On a le clas(s)ico qu’on mérite

En moins de 24 heures, on a pu mesurer toute l’étendue du gouffre entre les matches à enjeu du Championnat de France et les rencontres au sommet des autres grandes compétitions européennes. Alors que le Barça et le Real livraient un vrai duel au couteau (2-0) et que la Juventus se jouait du Milan AC (4-2) lors de deux clas(s)sicos de haute voltige, Lyon et Marseille se quittaient sur un triste 0-0…

Bon, d’après Canal +, le « clasico » c’est OM-PSG, alors la chaîne cryptée a rebaptisé le match entre Rhodaniens et Phocéens « olympico ». C’est toujours moins ridicule que « le très grand match »… M’enfin, lâcher plus de 400 millions d’euros pour avoir l’exclusivité là-dessus, ça doit encore piquer les poches de certains ! Dimanche soir, regarder en parallèle le choc italien entre Bianconeri et Rossoneri et le duel entre le FC Lyon et l’OM avait quelque chose d’affligeant.

Puel, fais-nous rêver

Pourtant, jamais dans l’histoire des OL-OM, les deux équipes ne s’étaient quittées sur un score nul et vierge… Toute série qui se prolonge tend vers sa fin dit-on, mais quand les deux équipes y mettent autant de bonne volonté, il n’y a pas de miracle ! Marseille a eu le ballon pendant la majeure partie de la rencontre, mais ne savait qu’en faire. Lyon a laissé venir l’OM pour mieux les contrer, mais n’a jamais trouvé le moindre décalage. Les détenteurs des sept derniers titres hexagonaux avaient pourtant l’occasion de prendre six points sur leurs poursuivants et d’être sacré par conséquent champion d’automne…
Mais qu’est-ce qui a bien pu traverser le cerveau de Claude Puel ? L’ex-entraîneur du LOSC a tellement bridé ses troupes que l’on s’est ennuyé à mourir au Stade Gerland. Comment peut-on aborder un match si négativement alors que l’on est premier et qu’on domine tant la compétition depuis des années ? Malgré les retours de Benzema et de Juninho, l’OL fait toujours du surplace en Ligue 1 et sur ce qu’il montre depuis le début de saison, c’est quasiment un miracle de le retrouver en tête aux alentours de la trêve hivernale. Cela souligne surtout le niveau de la concurrence…

Ben Arfa en mode Gaspoz

Pendant ce temps-là, Hatem Ben Arfa effectuait son retour sur la pelouse lyonnaise. Conspué par le public local, la starlette marseillaise s’est longtemps amusée à se dribbler elle-même, tel Joël Gaspoz à trois portes de l’arrivée, sans jamais oser la passe à ses partenaires bien trop faibles par rapport à son immense talent. Ajoutez-y un Baky Koné (1m63), marqué par Cris et Boumsong, sur qui ses coéquipiers balançaient de longs ballons aériens et Mathieu Valbuena régulièrement fauché par des brins d’herbe et vous avez le tableau parfait d’un match infect.
Au final, 7 tirs cadrés, 40 fautes, des corners en touche, des passes à l’arbitre et une Ligue 1 qui n’en sort par grandie. Les matches à enjeu du championnat de France nous avaient habitué à mieux. Mais dimanche, une fois n’est pas coutume, Lyon avait plus à perdre qu’à gagner et cela s’est vu dans la tactique frileuse de Claude Puel.

Pendant ce temps-là…

La France est en train de se constituer un « grand quatre », en référence au « big four » anglais. Les quatre plus gros budgets aux quatre premières places, cela ne s’était plus vu dans l’Hexagone depuis des lustres. De plus, il n’y a que trois points entre le deuxième (Marseille) et le huitième (Nice), ce qui augure d’un deuxième tour moins insipide que ses devanciers. En bas de tableau, Le Havre a certainement signé son arrêt de mort en perdant à domicile face à Lorient (1-3) et va changer d’entraîneur à Noël.
A souligner que la L1 valait le coup d’œil ce week-end, juste pour les réussites de Privat (Sochaux), Vahirua (Lorient) et Chalmé (Bordeaux). Même si ce dernier a dévissé son centre en pleine lucarne, le lob du pagayeur et le retourné du jeune Sochalien ont ravi les mirettes hexagonales.

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8 Commentaires

  1. Bon, il y a déjà eu des « Olympico » plutôt animés et il n’y a pas si longtemps que ça, autant qu’il y a également eu des derbys italiens beaucoup moins rigolos à suivre que celui auquel on a peu assisté ce week-end, cela dit, la différence se fait surtout quand au niveau de jeu général qui sépare les championnats cités. Ne comparons pas non plus l’incomparable (pardon à nos amis français…) … Cela dit, joli papier tout-de-même! 😉

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