
Norvège, Italie, Suède, Angleterre, France, Allemagne, Espagne… et nous. Vous avez aussi l’impression que, comme Donald Trump à la Coupe du monde des clubs masculine, on a cassé un carreau et poussé deux ou trois gars dans l’entrée pour se retrouver non seulement invité à la fête mais aussi au premier rang de la photo commémorative ? Sauf qu’au contraire du nourrisson dictatorial orange (aucun lien avec la mascotte des Pays-Bas éliminés), la Nati a mérité sa place en quarts puisqu’on ne peut affronter que les équipes qui se trouvent en face de soi, groupe le plus faible de l’Euro ou pas. Il fallait par contre se mouiller la nuque avant de se confronter à la marche suivante. Du bord ombragé de la pataugeoire au haut du plongeoir des 10 mètres en plein cagnard et sous le regard un poil jugeant de notre crush estival, on ne voyait pas ce qui pouvait mal se passer…
Le match en deux mots
Attaque-défense.
La bataille de Morgarten, peinture à l’huile, 2025.
La joueuse qui a touché au mythique St-Gall
Alisha Lehmann, évidemment, puisque selon Blick et le 20 Minutes, la Suisse n’aurait jamais atteint ce stade sans les encouragements voire même le pouvoir performatif du langage de son influenceuse de bord de terrain.
Les gars, au bout d’un moment il faut lâcher le morceau et accepter que le foot féminin a changé de paradigme.
À ce stade c’est plus une obsession, c’est de l’acharnement.
La buse alpine du match
Les doctes préposés au drill des tirs de penalties à l’entraînement lors de cet Euro.
On ne sait pas si la gourde de Livia Peng était pourvue d’une feuille de triche aussi détaillée que celle de Jennifer Falk au Letzigrund jeudi soir, mais toujours est-il qu’après les 9 tirs au but manqués sur 14 (!) de Suède-Angleterre, Mariona Caldentey (9e minute) et Alexia Putellas (88e) ont à leur tour caviardé leurs envois respectifs. La première nommée, qui en était à 85,71% de réussite (24/28) dans cette spécialité et qui nous avait habitué à vraiment beaucoup mieux avec Arsenal, sortait visiblement d’un stage accéléré auprès d’Ada Hegerberg au vu de sa tentative.
Paradoxalement un des rares moments où les 16 mètres de Livia Peng étaient quasiment vides.
On remerciera toutefois la numéro 8 ibère d’avoir permis à un Wankdorf incandescent de se donner le droit de rêver à un 0-0 final menant idéalement à… une séance de tirs au but pendant 57 minutes supplémentaires (Athenea del Castillo, 1-0, 66e). Et ça, ça n’a pas de prix. Pour tout le reste, à la buvette, il y a VISA (MasterCard ne fait pas partie des sponsors officiels du tournoi).
Le tournant Tourbillon du match
Le moment où la Nati a été littéralement prise en grippe (oui, les vannes sur CR c’était vachement mieux avant) à quatre jours de la rencontre. De là à dire que notre équipe nationale se chiait dessus avant un tel match, il n’y a qu’un pas en terrain très glissant qu’on ne fera pas, d’autant que le soussigné devrait probablement balayer devant sa porte au préalable.
Comme ce site n’est décidément plus ce qu’il était, le deuxième but signé Claudia Pina (71e) ne fera pas non plus l’objet d’un jeu de mots scabreux ayant pour but d’éviter une tournure plate à souhait dans le genre de “sceller le score”. Toutes les réclamations sont à adresser à info@carton-rouge.ch si toutefois vous n’êtes pas trop pressés au vu du nombre de fois qu’on relève notre boîte mail par décennie.
L’action qui a Berné toute une défense
Alors, en théorie, personne ne devait berner personne hier soir. L’Espagne allait monopoliser le ballon plus de 65% du temps et la Suisse allait devoir être chirurgicale sur la moindre contre-attaque, dans l’espoir de prendre à revers la défense la plus avancée du tournoi, qui joue à 57 mètres de son but en moyenne, selon cet excellent article du Temps. Un point faible qui n’en est évidemment pas un dans la mesure où c’est la seule tactique à tenter face à Aitana & Cie (bonjour l’effet de surprise) et que ladite relative faiblesse est incroyablement difficile et énergivore à exploiter. Surtout sans la présence d’une Martina Piemonte dans le rôle de pivot ultra physique à la récupération et conservation, ce qui avait failli réussir à l’Italie la semaine dernière.
On est tombé par hasard sur la tactique de Pia Sundhage en gare de Kerzers (ne nous demandez pas ce qu’on foutait là-bas, on n’en sait rien nous-mêmes).
Verdict: la première partie du plan s’est effectivement déroulée ainsi, mais on attend toujours une relance helvétique ou une récupération suffisamment haut dans le terrain permettant la mise en pratique de la seconde partie. Voire même l’entrée en jeu de Gelson Fernandes, qui sait.
La légende dit même que l’arrière-garde des championnes du monde a dû fouler sa propre surface de réparation à un moment donné.
L’aVARie qui aurait pu nous faire toucher le fond (du lac)
Le taureau de 600 kg « potentiellement agressif et hors de contrôle » (rien que ça) qui était en fuite dans le canton de Neuchâtel (et qui n’est pas sans rappeler la fameuse lionne d’Epalinges) a finalement décidé de fraterniser avec des vaches et a pu être rattrapé. Cette puissante allégorie du quart de finale qui nous occupe présageait donc de l’issue de cette rencontre. Ou pas.
Au moins on a la certitude que le bovin ne finira pas empaillé dans le salon d’Alayah Pilgrim (attention, n’essayez pas cette transition crinière de lionne empaillée-tresses de joueuse de football binationale – dont on imputera l’aspect lunaire au traducteur deepL – chez vous, c’est réservé aux professionnels).
Le moment qui valait son pesant de Thun
Ou son pesant de (Ló)pez dans ce cas. Excusez-nous, on enverra une carte aux familles des victimes de ce calembour presque aussi foireux que le titre d’un des carnets de la RTS pendant le tournoi de Wimbledon.
Bref, donc ce moment alors ? Celui où Justin Bieber a liké un post de Smilla “on s’en balek” Vallotto sur Instagram après avoir été vu traversant le pont du Mont-Blanc genevois l’autre jour. A-t-il enchaîné en cassant sa tirelire pour se procurer un billet pour assister à la déroute de sa nouvelle protégée au Wankdorf ? Eh bien pas du tout, il avait apparemment déjà tout dépensé à la Vallée de Joux.
Et si vous voulez vraiment claquer un max de Thun, offrez-vous un hot dog (en leasing on imagine) au Lionesses HQ zurichois.
Le chiffre un peu dé-Biel (ou à deux Bâle)
2. Comme le nombre de grilles de bingo produites par nos soins au cours de cet Euro (ici et là). Vous avez complété les 52 cases ?
Pas d’autres chiffres à signaler par ailleurs. Au fait, ce sport n’intéresse toujours personne, merci pour lui.
L’anecdote qu’on aurait pu entendre sur la Bahnhofstrasse…
… si on avait été un peu plus (Zu)riche.
La semaine dernière, le 24 heures se demandait pourquoi certains stades distribuaient des cannettes au lieu de verres en plastique consignés et donc recyclables. C’est quand même hallucinant de se poser une telle question subsidiaire alors que la vraie problématique est évidemment « Pourquoi distribuer de la Heineken en lieu et place de bière potable (au premier sens du terme) ? »
Si le match avait été un fromage
Le Maó, fromage à pâte dure originaire de Minorque, parce qu’il n’y a pas eu de révolution et encore moins de partage ou de redistribution des moyens de production ou des richesses dans ce match.
Image rare d’un embryon de contre-attaque accompagnée d’une image encore plus rare de Vous-Savez-Qui. Oui, cette photo a été prise très tard dans la soirée.
La minute Sandy Maendly
On était au stade et on n’avait donc pas d’accès au son de la RTS (à notre plus grand dam, soyez-en assurés).
Du coup on va utiliser cette rubrique pour vous rapporter le quart d’heure de très relative célébrité de la phalange de CR présente parmi les 25’000 membres du cortège de supporters menant de la Place fédérale au stade, coqueluche éphémère de tous les médias romands (bon OK, de deux médias romands) grâce à la pancarte concoctée par notre collègue Florent.
Un moyen hyper efficace de repérer les francophones sur la Bundesplatz.
La rétrospective du prochain match se jouant à Lausanne (mais non, on déconne)
Probablement un petit footing espagnol au Stade Samaranch avant de désosser leur prochaine victime en demi-finale, à savoir la France ou l’Allemagne le 23 juillet à Zurich.
Un seul regret: avoir terminé le tournoi dans ce maillot blanc et bleu qui est à la Nati ce que Thierry Ardisson était au tact et à la bienveillance.
Le pronostic d’avant-match selon l’indice ALISHA (A-Level Inclusive Soccer and Holistic Approach)
So close.
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