Ils sont inséparables

Tous vainqueurs, le VfL Wolfsburg, le Bayern Munich, le Hertha Berlin et le VfB Stuttgart ne sont toujours séparés que par deux points à deux journées de la fin de la saison. Comme la semaine passée en Ligue des Champions, les arbitres ont un peu volé la vedette aux joueurs lors de cette 32e journée.

Dans ce que l’Allemagne a rebaptisé «das beste Finale aller Zeiten» où titre, places en Ligue des Champions ou en Europa League et maintien vont se jouer à rien du tout, le moindre détail peut prendre une importance capitale. Dès lors, on ne peut que regretter que plus de la moitié des matchs de la 32e journée aient été entachés d’erreurs d’arbitrage assez flagrantes. Des erreurs qui risquent de peser lourd au décompte final.

Wolfsburg toujours en pole

Après 7 victoires consécutives et 456 minutes sans encaisser de but, la belle série du Borussia Dortmund a pris fin à Wolfsburg, avec une défaite 3-0. Alex Frei a raté une énorme occasion en début de match ; quelques minutes plus tard, Edin Dzeko a ouvert le score dans une position similaire. Puis vint la tétralogie de M. Wagner et de ses assistants. En vrac : trois buts annulés pour des hors-jeu inexistants (2 pour Wolfsburg, 1 pour Dortmund), 1 penalty flagrant refusé au BVB pour une main d’Hasebe et l’expulsion de Boateng pour un pied levé ! Les Wölfe marqueront deux nouvelles fois en contre par les inévitables Grafite et Dzeko pour une victoire forcément entachée par les fantaisies arbitrales, même si, à l’addition des erreurs, le VfL n’a rien volé.
Wolfsburg conserve deux unités d’avance sur le Bayern à la différence de buts (décisive en cas d’égalité de points). On peut penser que les Wölfe vont gagner lors de l’ultime journée à domicile contre un Brême qui risque d’être assez peu concerné, 3 jours après la finale de la Coupe UEFA à Istanbul et une semaine avant celle de la Coupe d’Allemagne à Berlin. Pour Wolfsburg, l’heure de vérité, ce sera donc samedi, dans le Nidersachsen-Derby à Hanovre. En Basse-Saxe, Hannover 96, c’est le grand club populaire et historique (avec l’Eintracht Braunschweig). Wolfsburg fait lui plutôt figure de nouveau riche, monté artificiellement par les millions des usines Volkswagen. C’est dire si Hanovre, invaincu à domicile depuis 7 mois, va tout mettre en œuvre pour empêcher son voisin d’inscrire une première ligne à son palmarès. Demande à un fan de Schalke ce que c’est de jouer un derby lors de l’avant-dernière journée en étant leader au classement…

Sauvé par l’arbitre

Comme d’habitude, le Bayern Munich a été l’équipe la plus unilatéralement favorisée par les erreurs d’arbitrage. Schiri & Poldi sauvent le Bayern, a titré le Bild (bon, ok, c’est pas la référence la plus glorieuse). Leverkusen et Renato Augusto se sont vu refuser deux penaltys assez évidents en début de match et le 2-0 bavarois était entaché d’une faute sur ce même Renato Augusto. Après une 1ère mi-temps médiocre, les Rekordmeister ont passé la vitesse supérieure lors d’une seconde période à sens unique pour s’imposer 3-0. Une nouvelle fois, Lukas Podolski a été le match-winner bavarois avec deux assists et un but. Et dire que Jürgen Klinsmann n’en voulait pas… Son successeur Jupp Heynckes poursuit son parcours sans faute mais, quoiqu’il advienne, terminera son aventure bavaroise dans deux matchs puisque le Bayern a officialisé l’engagement de Louis Van Gaal pour la saison prochaine. Si les compétences du technicien hollandais sont indéniables, sa personnalité ombrageuse promet quelques joyeuses FC Hollywooderies. On se réjouit déjà.

Mea culpa

Il y a quelques semaines, j’ai commis l’erreur d’enterrer un peu vite le Hertha Berlin, que je voyais condamné par les absences et un calendrier difficile. Mais l’Alte Dame a réussi à traverser la tempête sans trop de dommage et se retrouve aujourd’hui dans la situation inverse : Lucien Favre récupère ses joueurs les uns après les autres (Voronin, Kacar, Friedrich, Lucio, Chermiti…) et le Hertha semble disposer d’un calendrier favorable sur les deux dernières journées, avec la venue d’un Schalke démobilisé à l’Olympiastadion samedi, puis un déplacement sur le terrain du club ami de Karlsruhe, qui sera sans doute déjà condamné. Six points assureraient la Ligue des Champions au Hertha, voire le titre au moindre faux-pas du Bayern et de Wolfsburg.
Le Hertha a fait ce qu’il fallait mercredi en s’imposant 2-1 sur la pelouse d’un 1. FC Köln en chute libre et privé de son buteur Novakovic. Un Marko Pantelic retrouvé et réconcilié avec Lucien Favre a offert les deux buts berlinois à Cicero et Ebert. Puis, il y a eu le petit coup de pouce de l’arbitre sous la forme d’un penalty oublié pour Cologne sur une main de Simunic. Du coup, le but de Chihi dans les arrêts de jeu n’était que celui de la réduction du score et non de l’égalisation.

Stuttgart s’accroche

Le VfB Stuttgart a réussi un petit exploit en s’imposant 2-1 contre Schalke à Gelsenkirchen, malgré un arbitrage défavorable et la blessure de dernière minute de Mario Gomez. Les deux autres attaquantes souabes ont scoré, avec une frappe pleine lucarne pour Cacau et un but plein d’opportunisme de Marica après une erreur du portier Neuer. Entre-temps, Ivan Rakitic avait inscrit son premier but d’une saison bien difficile pour lui sur un magnifique coup franc. Insuffisant pour éviter une nouvelle déconvenue aux Knappen. Une victoire samedi contre Cottbus et Stuttgart aura droit à sa finale lors de l’ultime journée à Munich. Avec une place en Ligue des Champions, voire le titre, comme enjeu.
Les victoires du quatuor de tête ont en revanche définitivement écarté Hambourg de la course à la C1. Néanmoins, les Rothosen se sont bien repris après leurs déboires brêmois. Un tir somptueux de Guerrero, un coup de tête puissant et une frappe désarmante d’Olic ont permis au HSV de battre Bochum 3-1 et de se placer en position de force pour arracher la dernière place qualificative pour la nouvelle Europa League au détriment du Borussia Dortmund.

Karlsruhe relégué

Le premier relégué est connu (même si mathématiquement il reste un mince espoir) : Karlsruhe. Les Badener semblaient pourtant avoir les moyens d’obtenir la victoire du sursis en menant 2-0 contre un Hanovre moyennement concerné. Mais pour une fois que le KSC avait résolu ses problèmes offensifs, c’est la défense qui a flanché, avec une grosse bévue du gardien Miller et deux buts de 96 au milieu d’une défense figée (2-3). Et lorsque Iashvili a égalisé, son but a été refusé pour un hors-jeu inexistant.
Karlsruhe va donc quitter la Bundesliga deux ans après l’avoir rejointe. Cette issue paraissait inéluctable, tant les Badener n’ont pas su négocier la transition après une première saison euphorique dans l’élite. Une campagne de transfert désastreuse et l’incapacité à pallier le départ des joueurs vedettes Hajnal et Eggimann n’avaient laissé que trop peu d’atouts au KSC dans sa course au maintien.

Cottbus et Bielefeld mal barrés

L’Eintracht Francfort a assuré son maintien par… une défaite 0-5 à domicile contre Brême. SGE a réussi un début de 2e mi-temps assez puissant avec une expulsion et quatre buts encaissés en 12 minutes. Mais les résultats sur les autres terrains lui ont été plutôt favorables. L’affaire en or du jour a été réalisée par le Borussia Mönchengladbach, vainqueur 1-0 du match de la peur à Cottbus. Et qui s’éloigne un peu de l’enfer grâce au but de Dante à la 91e, après un corner de Marin. C’est la deuxième victoire arrachée dans les arrêts de jeu en l’espace de quatre jours pour les Fohlen et c’est une bonne nouvelle, tant Gladbach et son merveilleux public ont leur place dans l’élite. En revanche, pour Cottbus, habituellement redoutable dans ce genre de match couperet, cela se gâte sérieusement. Tout comme pour l’autre spécialiste des sauvetages de dernière minute, Bielefeld, défait 0-2 à domicile par Hoffenheim.
La place de relégué et celle de barragiste encore vacantes devraient se jouer entre Bochum, Bielefeld et Cottbus. Avec un avantage au VfL qui reste certes sur cinq défaites consécutives mais dispose d’un point d’avance et d’un calendrier plus favorable. Les éternels miraculés Cottbus, qui doit jouer à Stuttgart samedi, et Bielefeld, qui s’en ira lui disputer le Westfalen-Derby au Westfalenstadion (logique, non ?) devant 80’552 fans, paraissent donc bien mal barrés.

La mauvaise nouvelle du jour

Battu à Aachen, le 1. FC Kaiserslautern a vu s’envoler ses derniers espoirs de promotion. Ce n’est pas complètement une surprise, puisque les Rote Teufel alignaient un effectif guère différent de celui qui avait flirté avec la relégation en Dritte Liga en mai dernier. Mais dans l’euphorie d’un sauvetage miraculeux, l’entraîneur Milan Sasic et sa jeune équipe ont longtemps joué les premiers rôles. Néanmoins, depuis le début du 2e tour, cela a commencé à coincer ; le manager Stefan Kuntz a tenté le choc psychologique en limogeant l’entraîneur Milan Sasic, alors qu’il aurait plutôt dû lui ériger une statue pour être resté aussi longtemps dans la course à l’ascension avec cette équipe-là. Mais le choc psychologique n’a pas fonctionné et le 1. FC Kaiserslautern est condamné à évoluer une année de plus au purgatoire. Ce qui est fort dommage car le Betzenberg demeure à mon sens l’un des endroits les plus magiques de la planète football.

Écrit par Julien Mouquin

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4 Commentaires

  1. Je profite de ce magnifique article de Julien Mouqin sur le championnat d’Allemagne (comme souvent) pour faire part du fait qu’il est très dommage que la rédac n’aie pas encore pensé à faire un article sur les Suisse M17 qui font un magnifique tournoi dans la région de Leipzig!!

    Je sais que l’on ne peut pas être partout et écrire sur tout mais la Suisse dans un dernier carré en foot, ce n’est pas chaque année….

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