
Toutes les années paires, à l’occasion de chaque Mondial et de chaque Euro masculins, nos plus fins analystes dissèquent une montagne de statistiques pour tenter d’objectiver les forces des sélections qualifiées. Il était donc plus que temps que d’autres non moins rusés chercheurs planchent sur une année impaire à l’occasion de l’Euro 2025 féminin ayant lieu dans notre pays. Une fois encore, foin de classement FIFA non représentatif des réelles forces en présence et place aux chiffres, les vrais, les objectifs (notre site est d’ailleurs bien connu pour ça).
Ci-dessous, nous décortiquons cet indice, auquel il a (encore) fallu trouver un nom. Force est de constater qu’à chaque fois que vous laissez trois rédacteurs de Carton-Rouge cogiter sur un acronyme en relation avec du fôte masculin accompagnés de six bières et une teille de rouge, ça finit inévitablement en blague lourdingue en dessous de la ceinture ou en aller-simple vers le point Godwin (voir l’indice FIST en 2016, l’indice FROTI en 2018, l’indice MILFF en 2022 et l’indice ADOLF en 2024). Cette année, cette fois c’est certain, aucune chance de créer quelque controverse que ce soit : place au A-Level Inclusive Soccer and Holistic Approach (ALISHA).
Alors quelles données intégrer dans notre indice ALISHA ? Comment jauger le plus froidement possible (surtout dans le groupe A) les forces en présence ? Selon quels paramètres ? Euh hein ? Mais on se les est posées bien avant ces questions, évidemment ! Ce n’est qu’un pur hasard si, après avoir établi ces critères, les initiales de notre indice sont tombées pile sur un prénom somme toute assez commun dans le canton de Berne.
La première partie de l’indice concerne les supporters. Plus il y a de fans, plus ils font la fête, mieux tu es soutenu, c’est imparable. Mais en 2025, ce soutien s’exprime avant tout en ligne, sur les réseaux sociaux. Aussi, nous avons intégré le nombre de followers de chaque équipe nationale concernée sur Instagram au 20 décembre 2024 (parce que pourquoi pas), multiplié par douze, car le public est la douzième femme. Mais nous avons divisé cela par une autre donnée : l’année d’obtention du droit de vote par les femmes dans le pays en question, car plus ce chiffre est élevé (salut, chère Suisse 👋), moins les droits des femmes sont solides (en tous les cas depuis moins longtemps) dans la contrée concernée, et moins il y a de chances que l’équipe féminine de foot soit une force majeure.
La deuxième partie de l’indice concerne la population dans son ensemble, dont les joueuses font inévitablement partie. Nous avons multiplié tout ce que vous venez de lire par la durée du congé maternité en semaines dans chacun des pays qualifiés. Une fois encore, la Suisse démontre qu’elle est à l’avant-garde de tout ce qui est droits des catégories de la population opprimées et progressisme à tout crin (non).
Enfin, pour ne pas pondérer grand-chose, nous multiplions le chiffre ainsi obtenu par le nombre de sélectionneurs ou sélectionneuses nationaux-ales actuellement en poste qui n’ont pas coaché une seule fois à la Tuilière, ce qui ne change absolument rien au résultat final. Mais il nous semblait quand même important que l’enceinte lausannoise soit mentionnée au moins une fois au cours de cet Euro, tout en gardant la même importance qui lui sera donnée en juillet (nulle).
Notons enfin pour la forme que le tout est ensuite multiplié par Pi, car les plus anciens membres de la rédac’ n’arrêtent pas de nous répéter qu’aucune formule sérieuse ne saurait voir le jour sans incorporer cette constante, alors on essaie de leur faire ce petit plaisir pour leurs vieux jours.
On résume : plus tu es réac’, moins vite tu as octroyé des droits aux femmes dans ton pays, moins tu as de chances que le foot féminin ait été promu de longue date, plus lentement tu auras engagé un(e) community manager sur ton compte Insta dédié (pour autant qu’il existe tout court), et donc plus tu as de chances que ton équipe ait suscité peu de vocations au cours des dernière décennies, soit peu soutenue actuellement et soit par conséquent complètement nulle. CQFD.
Voici donc en avant-première interplanétaire le classement définitif de cet Euro 2025. On ne prélève que le nombre de points obtenus par l’Angleterre dans notre classement sur vos gains si vous pariez sur cette base. Oui, les chiffres obtenus au final sont absolument astronomiques, on aurait probablement dû diviser par plus de variables, mais on avait la flemme (et on était en math standard au gymnase). Vous noterez encore que notre Nati finira 11e, ce qui est somme toute pas si mal pour une escouade classée 23e mondiale par la FIFA au moment du tirage des groupes, c’est-à-dire… 13e de la compétition sur le papier. Sinon, aucune surprise, la Suède, véritable Poulidor du football féminin ces dernières années, ne pouvait pas mal figurer dans une compétition sur sol suisse, la France n’allait quand même pas obtenir une médaille pour la première fois de son histoire et le Portugal et le Pays de Galles n’avaient qu’à avoir un compte Instagram pour leur équipe nationale féminine s’ils voulaient des points.
1 | Angleterre | 1,3M |
2 | Suède | 445K |
3 | Espagne | 165K |
4 | France | 139K |
5 | Pays-Bas | 134K |
6 | Allemagne | 128K |
7 | Norvège | 116K |
8 | Italie | 75K |
9 | Danemark | 64K |
10 | Islande | 40K |
11 | Suisse | 28K |
12 | Belgique | 16K |
13 | Finlande | 12K |
14 | Pologne | 10K |
15 | Portugal | 0 |
15 | Pays de Galles | 0 |
Tout simplement énorme ! Maintenant que l’indice est disponible, je m’en vais de ce pas au kiosque pour parier, il ne peut pas faillir !