20 mars 1890 – 20 mars 2011 : ce match opposant le SFC à la troupe de Philippe Rossinelli tombait, jour pour jour, lors du 121e anniversaire du club Grenat. Cependant, Majid Pishyar, qui a dédié la journée ainsi que la victoire à la communauté japonaise, a complètement omis de rappeler cette récurrence.
La première nouvelle qui surprend les 5’125 présents – dont environ 350 Japonais – est la titularisation du jeune Thierry Moutinho. En l’absence de Carlos Varela, l’homme aux gants noirs, qui avait la possibilité de titulariser Vitkieviez sur le côté droit, a décidé de déjouer les pronostics en donnant sa chance au jeune Portugais d’origine.Or, 30 minutes plus tard, le pauvre Thierry s’est vu rappeler sur le banc par João Alves qui avait changé d’avis et penché en faveur de… Matias Vitkieviez. Comment faut-il interpréter ce changement survenu si tôt dans la partie ? Il est difficile d’exprimer un jugement car cette décision a fait naître des débats paradoxaux.
On peut se dire que ce changement n’avait probablement pas le but de vouer aux gémonies un jeune joueur honnête comme Moutinho. En effet, bien que le numéro 15 servettien ait souvent tenté des dribbles inopportuns au lieu de lâcher son ballon plus tôt, ce dernier n’a pas apporté un moins sur le côté droit par rapport aux récentes prestations aberrantes du surestimé Carlos Varela. Dès lors, il est légitime de croire que ce changement – comme celui de Routis lors de SFC-Aarau – avait pour but d’opérer une manoeuvre tactique en insérant le plus chevronné Vitkieviez derrière Eudis et en décalant Karanovic sur le coté droit.
Mais là, on peut se poser deux questions qui seront toutefois confinées aux oubliettes au vu du résultat final.
1) Pourquoi João Alves, connaissant ses deux joueurs, n’a-t-il pas opté pour le logique choix de titulariser l’Helvético-Uruguayen ?
2) Si la réponse à la question précédente était que le mage ait commis une petite erreur de jugement et qu’il n’ait pas tardé à y remédier, pourquoi a-t-il dès lors décalé Karanovic sur le côté droit, alors qu’en pointe il a été l’auteur de deux très bonnes prestations ?
On pense avoir trouvé avoir trouvé la réponse à la 2e question : le brave João espérait donner plus de profondeur dans le jeu. Or, avec Eudis à la pointe de l’attaque il est difficile d’espérer, au vu de son actuelle forme physique, qu’il prenne les défenseurs adverses de vitesse. De plus, Karanovic, pas trop à son aise dans une position trop décentrée pour lui, n’a pas été autant percutant que lors des récentes sorties.
Bon, maintenant ça suffit. Sinon, nous allons être admonestés pour être d’éternels râleurs qui cherchent toujours la petite bête. Mais il faut l’avouer, Lugano fait peur. Et dans l’optique d’essayer d’être parfait dimanche prochain, en tant que rédacteur-supporter, on tâche d’élucider toutes les zones d’ombres, aussi petites et insignifiantes qu’elles soient.
Car il faut l’avouer, les changements du technicien lusitanien ont été les poutres à l’origine la victoire teintée de grenat. Cinq minutes seulement après son entrée en jeu, le numéro 7 doublait la mise en creusant l’écart (2-0) d’une très belle demi-volée.
Et Vitkieviez, dont le téléphone portable n’avait plus de crédit – il n’a pas pu joindre téléphoniquement son pote Alejandro après son but inscrit – a continué à être endiablé jusqu’à la mi-temps, tout en réalisant une bonne seconde partie de match.
En outre, Mfuti, cantonné en tribune ou sur le banc lors des dernières rencontres, a marqué 6 minutes seulement après être entré sur la pelouse, sur un assist impérial de De Azevedo !
En ce qui concerne la prestation des joueurs, Rüfli, s’il a été impressionnant offensivement en signant un doublé, a parfois été trop léger en phase défensive. Souhaitons donc qu’il saura garder les pieds sur terre et ne pas sombrer dans une nonchalance exaspérante.
Kouassi a été un peu brouillon mais toujours aussi primordial dans la récupération. L’Ivoirien, qui est le joueur au-dessus du lot de l’équipe, sera malheureusement le grand absent (suspendu) du match couperet de dimanche prochain.
Le brave et valeureux Tibert Pont saura, nous n’en doutons pas, pallier cette absence aux côtés du capitaine Pizzinat. Espérons aussi que De Azevedo s’avérera un peu plus précieux dans le jeu face aux Tessinois et que l’équipe continuera de pousser sur le champignon nonante minutes durant, sans passage à vide. Car la troupe de Schälli ne pardonnera aucun relâchement, contrairement aux Delémontains.
En fin de compte, Servette obtient une victoire cruciale, qui nous permet d’accueillir les Bianconeri dans un match à très haute tension et non pas pour un match de gala sans aucun enjeu pour les Genevois. On retiendra aussi que dans l’ensemble, le match a été beaucoup plus fluide et plaisant que la partie très hachée en terre nyonnaise.
Nous enregistrons aussi avec grand plaisir le retour assez convainquant de Mfuti par rapport aux prestations des matchs amicaux. Aussi, nous avons la confirmation de disposer avec Vitkieviez d’un joueur combatif et acharné, pouvant constamment apporter le danger devant.
Au passage, merci à Beat Weber qui a sa part de responsabilité sur chacun des quatre buts genevois. Mais il faut être juste, le dernier rempart jurassien a aussi mis en relief ses talents en sortant miraculeusement le tir de Vitkieviez sous la Curva Nord ainsi que les têtes de Baumann. Et pour une fois que le portier adverse ne sort pas le match de sa vie comme Taini à Wil, il y a de quoi être…béats !
Soyons fiers et contents, tels des samouraïs nous avons été à la bataille et avons pu dédier la victoire à la communauté japonaise, en signe de solidarité. Pishyar a encore une fois fait preuve d’altruisme et de bons sens tout simplement.
Le 121e anniversaire est passé aux oubliettes, mais devant un tel drame, tout passe au second plan. N’empêche, le cadeau est de taille : pouvoir continuer à poursuivre un rêve obsessif qui hante nos journées depuis 6 ans : redevenir ce que l’on était, car un grand club ne meurt jamais ! En enterrant le spectre des Charmilles et en bâtissant un futur autant glorieux dans notre nouvelle enceinte !
Servette FC – SR Delémont 4-1 (2-0)
Stade de Genève, 5’125 spectateurs.
Arbitre : M. Amhof.
Buts : 22e Rüfli 1-0. 35e Vitkieviez 2-0. 57e Rodriguez 2-1. 76e M’Futi 3-1. 93e Rüfli 4-1.
Servette FC : Gonzalez; Rüfli, Schneider, Baumann, Moubandje; Kouassi, Pizzinat; Moutinho (29e Vitkieviez), Karanovic (85e Pont), De Azevedo; Eudis (70e M’Futi).
SR Delémont : Weber; Steinmann, Hamidou, Sirufo, Kollar (66e C. Hulmann); Barbosa, Budimir, Baudry (76e Chappuis), Xhaqku; Germann (70e Hamzai), Rodriguez.
Cartons jaunes : 45e Kouassi, 53e Budimir, 55e Baudry, 60e Barbosa, 64e Hamidou.
Écrit par Grégory Soldati
« Le brave et valeureux Tibert Pont saura, nous n’en doutons pas, palier cette absence aux côtés du capitaine Pizzinat. »
Rien ne dit que ce sera Tibert Pont qui jouera contre Lugano aux côtés de Pizzinat. Il est plus probable que le deuxième poste de demi défensif soit dévolu à Stefan Nater qui, de son propre aveu, devrait être totalement rétabli.
Vient de choper un coup de blues monstrueux en apprenant que Kouassi est suspendu contre Lugano.
Si c’est Pont qui joue, on a aucune chance de gagner. Aucune.
Pont est un honnête joueur de Challenge League. Pourquoi ne pourrait-il pas faire le boulot, lorsqu’il est appelé en cause ?
Arrêtez de cracher sur ce joueur: il est honnête et mérite le respect, pas comme des Soares et cie !
Oui, Pont est très honnête, il mérite le respect car il a toujours tout donné pour le SFC, contrairement à Sana, Soares, et j’en passe…
Mais bon tu es forcé d’admettre, que malgré sa volonté bonne et tout ce que tu veux, il n’a pas le niveau de challenge league, très honnêtement.
Donc à la fin, quand tu veux gagner, tu es forcement obligé de te passer de Pont.
Et sur ce point, je rejoins totalement Henri Leconte, avec Pont, on ne gagnera pas.