Autant en emporte le VAN

Dès qu’on leur parle de sable et de désert, les Américains ont la fâcheuse tendance de partir à l’assaut de l’adversaire sans tactique préalable et de bien souvent… se rétamer. Les Stars and Stripes du coach Berhalter n’ont pas failli à cette marque de fabrique impérialiste en s’ensablant piteusement face aux troupes chirurgicalement organisées par Louis Van Gaal. Supérieurs techniquement, tactiquement et à la finition tout en contrôlant le match même sans ballon, les Oranje ont triomphé avec aisance et restent au Qatar. Et c’est tant mieux. Leurs supporters ne viendront pas encombrer les routes des stations de ski européennes avant les Fêtes. En encaissant deux buts quasiment identiques, et ce malgré le but improbable de Wright d’un tir en arrière pris du calcanéus, les prometteurs Ricains rentrent au pays préparer la CM 2026, un peu Bush bée, sans avoir véritablement combattu.
Au final, les Américhiens aboient mais la caravane passe.

Le match en deux mots

Copier-coller & répéter.

L’homme du match

S’il y en a bien un qui a eu la frite dans cette rencontre, ce fut Dumfries. Un assist sur un fameux centre en retrait, un goal marqué du demi-mollet et un sauvetage sur la ligne, ce n’est pas peu dire que le joueur de l’Inter a été au four et au moulin durant cette confrontation. Joueur vraiment élégant, Dumfries a profité des oublis fréquents d’une arrière-garde américaine passablement risible sur les 90 minutes. Sur le but inscrit par le flying Dutch, la dernière fois qu’un défenseur américain a laissé autant de place à un attaquant, ce fut lors de l’assaut du Capitole par le groupuscule QAnon.

La buse du match

Vu le nombre de fois que Dumfries et Bergwijn lui ont fait l’amour, Robinson a dû pas mal prendre son pied. Seulement c’était dans le tapis vert du Khalifa International Stadium (de Dieu ce nom ! c’est un peu comme si on avait baptisé Tourbillon, le stade Jésus de Nazareth). Le défenseur de Fulham était ostensiblement tout perdu de ne pas jouer un vendredi et s’est souvent retrouvé à presser les Oranje beaucoup trop haut sur le terrain. Fréquemment hors de position, Antonee Robinson fut une sorte de version printanière de Ricardo Rodriguez. Ça vous situe le niveau.

Le tournant du match

Les 21 passes qui amenèrent le but de Depay à la 9ème minute. Orchestré par l’ensemble de l’équipe batave à une (ou deux) touches de balles depuis leur propre ligne des cinq mètres, ce but allait figer les efforts des hommes de Berhalter. Les joueurs états-uniens devinrent dès cet épisode tout craintifs que ces habiles hommes orangés ne leur fassent plus de quartiers.

L’esthète du match

Le centre en retrait. Au football, cela fait depuis le Mésozoïque que c’est l’arme fatale. Martin Riggs confirme.

Le geste pourri du match

La conférence de presse d’avant-match avec les journalistes hollandais.

– Le journaliste : « Vous ne trouvez pas que la tactique que vous adoptez est ennuyeuse pour les amateurs de foot ? »
– Van Gaal : « Rentre à la maison, personne ne te force à rester. »
– Le journaliste : « Mon journal insiste pour que je reste ! »
– Van Gaal : « Eh bien, si c’est le cas, tu devras rester jusqu’à la finale. »

Conclusion : A vouloir tacler Van Gaal façon Boulahrouz, tu te retrouves avec un pied dans le sternum façon Nigel de Jong.

Le chiffre à la con

Alors je veux bien que la technologie soit appliquée même au monde du football (sauf la VAR bien entendu !). Que le centre de Dumfries soit parvenu dans les pieds de Depay à 84 km/heure peut intéresser les matheux footeux. Cela je peux à la limite le concevoir. Par contre, se faire expliquer que le taux de rotation du ballon sur ce centre était de 18.4 par seconde (…ou mètre, que sais-je !), voilà une info qui pourrait intéresser Jacques Dubochet mais pas forcément Paul Gascoigne.

A quand les iBallons qui nous révèleront le taux d’humidité du gazon, le nombre de Pakistanais enterrés sous une pelouse qatarie ou le QI de Milenković lorsqu’il rentre sur un terrain pour affronter des joueurs suisses.

L’anecdote

A mon grand dam et tout au long de cette rencontre qui fut aussi gouteuse que du Gouda, la chatroom de la rédaction de Carton-Rouge.ch était quasi in-extenso focalisée sur la performance de notre Nati face au Team Wagner à la Serbie. Le grand Yves Martin pensait que dans l’ensemble, Shaqiri avait quand même vachement pesé. Et pas seulement sur la balance.

Ensuite, ce débat entre suiveurs avisés a dérapé sur le niveau général de cette Coupe du Monde 2022. L’avis expert des éditorialistes présents était que le niveau s’était certainement un peu resserré entre les équipes. Toutefois, pas suffisamment pour le Qatar, le Pays de Galles… et la Belgique.

Si le match avait été une chanson : Ricky Martin – Un, Dos, Tres, Maria

Le Doha dans le cul

Selon le très sérieux www.experiencedoha.com, « la prostitution a de profondes conséquences sur les gens qu’y s’adonnent, tant du point de vue physique que psychologique. Cette tare représente l’activité la plus démoniaque et perverse dans la société de 21ème siècle. La prostitution conduit tout naturellement au viol et addictions en toute genre et même au suicide. »

Rien que ça…

La ville d’Amsterdam a pris bonne note et recommande aux visiteurs de ne pas mettre le Doha là où ça fait mal…

La minute Johan Djourou

Pascal Droz nous a semblé un peu enrhumé. A la Rédac, on suppute (aucun rapport avec les mots doux utilisés par Xhaka hier soir pour caractériser la maman de Mitrović) que le rigolo reporter de la RTS a dû se prendre un Van au bar de l’hôtel. Agile dans le verbe, notre Djourou du soir n’en a eu cure et nous a déposé un euphémisme de bon aloi juste avant la mi-temps : « Peut-être un peu de naïveté dans cette défense américaine … ! »

Du côté de la BBC, l’ex-défenseur des Gunners, Martin Keown s’est prêté maladroitement au jeu de la comparaison foireuse et s’est superbement rétamé devant des millions de téléspectateurs : « Les Néerlandais sont un puzzle que les Américains n’arrivent pas à démonter. En fait, les Pays-Bas, c’est comme une armoire que tu n’oses par ouvrir de peur de découvrir ce qu’il y a dedans… ». A vous de rassembler toutes ces pièces et à leur donner du sens. J’ai abandonné.

L’impartialité de la BBC en a pris un sacré coup. 

La minute de silence pour les ouvriers morts

(…)

Le pronostic d’avant-match selon l’indice MILFF (Match Index Losail Forecast Football)

L’indice MILFF se bonifie avec l’âge, rien d’étonnant à cela vu sa dénomination. Continuer à l’ignorer serait une faute professionnelle pour tout lecteur souhaitant augmenter son pouvoir d’achat pour les Fêtes de Noël.

A propos Paul Carruzzo 207 Articles
Elle est pas un peu belle notre Nati et tout le bonheur qu’elle nous amène ? Alors, Rickli et compagnie, si vous ne vibrez pas devant cette équipe, vous n’êtes pas non plus monstrement obligés de regarder. Profitez d’un bon match de hornus et foutez la paix à nos joueurs, qui comme vous, ont un joli passeport rouge à croix blanche.

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