Ça avance gentiment

La Coupe du Monde approche et on est plus que jamais dans l’interrogatif concernant l’équipe de Suisse. L’impression générale en tant que spectateur quant à la préparation est plutôt vague. On n’est ni dans l’euphorie exagérée de 2006, ni dans le désintérêt fataliste de 2010. Pourtant, il n’y a, pour l’instant, aucune raison de pleurer. Même si ce qu’on peut lire dans la presse donne comme l’impression qu’on essaie de nous pousser à l’inquiétude, faute d’avoir grand-chose à raconter sur trente types qui bossent.

Si on a l’impression que la Nati s’est transformée en un hospice de fragiles petits bras fatigués enchaînant les bobos, il ne faudrait pas négliger la fenêtre sociologique de la chose. Jamais l’équipe n’aura été autant scrutée lors de sa préparation que cette année. Quand on en est à faire une pleine page sur le faux mouvement de Von Bergen, on voit qu’il y a eu du chemin depuis l’époque où il fallait que Zwyssig démonte le tibia de ses collègues pour qu’on évoque l’événement.Pas de coup d’éclat de communication et dans un sens, c’est tant mieux. Seules les savoureuses interventions de Von Bergen, prêt à envoyer chier n’importe quel journaliste, suisse ou français, si la question qui lui est posée l’agace. En voilà un qui fait plaisir et qui ne se contente pas de répéter inlassablement à quel point la concurrence est saine au sein de l’équipe.
Mais donc, pour avoir un aperçu des résultats de cette (sans doute flamboyante) préparation, il nous est donné de voir ces fameux deux matchs de préparation d’avant départ. Deux ? Oui et non trois. Certains ont pu s’en étonner, arguant que cela faisait trop peu, que l’on n’allait pas avoir le temps de faire tous les tests etc. La réalité c’est que Hitzfeld s’en fout un peu de faire des tests, il a son équipe type pratiquement depuis deux ans et à part quelques hésitations, il n’a pas dix-huit solutions différentes à mettre en place. Et surtout son objectif est de partir le plus vite possible au Brésil pour tenter une acclimatation qui ne sera pas aisée. Mais malgré tout on a eu droit à un exaltant duel face à la Jamaïque.

On s’est bien préparé pour le Honduras

Ce titre aurait été valable également si ce match s’était terminé sur le pitoyable 0-0 qui s’annonçait. Pour être honnête, le match de préparation de la Suisse était mauvais. Mais cela semblait presque prévu quand on considère les déclarations d’avant match voulant mettre bien en avant qu’il s’agissait d’un entraînement qui devrait à peine être filmé. Certes. Mais on ne niera pas que tout le monde serait très guilleret et optimiste si la Nati avait gagné 6-0. Et d’ailleurs beaucoup trop.
Après, les esprits d’un positivisme extrême relèveront que ça compte beaucoup de gagner en soi. Que c’est le propre des grandes équipes de l’emporter par la plus petite marge même lorsqu’on peine, que c’est le genre de but qu’on aurait pas marqué dans le passé. Nous dirons surtout que c’est l’apport de Drmic qui est marquant dans cette histoire. A tel point qu’on finira par se demander si le nouveau joueur de Leverkusen ne serait pas sur le point de devenir encore plus indispensable que Shaqiri. Car ce dernier n’a pas été parfait, même si la configuration du onze de départ n’a pas été idéale pour lui.
Si l’on peut dire que Shaqiri et Mehmedi c’est une histoire d’amour qui ne marche pas, alors Shaqiri, Mehmedi et Seferovic c’est une partouze qui foire. Et là ce fut un problème. De même que dans d’autres secteurs de jeu où il semblait difficile de s’organiser et de créer réellement du danger. On espère voir davantage de fluidité et, pour le coup, on va s’abandonner à une confiance aveugle envers Hitzfeld et son staff, et envisager qu’ils font pour le mieux… voire même qu’ils savent ce qu’ils font.
Mais en toute honnêteté, il serait quand même de bon ton de produire une performance un chouïa plus aboutie mardi soir contre le Pérou, ne serait-ce que pour donner l’impression aux supporters qu’il y a effectivement eu du travail ces derniers jours. Mais le but ce n’est pas d’être au taquet à deux semaines du premier match. Pour le moment c’est très réussi.

Suisse – Jamaïque 1-0 (0-0)

swissporarena Lucerne, 15’000 spectateurs (guichets fermés).
Arbitre : M. Doyle (Eire).
But : 84e Drmic 1-0.
Suisse : Benaglio (46e Sommer); Lichtsteiner, Djourou, Senderos, Ziegler (83e Rodriguez); Behrami (46e Inler), Dzemaili; Shaqiri (72e Fernandes), Xhaka, Mehmedi (64e Stocker); Seferovic (46e Drmic).
Jamaïque : Blake; Doyley, Morgan, Mariappa, Lawrence; Grant, Austin, Phillips (78e Beckett); Mattocks (54e Humphrey), Seaton (74e Campbell), Dawkins (90e Simpson).
Notes : la Suisse sans Gavranovic et Barnetta (blessés).
Cartons jaunes : 27e Djourou. 77e Xhaka.

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