La ligue 1, les Milli Vanilli du football européen

(Milli Vanilli, explications au fond de l’article, pour les plus jeunes)

Beaucoup aiment à dire, certainement parce qu’ils l’ont entendu ci ou là et ne font pas leurs propres recherches, qu’il y a 5 grands championnats en Europe. La Premier League, la Liga, la Serie A, la Bundesliga…et la Ligue 1. Mais là, je dis non. La Ligue 1 ne fait pas partie des grands championnats européens. Il n’y a objectivement que 4 grands championnats en Europe et le prouver n’est pas vraiment compliqué.

Pour ça, tâchons d’être factuel. Premier critère objectif de comparaison: le classement UEFA. Rien de plus factuel qu’une addition de points en fonction des résultats. À part dans les pays où l’on invente des formules tarabiscotées pour « relancer l’intérêt de la compétition », personne ne contredit le classement final du championnat où l’on additionne simplement les points glanés à chaque match joué jusqu’au dernier, en aller-retour.

Ce classement UEFA est limpide, vous trouvez pas?

14 points d’écart entre le 4ème et le 5ème et une promiscuité bien plus importante entre le 5ème et le 7ème qu’entre le 5ème et le 4ème. Le groupe d’en haut et le groupe d’en bas. Distinctement évident.

D’ailleurs, entre nous et toujours objectivement parlant, ça ressemble plus aux 6.2 secondes que met Camille Rast à Reece Bell à Saalbach qu’à un championnat joué à la différence de buts. Je sais que vous êtes d’accord avec moi. Pas de discussion.

Je pourrais – je devrais même – m’arrêter là. Mais vu que j’ai fait mes propres recherches, je vais quand même vous les balancer. Parce que, finalement, la connaissance ne vaut que si elle est partagée par tous.

Après l’utilisation du critère « au jour d’aujourd’hui », prenons le deuxième critère objectif, soit le nombre de victoires finales en coupe d’Europe, critère « sur la longueur du temps ».

23 clubs ont inscrit leur nom au palmarès de la Ligue des Champions. 1 seul venant de Ligue 1 (Marseille – 1993, soit il y a 31 ans) pour 69 finales jouées (pas par Marseille, mais en tout et pour tout). Imaginez, des nations comme les Pays-Bas (5) ou le Portugal (4) ont bien plus de Coupe des Champions que la France (Monaco inclus). Oui, sur ce tableau là, la France a autant de victoire que l’Écosse, la Roumanie ou encore l’ex-Yougoslavie. Vouloir se comparer à l’Espagne et ses 20 coupes, à l’Angleterre (15), à l’Italie (12) ou l’Allemagne (8), c’est au mieux prétentieux, au pire complètement con.

On ajoutera vite fait les autres coupes d’Europe, les petites, celles des losers. La Ligue 1 n’a ramené qu’une seule et unique Coupe des Vainqueurs de Coupe (les Belges en ont trois). Ça fait, globalement, dans le camp des losers, qu’une seule de plus que notre Super League, voire même que le Liechtenstein, l’Islande, la Lettonie, la Finlande ou encore la Moldavie. Et deux de moins que les Belges.

À un cheveu de la gloire!

Quoiqu’il en soit, j’ai quand même eu l’honneur de lire des commentaires d’experts ès football (toujours qu’en français dans le texte, jamais trouvé dans une autre langue) qui tentaient tous d’expliquer que la Ligue 1, c’est le sommet du football mondial parce que le PSG est champion année après année depuis 2011 et que ce pétro-club a réussi à engager des joueurs de talent, mondialement connus, et que donc par conséquent, s’ils sont venus, c’est parce que la Ligue 1 est un grand championnat qui fait rêver même des super-stars comme Beckham, Zlatan, Ronaldinho, Messi, Ramos, Donnaruma ou encore Neymar Jr.

D’ailleurs, ce sont les mêmes qui me tiennent tête en me jurant leurs grands dieux que ces types sont venus au PSG pour la beauté du projet sportif et l’attractivité de la Ligue tout en dénigrant vertement Cristiano Ronaldo et Neymar – vénaux qu’ils sont – lorsqu’ils annoncent que la Ligue Saoudienne serait meilleure que la Ligue 1 « juste parce qu’on les paie grassement pour le dire ».

Alors oui, le PSG marche sur la Ligue 1 et gagne son duel en play-off de la Champions League contre Brest 10-0. Mais on va pas se voiler la face, la suprématie qatarie parisienne sur le championnat est dangereuse pour la pérennité de celui-ci. Simplement parce que si tu joues tous les week-ends contre des équipes de quartiers, tu vas difficilement avoir le rythme et le niveau pour taper des Bayern Munich, des Inter, des Real Madrid ou tout simplement Liverpool, Arsenal ou Barcelone qui jouent dans de vrais championnats.

Je le redis donc, la Ligue 1 ne fait pas partie des grands championnats d’Europe. La Ligue 1, c’est, au mieux, le sommet du ventre mou au niveau européen. Et la Ligue 1, à cause de l’hégémonie du PSG, c’est un petit championnat en chute libre. Oui, la Ligue 1, et j’en veux pour preuve le 10-0 enfilé à Brest – la révélation de la saison (!) – en barrage de la Champions League, est au football européen ce que Milli Vanilli était à la musique: une friponnerie à plusieurs milliards. On les croit fabuleux et branchés, on les découvre couillon chaque année au moment de la distribution des médailles, telle Pierrette et son pot au lait, rêvant de la remise en selle de la Coupe Intertoto!

Voilà, je t’ai exposé les faits. Froidement. Personne ne va changer d’avis? Je n’en doute pas, pour la simple et bonne raison que les faits ne changent pas l’opinion de la plupart des gens, parce que la plupart des gens ne se basent pas sur les faits pour se forger une opinion. Ils se basent sur leurs opinions pour former leurs « faits ». Certaines fois avec un peu trop d’assurance.

Comme ici, finalement.

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La musique de Milli Vanilli était… ce qu’elle était. Et rien de plus. Or ils ont gagné un Grammy ! Les gens l’écoutaient seulement parce que Rob et Fab étaient beaux et branchés. Le scandale qui en découla (Rob et Fab ne chantaient pas, ils ne faisaient que bouger les lèvres sur des voix en playback qui n’étaient même pas les leurs) a fait plus qu’arracher la façade. Il a tendu un miroir au fan, qui s’est vu tel qu’il est : un gros nigaud.