
Je voulais pas. Je voulais pas couvrir ce match. J’avais d’abord prévu d’aller skier une fois encore et suivre le match à la radio ou sur le teletext. Mais bon, c’est Sion-Servette quand même. C’est la mythique affiche. Celle que l’on ne rate que pour l’enterrement de Grande-Tante Odette ou parce que le chat a avalé une épingle et qu’il faut l’amener d’urgence chez le véto.
D’entrée je te spoile : on en est tous sorti – des deux côtés – cyclothymiques. Frustrés et contents. Voire contents et frustrés. Un peu comme un supporter ajoulot qui considère sa saison réussie, une fois de plus, parce que pas relégué. Voilà, aujourd’hui, après ce Sion-Servette petite cuvée, je peux le dire haut et fort, #JeSuisAjoie. Faudrait d’ailleurs que je pense à leur proposer un jumelage, à nos proches amis du Sud-Ouest bâlois, vu toutes nos ressemblances. Vous auriez un bon contact, svp ?
Côté rouge et blanc, on était content : 2 points de pris à l’ennemi servettien qui sera lui aussi ajoulot en fin de saison, regardant le titre décerné pas à eux, une fois encore. Et on était frustré : un unique point dans l’escarcelle contre le futur non-champion, c’est 2 de pas assez dans l’espoir d’une non-lutte contre la relégation. Surtout vu la faiblesse de l’adversité en ce dimanche après-midi.
Côté Grenat, on était aussi content : dans ce non-match, on aurait pu se ramasser la honte de perdre contre le cancre du printemps. Heureusement, sur la seule action valable du match, on égalise, un peu chanceusement. Et on était frustré parce que, au final, même si on ne veut pas se l’admettre, le titre est définitivement envolé et ce sera avec un différentiel de bien plus que les 6 points de retard actuels qu’on tirera le bilan de la saison. Après le crash de Genève-Servette, la chute du Servette FC. #PostLuxAnnus Horribilis
Ce qu’il faut retenir:
- Crivelli n’a pas marqué.
- Haeberli a bien blanchi durant son année de banc servettien, au contraire de Tholot qui affiche toujours la belle toison d’un quadragénaire actif. Deux clubs, deux ambiances. René Weiler se regarde dans le miroir et likes it.
- À un match de la fin du « championnat », Sion pointe au même niveau sans Balotelli qu’avec Super Mario. On ne sait toujours pas si le numéro 45 sera retiré et exposé au « Hall of fame » du FC Sion.
- Servette vient à Sion pour recoller aux basques de l’ex-ogre bâlois avec quelques blessés. Haeberli blanchit plus blanc encore en constatant – oh surprise! – la faible profondeur de son banc et convoque « un jeune » – dixit Yoann Séverin qui semble ne même pas connaître le nom de son coéquipier du jour (faut l’écrire sur le maillot, cher intendant du Servette FC) en interview RTS d’après match – n’ayant jamais participé à un seul entraînement avec la première équipe avant le milieu de cette semaine. Gouverner, n’est-ce pas prévoir, lieber Thomas ?
- Sion joue avec un maillot collector présentant, en filigrane, les vitraux de la cathédrale. On veut bien que la situation soit préoccupante, mais de là à convoquer un miracle, il y a un pas que nous n’aurions pas (encore) franchi. Quoique, gouverner, c’est prévoir…
- Sion, à défaut de Servette, peut encore s’offrir une belle finale cette année. Une finale aller-retour. Faudrait juste qu’elle se joue contre Étoile Carouge, actuel 3ème de Challenge League. Juste pour venger ce 5 juin 1999 où l’attaquant Didier Tholot n’avait rien pu faire, à la Fontenette, pour éviter cette rageante défaite (2-1) qui avait précipité Sion en LNB. Sinon on s’en passera. Dans cette optique, vous auriez des bons contacts, à Ajoie, pour obtenir des trucs et astuces permettant d’esquiver au mieux ce barrage indésirable, svp ?
Voilà. Ceci étant dit, je m’en vais farter mes skis. De la neige est annoncée pour mercredi-jeudi et du soleil pour vendredi. Faudrait pas rater ça (tiens bon, Grande-Tante Odette).
Soyez le premier à commenter