Pigeon de septembre 1 : Neil Beecroft

Ah !! Crans-Montana ou Montana-Crans, voire Crans ou Montana, ou bien tout simplement Crans-sur-Sierre ! C’est sa jet set, sa piste de la « Nationale », ses boutiques BCBG pour couples à toutous, ses Roger Moore et autre Gilbert Bécaud et ses bisses magnifiques. Mais le Haut-Plateau, c’est aussi ses évadés fiscaux italiens, sa station de ski bancale qui ferme en plein hiver à cause des deux guignols qui gèrent les remontées mécaniques (Vitek et Magistretti), ses atroces tours d’Aminona, ses prix surfaits, ses bagnoles CO2 max, et c’est aussi et surtout, son Masters de golf Omega-Porsche-Swiss-Crédit Suisse et tutti quanti. Parlons-en justement.

Si vous ne le saviez pas, cet « événement » sportif tente de s’acheter une bonne conduite écologique et s’est doté d’un responsable durabilité, Mr Neil Beecroft, afin de gaillardement amener cette compétition sur la voie de l’écoresponsabilité: « Quand je vois ce que notre société fait à notre planète, je me dis que nous devons essayer d’être meilleurs ». Ouais, alors Neil, explique-nous comment tu vois ça avec le bilan carbone magistralement désastreux de toutes compétitions de golf organisées sur la planète bleue (noire si vous êtes établis à Rouen) ?

La réponse sur ses intentions démago-écolos vous attend, chers lecteurs/trices, dans un article du Nouvelliste du 3 septembre dernier dans lequel vous pourrez goûter aux arguments loufoques de Beecroft, ce Greta du pauvre, et vous rendre compte de la forfaiture de son rôle. D’ailleurs, si vous consultez cet article, pensez que c’est Nathanaël Rochat qui vous le lit, il prendra immédiatement une dimension bien plus hilarante.

Développement durable et golf, c’est comme si tu mets Kyrgios droit à côté du terme bienséance, ça ne peut que clasher. Car le golf est considéré à juste titre comme l’un des sports les plus polluants au monde (après le joujou d’Ecclestone) en raison de l’utilisation gargantuesque de pesticides, d’herbicides, fongicides, d’énergies pas du tout vertes, sans compter les gaspillages d’eau et les impacts négatifs au niveau de la biodiversité. Et que dire du parking du golf-club de Crans, rempli de bolides si énormes (et polluants) qu’on dirait que le cantonnier du coin s’est planté avec son coup de pinceau et a créé des places de parc beaucoup trop étroites.

Non, Mr Beecroft (qui se traduit de l’anglais en : « petite ferme des abeilles », ça ne s’invente pas) vient nous raconter de belles histoires sur la conscience écologique de ce tournoi : « Fini les génératrices sur le parcours, désormais, il y a un réseau électrique ». Au temps pour moi qui pensait que le golf, c’était un gars ou une damoiselle enrobé/e dans un pull Lacoste qui se munit d’un club et d’une boule blanche pour faire un 18 trous. Non désormais, on leur inflige apparemment des chocs électriques pour maintenir l’intensité dans leur jeu. Joli.

Ensuite, cet Hulot en herbe vient nous expliquer que pour les fontaines à eau, ce sera pour les années à venir car les organisateurs n’ont pas eu le temps d’en installer. Bizarre, car un simple tuyau plastique à 40 balles de chez Hornbach aurait fait l’affaire pour amener l’eau du bisse de Crans dans les coupes à champagne, pardon à eau, des nénettes se pâmant devant McIlroy. Du côté des cuisines, on notera toutefois (pour démontrer la bonne foi de la Rédac) un bel effort des restos ambulants pour utiliser de la vaisselle biodégradable. Tous ? Non, au grand dam de Beecroft : « La raclette est servie sur une assiette plastique car le fromage fondu colle à la vaisselle biodégradable ». Mécréants de Valaisans, pollueurs de l’atmosphère, vade retro Valesco !

Dans toute cette propagande écolo pour s’acheter une bonne conscience, l’Open de Crans et son Mr Proper Beecroft nous prennent vraiment pour des pigeons. Avec leurs sponsors (Swiss et Porsche) qui déversent des tonnes de CO2 à travers la planète, leurs joueurs qui débarquent en jets privés à Sion et les 64’800 spectateurs qui arrivent en bagnole sur le Haut-Plateau, les organisateurs de cet événement ne s’aperçoivent pas qu’ils s’injectent année après année une autre petite dose d’héroïne qui ne fait qu’augmenter leur bilan carbone cataclysmique. Qu’ils continuent à bien polluer les sols et la nature environnante mais qu’ils cessent de s’essayer à l’achat d’une bonne conscience écologique. C’est insupportable.

Mr Beecroft, votre pigeon, on vous l’envoie dans une grosse Mercedes DHL 4×4 ?

A propos Paul Carruzzo 226 Articles
Elle est pas un peu belle notre Nati et tout le bonheur qu’elle nous amène ? Alors, Rickli et compagnie, si vous ne vibrez pas devant cette équipe, vous n’êtes pas non plus monstrement obligés de regarder. Profitez d’un bon match de hornus et foutez la paix à nos joueurs, qui comme vous, ont un joli passeport rouge à croix blanche.

Commentaires Facebook

15 Commentaires

  1. Cher Mr Carruzzo,

    Me voilà honoré d’être nominé. En cas de distinction, je le serais encore plus de la recevoir de vos mains propres afin de partager un café et discuter de façon constructive sur la durabilité, sur ma personne que vous ne connaissez guère, et découvrir vos actions au quotidien sur le sujet.

    Par contre, laissez la Mercedes 4×4 au garage, je suis tout à fait conscient de son impact, de celui de l’événement et du travail à réaliser.

    Meilleures salutations, Neil aka MaisonDesAbeilles

      • A noter que le proverbe latin « Aquila non capit muscas » est majoritairement utilisé de façon ironique, pour railler la prétention de quelqu’un trop imbu de lui-même. Mais je suppose que ce n’est pas ce que David voulait dire.

    • Merci pour votre commentaire.

      En fait, avec la Rédac, on veut vous proposer un interview qui vous permettra de développer vos idées sur le travail accompli et à accomplir au Masters de Crans. Il vous permettra également de répondre sur le fond de l’article posté hier sur notre site.

      Toutefois, on ne peut pas assurer que toutes les questions soient politiquement corrects vu que notre site est avant tout satirique et prend le contre-pied de la pensée unique.

      Bonne journée,

      Paul Carruzzo

      • Un rapport durabilité sera finalisé d’ici la fin de mois et ensuite publié. D’ici là, de quoi vous tenir en haleine pour en discuter:
        https://www.omegaeuropeanmasters.com/fr/pages/durabilite-142.

        Il existe une grande différence Mr. Carruzzo entre challenger une organisation ou viser un.e. individu, ou un footballeur, assis derrière un écran d’ordinateur. Ainsi, ma proposition de café tient toujours afin d’apprendre à se connaître et réaliser que le Valais est petit.

        Un carton rose, du niveau de l’artiste Booba, n’est pas nécessaire à vous octroyer, ni d’enlever l’ article. Tel Exctinction Rebellion dont vous devez sûrement faire partie, la non violence +verbale prime, je serais plutôt à votre écoute, me réjouis de vos propositions mais également de découvrir ce que vous faites au quotidien. Comme ma naïveté vous interpelle, ce sera l’opportunité de m’éclairer sur la vie et la pensée unique.

        Et peut-être serons nous les deux d’accord que de travailler avec des abeilles dans une ruche bio et les challenger à faire du miel n’est peut-être pas la première action à réaliser, ni non plus de chercher à enfumer les abeilles maçonnes, qui ont elles choisi d’agir au sein de la fourmilière.

        J’y retourne sans masque, vous avez mon mail pour la suite, au plaisir.

        • Il me semble que dans sa nomination, Paul vise plus la fonction que la personne, au contraire de lorsque nous nominons Pietro di Nardo. L’idée est probablement que s’il est possible de faire du football sans tacler à la carotide, il est impossible d’organiser un tournoi de golf sans un gros impact sur l’environnement.

          Vos convictions écologiques semblent solides et vous semblez suffisamment intelligent pour avoir soupesé le risque de devenir la caution écologique (je n’ai pas dit l’idiot utile…) de ce tournoi qui est et restera une aberration écologique, soutenu pas des sponsors dont l’histoire jugera de leur niveau de responsabilité dans les catastrophes à venir.

          Dans le cas contraire, quand il s’agira d’installer des sapins sent-bon désodorisants au rétroviseur intérieur de chaque voiture de F1, vous aurez une belle chance de remporter le marché.

          • Je vous laisse la Formule1 et votre idée/opportunité d’y installer des sapins sent-bons,pourquoi pas bios, recyclables et naturels, mon choix tend vers la Formula E.

            À dispo de visu pour en parler.

            Belle soirée

  2. Mr Carruzzo,

    Que préférez-vous faire ? Écrire des articles démagogiques et énervés derrière votre ordinateur, ou faire des efforts pour que les choses changent, aussi petites soient-elles ? Le monde est et sera toujours divisé entre ceux qui font et ceux qui se plaignent que ceux qui font n’en font pas assez.

    Si vous aviez passé le temps que vous avez consacré à écrire cet article, à trouver des solutions alternatives pour des tournois de golf eco-durable, vos commentaires sur les efforts inlassables de M. Beecroft pour faire de ce pays un endroit meilleur auraient pu résonner. Au lieu de cela, vous passez pour un blogueur énervé qui click bait en chiant sur le travail acharné d’autres personnes honnêtes et motivées.

    Avons-nous besoin davantage de gens comme vous ou avons-nous besoin d’un plus grand nombre de personnes comme M. Beecroft ? Ma décision est prise.

    Salutations,
    Harry

    • Bonjour,
      Vu la teneur de votre commentaire, je ne veux pas perdre de temps à vous répondre.
      Par ailleurs je subis des pressions pour enlever cet article et peux déjà affirmer que cet article ne bougera pas.
      Bonne journée
      Paul Carruzzo

      • La teneur du commentaire ? M. Carruzzo n’accepte pas les critiques ? Que l’article reste ! Il vous expose si bien. A très vite, j’espère.

  3. Le pigeon est à la plume et l’aigle est au four et au moulin pour un avenir meilleures… Les 2 ne voleront visiblement jamais ensemble bien heureusement pour notre planète !

  4. Ave,

    Un petit commentaire « à froid » quelques années après cet article qui nous avaient grandement touchés lorsque nous étions dans les émotions chaudes, nous, la famille Beecroft, qui venons d’une famille dans laquelle, notre papa étudiait la glaciologie en étant arrivé en Suisse à Arolla lors du début de son Doctorat via des études de Géographie & Géologie à l’Université de Sheffield et nés d’une maman passionnée de montagne et de nature. D’ailleurs tous deux, chefs de course au club alpin de Martigny, nous ont initié à la montagne, Neil, ma soeur et moi. Ma soeur devenant à son tour cheffe de course au Club Alpin.

    Mon frère n’est pas un grand croyant, mais lui comme moi, croyons en la force et la protection de Mamma Nature. Peut-être sommes-nous des utopistes, des grands naïfs, des amoureux du « wild », des has been? Bref, ce combat est sincère et mon grand frère aurait pu choisir d’aller confortablement au WWF, à Pronatura ou à Birdlife suisse avec les « siens ».

    Non, via son courage et son entêtement à faire bouger les choses, même si chez prétendument ses « pires ennemis », à savoir l’UEFA, l’Omega Crans, les JO, etc. tel un « vilain ptit canard » il tente de faire bouger les choses chez des dirigeants pour qui le climat n’a que très peu d’importance bien souvent. Car il est persuadé que les événements sportifs perdureront, qu’on le veuille ou non, et qu’ils peuvent favoriser un héritage, mettre en lumière des bonnes pratiques, etc. D’ailleurs avez-vous pris vos tickets pour aller zieuter un match de la nati au Qatar 2022? Vous, qui semblez, si irréprochables sur le plan humain. Satire ou non. D’ailleurs il est très aisé de se caché derrière votre soit-disant humour de loin pas dans la finesse pour attaquer notre nom de famille. Il est d’ailleurs drôle que vous fassiez l’éloge de Sébastien Reichenbach, l’un des mes meilleurs amis et très bon ami à mon frère, et déversiez votre rage sur mon frère. 2 poids, 2 mesures, pour deux individus qui « travaillent dur dans le silence » et dans l’ombre des ragots, des gossipin’, des pleurnicheurs.

    Lorsque vous mentionnez le « Greta du pauvre », personnellement je ne suis pas fan de son approche. Et vous caricaturez l’approche de mon frère; économie circulaire, développement durable, normes ISO, ne riment pas avec « bobo-écolos-gauchistes », bien au contraire l’idée étant de maximiser les coûts, d’avoir une progrès durable, d’aller de l’avant de manière réfléchie et non de revenir au temps des crocs-magnons qui semblent malgré nous totalement innacessible actuellement.

    Puis, si nous ne sommes pas assez valescos pour vous de par notre nom à consonance mancunienne, dont nous sommes en outre très fiers (mon frère a pu rédiger une travail de mémoire passionnant quant à l’histoire du ski en Valais lors de son travail de mémoire universitaire en histoire et sport; https://www.infoclio.ch/fr/le-ski-en-valais-une-affaire-de-valaisans-le-r%C3%B4le-des-skis-clubs-1900-1939 , cela vous permettra de le connaître davantage aussi et remarquer une certaine plûme de sa part et son amour du valais, qu’il inonde via son coeur en or de love) et que notre nom de famille semble vous faire rire à gorge déployées cachés derrière vos écrans de fumée, j’aimerais mentionner plus concrètement quelques unes des missions qui ont été confiées à mon grand frère à la FDV;

    – insertion des personnes en situation d’handicap à la FDV et amélioration de l’accès notamment en favorisant les transports publics, rampes, ascenseurs, etc. avant-pendant et après l’accès ou le départ de la FDV par ces personnes.
    – protection contre les harcèlements et mobbing vécus particulièrement par les femmes lors de l’événement.
    – Gestion des déchets et mise en place des fontaines à eau, vaisselles réutilisable.
    – Chauffage à pellets.
    – Réduction des consommations d’électricité.
    – Et j’en passe.

    Mon « pigeon » de frère, oups aigle plutôt, car comme le dit très justement Booba; « les aigles ne volent pas avec les pigeons »; soit-disant thunbergiste de première a permis d’économiser au niveau budget, de favoriser l’insertion sociale des visiteurs, de prendre soin de l’environnement et la sécurité des visiteurs donc le bobo-écolo a aussi un mérite certain dans sa contrée natale qu’il chérit tant, à savoir son Valais, notre Valais.

    Mais pas de carton rose cette fois-ci; En effet, comme le dit Booba, grand lyriciste malgré son côté ultra capitaliste, mais n’aimez vous vous même pas une belle montre venue de Chine, une voiture venant du Japon ou un t-shirt fabriqué au Vietnam? Bref; « Tu t’es pris pour un arbitre ou quoi?
    Carton jaune, carton rouge
    Moi j’distribue les cartons roses, si si. »

    Nous sommes entre Gentlemen, entre Dandys, donc nous débattons et répondons simplement à votre argumentation qui est la vôtre mais pas la nôtre.

    Donc si son approche vous gêne, évitez du coup de mettre les pieds à la FDV ou continuer à haïr car comme le dit Booba; « si tu kiffes pas, t’écoute pas et c’est tout. » 😉 D’ailleurs il dit aussi que lorsqu’on lance un bout de viande à un requin, le requin finit par sortir ses crocs et riposter verbalement, calmement mais surement…

    Amicalement et durablement,

    Jonathan Beecroft (Pas casqué à la « Daft Punk », donc présent sur le terrain tout comme mon grand frère)

Répondre à Neil MaisonDesAbeilles Annuler la réponse

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.