Sept fois j’la sens bien…

Pour une fois je tenais pour le Portugal. Avec un match à 13h30, on pouvait espérer que la farandole des klaxons s’atténuerait vers 23h00, au moment de se mettre au lit.

1. Le résumé. Articulés dans un improbable 5-1-3-1 que même un Gréco-Suisse aurait trouvé ça défensif, les Coréens se sont écroulés en deuxième mi-temps. Avec le peloton d’exécution qui les attend à Pyongyong-la-Riante, ils vont peut-être enfin toucher la balle.
2. L’homme du match.
C’est ma super-buse, alors j’en fais mon homme du match : Ri Jun-Il. Complètement aux fraises, je pense que le défenseur central coréen fait un complexe. Ma foi, quand on pourrait placer ton nom et ton prénom avec un seul tirage de Scrabble, il y a de quoi complexer face aux Raul José Trindade Meireles, Ricardo Alberto Silveira Carvalho ou Cristiano Ronaldo Dos Santos Aveiro. Déjà au premier match, Ricardo Izecson dos Santos Leite et ses copains lui avaient  causé bien des misères. Ça ira mieux la prochaine fois contre Didier Yves Drogba Tébily (si si, vous pouvez contrôler…).

3. Les autres buses du match. 
En première mi-temps, Cristiano Ronaldo et ses grigris inutiles. Jouer les m’as-tu-vu alors que tu n’as pas marqué de goal en nationale depuis plus de deux ans, faut oser. Il est ensuite monté en puissance comme tous ses coéquipiers, pour finalement se voir décerner le titre d’homme du match. En seconde mi-temps, le gardien coréen, ses défenseurs, le reste de l’équipe, l’entraîneur, les dirigeants, et leurs 1’000 supporters chinois.
4. Le tournant du match.
A la 53ème, pour le deux à zéro, la télévision de la République populaire démocratique de Corée (© Gary Romain / Kim Jong-Hun) a probablement interrompu la retransmission pour passer des images à la gloire de Kim Jong-il, le leader éternel, le soleil du peuple, l’espoir de la Nation, la pépite de la péninsule, la tulipe jaune. Il est probablement en train d’organiser le torpillage d’une ou deux navettes sud-coréennes afin de détourner l’attention.
5. Le geste technique du match.
Le goal à la 87ème de Cristiano : t’as déjà vu toi un double contrôle de la nuque puis de l’occiput, suivi d’une reprise de volée ?
6. Le geste pourri du match. 
L’hymne nord-coréen. Quelle déception. Moi qui m’attendais à voir des joueurs faire d’impeccables saluts militaires, ou défiler à cheval, ou je ne sais quoi d’un peu martial… Y’en a même pas un qui a pleuré comme contre le Brésil. Lavettes.
7. L’analyse tactique.
Tactiquement bien joué de la rédaction en chef de me donner une fois de plus le match qui finit une demi-heure avant celui de la Suisse. Impossible de se concentrer vraiment sur la partie, sans compter qu’à la mi-temps il y avait le tirage au sort de l’Europa League qui a vu le LS tirer le FK Borac Banja Luka. Va prendre des notes toi, en organisant un voyage en Bosnie d’une main tout en pensant à l’équipe de Suisse de l’autre ! Et après la défaite, va te reconcentrer pour écrire un article, quand rien que d’avoir vu siffler l’arbitre te donne envie d’interdire la construction des minarets…
8. L’anecdote.
Sur les 39 buts marqués en Coupe du Monde par les Portugais, 12 l’ont été contre les Nord-Coréens (5 en 1966 et 7 hier après-midi). Presque un but sur trois. Les Chollimas devraient déclarer forfait lors de la prochaine confrontation avec la Seleçao, seul moyen de faire chuter la moyenne.

9. La minute Pierre-Alain Dupuis.
Une analyse footballistique péremptoire «S’il ne reste pas sur son banc, il va être complètement trempé le sélectionneur coréen». Sinon, sans qu’il le fasse exprès, j’ai adoré le double sens de «Une pelouse gorgée d’eau et un ballon qui fuit».
10. La rétrospective du prochain match.
Seuls sept Coréens que la Fédération aura réussi à rattraper après que l’ensemble de l’équipe ait demandé asile au Lesotho seront alignés contre le Brésil. Les Ivoiriens mèneront  trente-deux à zéro à la mi-temps après que le match ne soit définitivement annulé suite à un suicide collectif dans le vestiaire. Dans le même temps, le Brésil et le Portugal se neutraliseront 6 à 6.