Sion dans les choux

On était en droit de penser que les 7’000 tonnes de choucroute et 4’000 coupes de champagne consommées la veille à la porte d’Octodure encourageraient les Sédunois à nous montrer un jeu de gala face aux Luganais, dont la jouerie est certainement à l’heure actuelle l’une des moins agréable à regarder du championnat.

Or, ce dimanche le FC Sion réussit l’exploit de faire pire. Un but miraculeux dans les arrêts de jeu vint heureusement gommer cette triste prestation saluée par les huées des 7’000 spectateurs encore groggys de la veille. Les huit terrains de foot bétonnés chaque jour en Suisse, selon les initiants de « Stop mitage », comprennent incontestablement celui de Tourbillon, bétonné par un Lugano ultra défensif. Cela contraste d’ailleurs avec le peu de constructions entreprises côté sédunois, sur un terrain aussi gras que la choucroute de la veille.

Certes, Sion jouait sans 8 de ses hommes forts, tous blessés et certes, Lugano est réputée pour être sa bête noire : cela fait depuis 2017 que les Sédunois n’ont plus gagné contre cette équipe. Il faut également souligner que la lourde défaite 7-1 en match « de préparation » contre Aarau ne laissait rien présager de bon. Mais quand même, les bianconeri sont entraînés par Celestini – que traditionnellement les Sédunois mettaient en échec lorsque celui-ci entraînait un club évoluant désormais dans le ventre mou de la deuxième division. Impossible non plus d’imaginer une telle déconvenue avec Fikentscher, notre Vaudois préféré dans le rôle de gardien de but. Pourtant, la rencontre fut insipide. Comme à l’accoutumée, Lugano s’est laissé dominer et nous a montré toute sa palette de simulations et de pertes de temps, dignes de Neymar pendant le mondial 2018.

Dans le stade moins bien garni que la choucroute, d’aucuns y vont de leurs avis pour tenter de comprendre la piètre performance de leur équipe. En vrac, Pierre Maudet s’étant désisté au dernier moment du gala, cela représenterait un coup dur pour Constantin et son staff qui n’ont plus Depardieu pour pleurer. Le voyage vers Martigny, offert par CC, devait certainement être moins alléchant que celui proposé par Mohammed Bin Zayed al-Mahyan. On voit mal comment. Autre théorie fort plausible avancée dans le stade, à l’instar de Stefan Griechting, le séjour en Turquie aurait eu raison des « couilles » de l’équipe. On « s’en Belek », de rajouter quelques supporters éméchés. D’autre de prétendre qu’Eric Antoine aurait fait disparaître le beau jeu des Valaisans. Les joueurs auraient mal digéré la viande non halal proposée hier. Pas sûr que la médiocrité de ces arguments ait beaucoup encouragé les Sédunois ce dimanche. Ils devront se ressaisir dès mercredi contre Lucerne s’ils comptent éviter un match de barrage contre Winterthour en fin de la saison.