14 décembre : Amsterdam ArenA

Quoi de tel, à l’approche de l’hiver, qu’un petit voyage du côté du Nord ? Direction Amsterdam qui, outre ses attraits touristiques que l’on qualifiera de spécifiques, abrite tout de même l’une des plus grandes équipes du continent. Et qui dit grande équipe, dit assurément grand stade.

Nom : Amsterdam ArenA.
Ville : Amsterdam.
Club résident : Ajax Amsterdam.
Capacité : 52’000 et des poussières (selon les sources).

Le stade

L’Ajax Amsterdam est un géant. C’est le club le plus titré des Pays-Bas et un des plus prestigieux d’Europe, club où naquit le football total de Johan Cruyff. Ses plus grands succès ont eu lieu dans le stade De Meer, antre mythique dans laquelle il était extrêmement difficile de venir s’imposer et à laquelle les supporters locaux ont toujours été très attachés. L’enceinte s’est éteinte en même temps que le dernier âge d’or de l’équipe, celui des Kluivert, van der Sar, de Boer et consorts.

C’est dans ce contexte très particulier qu’est née, en 1996, l’Amsterdam ArenA. Située dans un quartier calme de la banlieue d’Amsterdam, elle se dresse telle une oasis au milieu du désert, et fait figure de véritable chef-d’œuvre architectural : magnifique de dedans comme de dehors, il s’agit du premier stade multifonctionnel de sa génération, avec notamment un toit rétractable et une vision optimale du terrain où que tu sois assis. Toujours au top quinze ans après sa construction, il accueillera la finale de l’Europa League en 2013.
Pourtant, les nostalgiques lui en ont longtemps voulu d’avoir succédé à De Meer, lui reprochant notamment son manque de chaleur et sa malédiction au niveau des résultats de l’Ajax. En outre, le fossé séparant le terrain au virage des supporters n’a jamais été du goût de ces derniers, avides d’invasions et de proximité avec leurs joueurs, comme c’était le cas lors des soixante années précédentes. Bref, l’apprentissage a été difficile pour l’ArenA, même si elle a finalement été acceptée par les fidèles locaux comme leur nouvelle maison.
Fait intéressant, l’Ajax Amsterdam n’est qu’un locataire parmi d’autres de l’enceinte, qui appartient en fait à la société Stadion Amsterdam N.V. Autant te dire que ce n’est pas un cadeau ! Le club a récemment manifesté son intérêt d’en devenir propriétaire, mais il semblerait que la crise ait finalement eu raison de cette ambition. Pour le moment du moins.

L’ambiance

Tout dépend des rencontres. Si tu tombes sur un match de championnat face à une équipe de seconde zone (et autant te dire qu’il y en a beaucoup), tu te croirais presque au Camp Nou : l’ambiance est morne, et contrairement à Barcelone, elle n’est que rarement compensable avec ce qui se passe sur le terrain. Bref, ce n’est pas forcément une expérience vitale, malgré quelques jolies animations des «Vak 410» lorsque l’envie leur prend.
Par contre, si tu as la chance d’assister à un match de Ligue des Champions, ou mieux encore à un «Klassieker» contre le Feyenoord Rotterdam, tu risques d’en avoir pour ton argent : des drapeaux blancs qui battent la mesure dans les tribunes aux beuglements des fameux «F-Side», le spectacle est grandiose et l’atmosphère électrique. A ne pas manquer !

Les chocs

Les bons duels européens et les rencontres face au PSV Eindhoven sont certes plaisants, mais à l’ArenA, rien n’égale le «Klassieker» face à l’ennemi juré de Rotterdam. Plus qu’une simple rivalité sportive, cet affrontement met en exergue les clichés socioéconomiques des deux cultures : d’un côté les riches et historiques Amstellodamois, de l’autre les modestes et modernes Rotterdamiens. Qu’on soit bien clair : les deux villes se détestent !
Les chocs entre ces deux équipes ont souvent viré à des affrontements tragiques ces dernières années. L’événement le plus tristement célèbre s’est déroulé en 1997, lorsqu’un jeune supporter de l’Ajax s’est fait tabasser à mort par des pro-Feyenoord sur une aire d’autoroute. Deux groupes rivaux s’y étaient préalablement donné rendez-vous pour se friter impunément la tronche…
Mais la passion a ses limites. En 2009, lassés de ces violences incessantes, les maires des deux villes ont alors pris une décision historique : lors des futurs affrontements entre les deux clubs, les supporters adverses n’auront désormais plus le droit de se déplacer pour assister au match. Et ce, pour les cinq prochaines années ! Un décret ratifié par la fédération, qui pourrait bien servir de jurisprudence dans d’autres championnats ces prochaines années.

Les billets

Les entrées sont généralement disponibles sur le site officiel de l’Ajax (www.ajax.nl) pour des prix très variables selon l’adversaire concerné, mais globalement assez chers (39 euros pour la prochaine rencontre face à Den Haag) du fait que chaque billet est issu d’un package spécial (match + souvenir, par exemple).
Tu peux également t’en procurer aux guichets du stade le jour même, mais en cas de grosse affiche les risques que le stade soit complet sont réels.
Une autre alternative, beaucoup plus simple voire plus économe, c’est de te promener aux abords du stade une heure avant le match et attendre qu’on t’interpelle… Ce ne sera généralement pas pour te demander du feu.

La troisième mi-temps

Après le match, une seule règle à ne pas oublier : tu es à Amsterdam, il convient donc d’en profiter comme il se doit ! Dès lors, deux possibilités s’offrent à toi.
La première est le mode touriste. Il te suffit alors de te mêler aux Américains de passage, tout heureux de découvrir pour la première fois de leur vie le sens du mot liberté. Tu verras, tu ne peux pas les louper. Après avoir léché les vitrines du Red Light District et constaté que dans un coffee shop on ne fait pas toujours que boire du café, tu termineras alors à l’«Escape» (n’oublie pas ta chemise), comme tout un chacun. Sympa.
La seconde, celle que je te recommande chaudement, c’est de te la jouer local ; les Amstellodamois sont très ouverts et toujours sympas, n’ayons donc pas peur de les côtoyer ! Près de la célèbre Leidseplein, va faire un tour du côté du Waterhole ou d’un bar avoisinant : la bière y est fraîche et l’ambiance festive, sur fond de live music. Et si tu es encore en forme, finis la soirée à l’«Hotel Arena» (si, si) : une boîte dans le genre alternatif que tu ne regretteras pas !

L’anecdote

En raison des nombreux spectacles et événements ayant lieu dans l’enceinte, le gazon est souvent à la limite du praticable et régulièrement remplacé. En 2001, pour protester contre un énième changement de pelouse, les «F-Side» auraient réussi à faire pénétrer deux vaches sur le terrain de l’ArenA dans le but de le pâturer ! Toujours pas de solution n’a été trouvée depuis, même si l’on envisage de plus en plus la pose d’une surface synthétique. Ce qui compliquerait passablement, il est vrai, la tâche des bovinés.

Écrit par Raphi Stollé

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3 Commentaires

  1. Ouai, alors concernant la pelouse, le problème vient du stade. D’après les spécialiste du gazon, l’enceinte est trop « fermée », et par ce fait, coupe totalement le vent. Aucun courant d’air = un gazon qui pourri… Je sais pas si c’est vrai, je suis pas jardinier, mais entre deux match, ya plein de ventilo géant (2m de diamètre) sur tout le pourtour du terrain…

    Ensuite le toit rétractable. A l’inauguration, ils ont eut la bonne idée de refermer le toit pour montrer à tout le monde que c’est génial… Le quartier Sud-Est de la ville s’en souvient encore… Ils ont été privé d’électricité pour la journée…

    Sinon, oui, c’est un beau stade, avec l’autoroute qui passe en dessous !

  2. ah c’est un pas un mythe…ils font réellement des matchs ??
    moi j’ai plutôt l’habitude de boire des grolsch jusqu’à 7h du mat’ là-dedans…

    sinon le melkweg est sympa aussi pour finir une soirée…

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