Pile-poil, speedy Gonzales épile les Portugaises

Dans ce Chorizcalhau, deux centres exécutés au cordeau auront suffi aux artistes ibériques pour mater de bien faiblardes ‘Ronaldettes’. C’est bien simple, l’imagination et le style qui dictèrent le jeu pratiqué par Putellas et Carmona furent quasi identiques à ceux utilisés par Christian Constantin au moment de concevoir des centres Coop en Suisse allemande. Maîtrisant le hors-jeu aussi bien que Parmelin la langue de Shakespeare et effectuant nombre de placements odieux (Gomes) et tacles en papier-mâché (Fonseca), les pouliches de Neto firent peine à voir si bien que même des Fatih Terim ou Capello n’auraient pas réussi à remettre cette équipe sur les rails après la pause. Aussi solides défensivement que les raccards de Blatten, les Portugaises sont reparties du Wankdorf avec une addition quasiment aussi salée que leur bacalhau. Dommage pour le spectacle.

Le match en deux mots

90 secondes. Le temps qu’il fallut à ‘Speedy’ Gonzales (avec un ‘z’ final pour la joueuse néanmoins) pour commencer à couler des Navigatrices qui firent honte durant tout le match à leurs Pères conquérants, les Magellan et autre Vasco de Gama.

La joueuse qui a touché au mythique St-Gall

Esther Gonzalez renvoya quasiment tout le monde à la maison après 90 secondes de jeu avec un somptueux extérieur du pied droit, réalisé en pleine élévation. ‘Du pur Ndoye’ me glissa mon fils, toujours bien au fait du football féminin. Une tentative de Madjer et un but sur assist du poteau plus loin, la joueuse du NJ/NY Gotham FC (là-bas chez Trump apparemment) fit tout juste ce que la Nati fit tout faux mercredi soir : réussir à mettre ce foutu cuir cylindrique au fond de la cage.

La buse alpine du match

Fatima Pinto, si vous l’avez dans votre défense, c’est une vraie artiste, mais plutôt une Munch qu’une Dali, si vous voyez ce que je veux dire. Après un sombrero inutile directement en touche et un petit pont grotesque à 20 mètres de ses propres buts, la joueuse du Sporting finit sa soirée avec un poing dans la figure distillé par la kamikaze gardienne Nanclares. Peut-être que ce fait de jeu aidera Pinto à reprendre ses esprits footballistiques sinon avec le cirque défensif qu’elle a tenu hier soir, la Portugaise pourrait éventuellement atterrir au Knie à Rapperswil dès cet hiver.

Le Tourbillon du match

Il s’est joué bien loin du Wankdorf et de la Suisse, le long d’une autoroute espagnole au petit matin. Diogo et André étaient probablement dans trop de têtes portugaises, sur et hors du terrain. On prie pour vous car vous étiez de sacrés bons joueurs de foot.

Iniesta un peu mal placé pour une fois !

L’action qui a Berné toute une défense 

Amorti de l’épaule, suivi d’un extérieur du pied en élévation suivi d’un magnifique essuyage de crampons sur le tibia de la gardienne Pereira (mérité pour une ex de Servette, selon certains), l’attaquante Esther Gonzalez a équarri à elle toute seule une défense portugaise aussi fébrile qu’un Zambien muni d’une pelle à neige au sommet du Simplon.

L’aVARie qui aurait pu nous faire toucher le fond (du lac)

La sortie à la Harald Schumacher de Nanclares sur Pinto. Ni pénalty, ni carton jaune voire rouge sur cette action…et encore moins d’intervention de la lamentable VAR. Je pense que même en MMA, la gardienne espagnole se serait ramassé quelques points de pénalité sur cette envolée fort peu lyrique.

Le moment qui valait son pesant de Thun

La glissade sans fin de la défenseuse portugaise Diana Gomes sur le contrôle somptueux de la poitrine et le crochet ‘Nufenenien’ de la géniale Putellas. Heureusement que des panneaux publicitaires ont réussi à stopper l’interminable glissade de Gomes sinon on l’aurait retrouvé à des centaines de mètres de là, écrabouillée contre une bande de la PostFinance Arena.

Le chiffre un peu dé-Biel (ou à deux Bâle)

34, comme le pourcentage d’augmentation des licenciées portugaises (non UNIA, il n’y a aucun combat syndical ici) après leur participation à l’Euro 2017. Bis repetita pour le football féminin en Suisse ? Rien n’est moins sûr car il manque salement de terrains par ici à travers et quand ils sont trop occupés, on demande galamment aux dames de dégager (hein Renens). Et s’il nous reste que KKS ou Parmelin pour soutenir nos footballeuses helvètes, on est aussi bien barré qu’un chat au moment de boucler ses chaussures de ski.

Les Portugaises se sont vite dégonflées !

L’anecdote qu’on aurait pu entendre sur la Bahnhofstrasse … si on avait été un peu plus (Zu)riche.

En juillet 2024, « Kika » Nazareth fit la une des journaux en rejoignant le FC Barcelone pour 500 000 € (soit une demi-journée de boulot à Ronaldo dans les sables). Ce transfert détonnant représenta le plus gros transfert de l’histoire du football féminin portugais ce qui fit dire à Kika : « S’ils ont payé ce montant pour que je sois ici, c’est qu’ils croient en moi, c’est que j’ai de la valeur». Notons simplement que Balotelli avait fait la même sortie en arrivant au FC Sion…

Si le match avait été un fromage

Un sérac de l’alpage de Mandelon. Tellement il est mou et fondant qu’il part en cannelle au moindre coup de couteau. À déguster de préférence avec des patates. Bref, un fromage à l’image de l’arrière-garde lusitanienne.

La minute Sandy Maendly 

Jérémie Henriod commença la couverture du match en déglinguant l’arbitre roumaine du match de la veille, Suisse-Norvège, probablement pour bien souligner qu’en Suisse, la viande séchée est un plat qui se mange froid. Après nous avoir refait le rapport médical de Bonmati sous toutes les coutures et avec une précision qui aurait fait plaisir à Marie Curie, le brave Jérémie se recentra sur les forces en présence. Ainsi, après le 4-0 espagnol, l’élégant journaliste de la RTS lança un très perspicace : « On n’a pas l’impression que c’est un problème tactique du côté portugais ». Ah ben, si la tactique avait été leur unique problème du soir, cela aurait été le moindre des maux à corriger, à mon humble avis. Jérémie Henriod couronna sa soirée bien (trop) propre en y mettant une bonne couche de bienveillance si helvétique après que Silva eut tenté un tir de 50 mètres de la cage espagnole et qui s’en alla finir au poteau du corner : « Ça manquait de concrétisation ce geste ». Par contre, il ne précisa point de quel sport il voulait parler.

La rétrospective du prochain match se jouant à Lausanne (mais non, on déconne)  

Un seul mot d’ordre : tous à Thoune lundi prochain ! Le derby des patatas fritas entre Belges et Espagnoles, conjointement sponsorisées par Tinder et Heineken, pourra peut-être reproduire ce grand moment d’anthologie vécu par l’un de nos rédacteurs présent à Tourbillon hier soir :

  • Ma voisine de gauche avait l’air belge, et d’abord j’ai cru qu’elle attendait quelqu’un. En fait, après deux minutes, j’ai réalisé qu’elle avait pris 2 bières, mais que pour elle !

Le pronostic d’avant-match selon l’indice ALISHA (A-Level Inclusive Soccer and Holistic Approach)

Un indice redoutablement bien pensé, non ?

A propos Paul Carruzzo 226 Articles
Elle est pas un peu belle notre Nati et tout le bonheur qu’elle nous amène ? Alors, Rickli et compagnie, si vous ne vibrez pas devant cette équipe, vous n’êtes pas non plus monstrement obligés de regarder. Profitez d’un bon match de hornus et foutez la paix à nos joueurs, qui comme vous, ont un joli passeport rouge à croix blanche.

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