Heureux, gais et qualifiés

Je suis certain que vous n’êtes pas 28’000 à avoir regardé ce match. Pour beaucoup, c’est sans doute le premier que vous manquez et pour cause : les yeux étaient braqués du côté du gang à Raymond. Et bien pendant ce temps, à Rustenburg, l’importante délégation mexicaine chantait «olé olé» sans se soucier des problèmes des Bleus. Et comme souvent, ça n’a servi à rien.

1. Le résumé.

Dans un match qui pouvait sentir l’arrangement, les acteurs n’ont pas triché. Le Mexique qui aime tant porter la baballe ne s’est pas privé de faire péter les stats FIFA.com. Mais les Uruguayens, disciplinés comme jamais, ont parfaitement géré la situation et au final le gardien Muslera n’a même pas été si souvent inquiété. Finalement, c’est sur un contre rondement mené et purement conclu que Suarez envoyait la Celeste au septième ciel.
2. L’homme du match.
Le jeune génie de l’Ajax (et on sait ce que valent les jeunes pousses de l’Ajax) monte en puissance dans cette Coupe du Monde. On le sent prendre petit à petit ses marques et réussir de mieux en mieux ses placements et ses gestes. Après avoir obtenu un pénalty, été passeur décisif, le voilà enfin buteur. Idéal pour aborder les huitièmes.
3. La buse du match.
La buse c’est sans doute un peu méchant, mais Cuauhtemoc (oui oui, les lettres sont bien dans le bon ordre) Blanco est gentiment au bout du slip. S’il tentait le coup du crapaud, certain qu’il se déboîterait les deux hanches. Cela dit, son remplacement par le rapide et vigousse Hernandez n’a pas changé la donne. Le successeur aura certainement plus de temps de jeu en huitièmes.

4. Le tournant du match.
A la 22e, Guardado décoche une véritable prune, qui s’écrase sur la latte avant de rebondir juste devant la ligne de Muslera. Il aurait été intéressant de voir l’Uruguay devoir prendre un peu plus l’initiative.
5. Le geste technique du match.
Geste technique pour un défenseur, c’est flatteur. Et pourtant, Fucile a largement participé au succès de la discipline défensive uruguayenne. Généreux dans l’effort, appliqué dans les interventions, c’était ma foi fort agréable de le voir évoluer.
6. Le geste pourri du match.
Ok, c’est le moment que je vous avoue que je n’ai vu que la première mi-temps. Le geste pourri du match est donc à mettre à l’actif de la TSR, qui nous dit qu’elle diffuse ce match. Dès lors on programme l’enregistreur et on part regarder l’autre rencontre avec ses amis sud-africains. En rentrant, on a que 45 minutes du match pour pondre un article.
7. L’analyse tactique.
On peut d’abord se féliciter de n’avoir pas vu d’arrangement entre ces deux équipes. Les Sud-Américains ne trichent pas toujours, ils ont de l’honneur aussi. L’Uruguay a donc sorti un match dans la droite lignée des précédents, en plus abouti et le Mexique aussi, sauf qu’on sent certains de ses cadres bien crâmés.

8. L’anecdote.
Ce match aura certainement été le moins suivi en Suisse jusqu’à présent. Sur Facebook fleurissaient les statuts rendant compte de l’autre rencontre et s’enthousiasmant des malheurs des Bleus. Un peu triste de voir que les déboires des «déjà éliminés» aiguisent plus les appétits que le duel prometteur entre les deux vraies équipes de foot du groupe.
9. La minute Pierre-Alain Dupuis.
Comme d’hab’, sur le «chat» FIFA.com : «Excellent jeu du Mexique. Il n’y a pas que la différence de pression atmosphérique qui les booste, ils ont aussi un jeu bien coordonné et une bonne technique. On a envie de voir comment elle s’en sortira en huitièmes face à une équipe d’un autre calibre».
10. La rétrospective du prochain match.
Hé ouais, Argentine-Mexique le 27 juin. Bookez vos agendas, m’est avis qu’on entendra pas trop les vuvuzelas ce jour-là. Malheureusement, il faudra plus que les deux tonnes et demi du séculaire Blanco pour empêcher la bande à Maradona d’aller loin.

Écrit par Roby Steedman