La Suisse tient son sportif le plus impassible de l’année. Son nom : Carlo Janka, vainqueur samedi du géant à Val d’Isère sans laisser apparaître une once d’émotion.
Surnommé "Ice Man" dans l’équipe de Suisse, on savait que Janka faisait dans la placidité. Mais, quand viendrait sa première victoire, on se disait qu’il allait se défaire de sa carapace. Eh bien non.Samedi donc, Janka s’élance avec le dossard no 22. Il finit quatrième de la manche initiale. C’est déjà un petit exploit en soi. Que fait Janka ? Il jette un coup d’oeil au tableau d’affichage, puis, sans sourciller, enlève ses skis et s’en va.
Deuxième manche. Tous se plantent sauf lui. Il gagne sa première Coupe du monde à 22 ans. Que fait Janka ? Il lève brièvement un index en signe de victoire. Pas de poing rageur, pas de cris de joie, pas de bras au ciel, pas d’agenouillement dans la neige, pas de courbettes pour le public. Juste un index.
Les caméras et les appareils photo se braquent sur lui. Que fait Janka ? Il esquisse un sourire en coin (notez le verbe "esquisse"). Vient ensuite la cérémonie protocolaire. "And the winner is… Carlo Janka !!", s’égosille le speaker. Que fait le Janka en question ? Il a presque l’air gêné de provoquer un tel ramdam. Suit l’hymne suisse. Que laisse transparaître notre Janka national ? Rien. Pas même une furtive petite larme ? Non.
Conférence de presse. A ma gauche : le Français De Tessières (3e) est excité comme une puce et n’en finit pas de répéter comme quoi c’est le plus beau jour de sa vie. A ma droite : l’Italien Blardone (2e) fait honneur à ses origines en racontant sa course avec volubilité et moult gesticulations. Au centre : Janka. Et que fait Janka ? Il sirote un thé chaud entre deux réponses laconiques.
Placide après la course, Janka l’est aussi sur ses skis. Sur une piste de Val d’Isère archi raide et complètement déglinguée, tous les concurrents ont cahoté, lutté, sué, pesté, perdu tous leurs moyens. Quant au père Janka ? Il est descendu comme s’il était sur une piste jaune fraîchement ratraquée.
Bref, c’est un sacré numéro ce Janka. On peut le trouver austère. On peut le trouver peu charismatique. On peut penser qu’il pourrait quand même faire l’effort de sourire. Mais en tout cas, pour reprendre les termes de Didier Cuche, "on ne peut pas dire qu’il se la pète".
Écrit par Alex DeLarge
superbe 🙂
Excellent article. Ce Grison c’est du très solide, un véritable roc, le futur Björn Borg du ski suisse. Après son premier coup de maître, on se réjouit déjà des prochains « grands chelems » !
Le Björn Borg du ski suisse, d’accord. Mais ni le Rafael Nadal (pas de poings serrés), ni le Roger Federer (pas de larmes) du ski suisse…
Une sorte de Kimi Räikkönen, version suisse…
@ King et gomokou: effectivement à l’entendre à l’interview un bon mélange de Borg et de Räikkönen, donc un futur grand champion.
bon genial les suisses gagnent mais p….de bo..de m…. c’est un francais qui vous les a refilées ou quoi????????changez ces combinaisons de suite et vendez les a l’equipe du togo si vous voulez!!!!voila hop suisse
C vrai! salop…. de combinaisons!! Rouge, d’accord, Blanc, d’accord et Bleu? Pourquoi??
swisscom,ca nous a pouris la coupe de suisse qq annee, et maintenant ca nous pouris le ski…
c’est vrai que ces combis sont vrmt pathétique j’ai vu Cuche descendre l’autre jour en me demandant s’il n’étais pas devenu français