
Il est des défaites dont on ne se remet jamais vraiment, demandez à Loris Karius. Le 31 mai dernier, les petits à Simone se réjouissaient de voir Linkin Park en concert à Munich, puis on leur a brusquement annoncé qu’on les attendait sur la pelouse de l’Allianz pour affronter le PSG en finale de LDC. Un blackout de trois mois plus tard, papa Inzaghi s’est fait la malle chez les Bédouins pour une greffe de testicules en or massif et le Roumain le plus connu de la Piazza del Duomo l’a remplacé sur le banc de touche. C’est quoi ce bordel ?
86. C’est le nombre de jours qui ont séparé la manita parisienne dans la gueule des Interistes de leur rentrée en championnat face au Plus Très Grande Torino le 25 août. Soit un été sous stress post-traumatique pour les joueurs nerazzurri, qui peinent encore à digérer cette saison vierge comme la Madone.
Pourtant, jusqu’au mois d’avril, le rêve d’un nouveau Triplete germait peu à peu dans la Botte et les moins superstitieux commençaient déjà à dresser des parallèles avec le onze de légende coaché par un Portugais cheveux grisonnants et mauvais perdant. Mais oui, vous savez, il a été limogé d’un club turc il y a un mois… Bon laissez tomber ! Des espoirs venus rapidement mourir sur le crâne de l’ancienne pépite en chocolat du Real Luka Jović, un soir de demi-finale retour de Coupe d’Italie. Mais jusqu’ici, tout allait bien. De toute manière, tout le monde s’en fout de la Coupe d’Italie, aussi connue comme la compétition la moins équitable d’Europe, où les grands méchants loups du calcio sont d’emblée qualifiés pour les huitièmes de finale. Le Petit Poucet n’a qu’à bien aller se faire mettre.
Dès lors épargnés de cette compétition fantoche, notre Yann Sommer national et ses copains pouvaient se concentrer sur les peu de choses qui comptent vraiment sur Terre : la Serie A et la Ligue des Champions. Oui, sauf que nos gugusses ont oublié que lorsque des Napolitains te talonnent d’un peu trop proche, c’est souvent pour mieux te faire les poches. Une défaite de l’Inter face à Bologne plus tard et la bande de Conte passait l’épaule au meilleur moment, filant ainsi vers un 4ème Scudett’ et érigeant Pasquale McTominay au rang de disciple maradonien. Mais jusqu’ici encore, tout allait bien. Après avoir glané la deuxième étoile au nez et à la barbe du Milan l’an passé dans un derby déjà iconique, un titre de plus ou de moins n’aurait finalement rien changé à l’histoire. Après toutes ces mères insultées, une Acerbitada contre le Barça et un malaise frôlé par le supersub Frattesi nous ont laissé croire que ces désillusions s’évaporeraient en une nuit en Bavière. Une première accélération de Désiré Doué et on a eu la confirmation qu’en 2025, Christian Chivu ça ne s’écrit toujours pas Federico Dimarco. Quand on parle du loup…
« Chivu plaît, aidez-nous ! »
Pour prendre les commandes d’un navire en train de s’échouer, pensez à ne surtout pas appeler Francesco Schettino, célèbre capitaine de Costa Concordia condamné à seize ans de prison pour lâcheté, ni Simone Inzaghi, condamné à 50 millions d’euros sur deux ans pour diriger le fabuleux projet sportif d’Al-Hilal. Après avoir essuyé les refus de Cesc Fabregas, Roberto De Zerbi ou encore Thiago Motta, la direction technique du club lombard s’est rabattue sur son ancien latéral casqué et entraîneur des sections de jeunes pour remotiver les troupes. En même temps, il n’y avait qu’un Roumain pour accepter un job pareil, à l’image de tous ses compatriotes employés agricoles dans le Pays-d’Enhaut pour 1’300 francs par mois et 95 heures de travail hebdomadaire.
Président louche, Beppe Marotta n’a pas hésité à ne rien changer à l’effectif de son nouveau coach sur le plan tactique. Alors que C.C. faisait le forcing pour ajouter un joueur de un contre un sur le flan de son attaque en la personne de Lookman, ses boss ont chipoté pour cinq petits millions et lui ont finalement pris un deuxième milieu avec Andy Diouf, lui-même au profil différent de Manu Koné, d’abord envisagé pour muscler le cœur du jeu milanais. Une autre façon d’obliger le Balkan de la jouer comme le petit-frère de Pippo, en ne remettant surtout pas en cause ce bon vieux 3-5-2. Vient s’ajouter à cela un vestiaire qui explose en pleine Coupe du monde des clubs entre Lautaro et Çalhanoğlu, engendrant presque une crise diplomatique entre Buenos Aires et Istanbul (non c’est Ankara, inculte). En somme, une belle jambe pour un des rares Roumains qui n’en a pas besoin. Promis, j’arrête avec les blagues racistes. Avec deux défaites lors des trois premières journées, dont un derby perdu contre cette increvable Vieille Dame, les Noir et Bleu traversent actuellement une crise existentielle. Pour imager le problème de l’Inter ce début de saison, c’est comme si après avoir été drogué au GHB au Mad un vendredi soir, tu devais te remotiver le lendemain pour l’anniversaire de ta mère. Pas sûr de celle-là…
5-0, nanana nananananananananana
Crédits photographique:
Image de tête : https://www.heute.at/i/inter-star-martinez-brauchen-keine-spieler-die-120116875/doc-1iv276cth4
Lautaro : https://www.heute.at/i/inter-barcelona-topteams-mit-siegen-an-der-spitze-120092449/doc-1iknpssl24Heute.at :
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