen, très remuant ce soir, ne trouve rien de plus intelligent, après le 2-0 de Marchon dans la cage vide à la 58e minute, que de provoquer et narguer les Zurichois, probablement pas très bons perdants il est vrai. Il prendra une pénalité de match, et en allant au vestiaire, il ne pourra s’empêcher de s’arrêter en chemin pour expliquer à ses adversaires qu’ils étaient pas gentils du tout. On le croyait pourtant timide et introverti, le Markus !
« Je trouve que c’est vraiment pas gentil ce que tu as dit sur ma maman ! »
Le chiffre à la con
Avant cette rencontre, Reto Berra présentait un taux d’arrêt loin de ses standards de 89,41 %, soit le 13e total de la ligue si l’on ne prend en compte uniquement les gardiens titulaires. Seul Benjamin Conz à Ajoie a fait pire. Simon Hrubec occupait le 7e rang avec un pourcentage de 92,38. Berra a remis l’église au milieu du village, c’est peu dire. On espère qu’il ne va pas s’arReto en si bon chemin.
L’anecdote
ZSC Lions: des sanctions contre les abonnés fantômes? (watson.ch)
On apprend que le ZSC aurait pu vendre 12’000 abonnements pour remplir sa nouvelle Swiss Life Arena de Zurich, décidant de mettre la jauge à 9’000. Le problème, c’est que certains abonnés ne viennent pas à tous les matchs, ce qui donne une impression de vide et provoque un manque à gagner dans les ventes de boissons et de nourriture. De ce fait, le club réfléchit à supprimer les sésames de ses abonnés les moins fidèles. Cela s’appelle un problème de riches. À Fribourg, comme désormais à chaque match, la patinoire était pleine comme un oeuf.
Le moment Paul-André Cadieux (l’expression canadienne du match)
Avec comme commentateur chez MySports Jonathan Filion et son accent québécois chantant, on n’a pas dû attendre longtemps avant de se marrer : 7e minute « Dean Kukan qui revient au jeu après avoir chassé la douleur ». En fait, Kukan avait pris un coup lors du shift précédent. On en profite pour signaler l’ironie d’être un joueur de hockey et de s’appeler Kukan (coup de canne)…
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