L’exploit italien

L’Italie a réussi de haute lutte à arracher un point aux All Whites. Le XV azzurri s’est montré réaliste et prouve que son rugby est en grand progrès. Les Néo-Zélandais devront quant à eux faire preuve de plus de percussion contre les Paraguayens, réputés pour leur jeu de passe au large, pour aller en huitièmes de finale.

1. Le résumé.Une pénalité entre les poteaux de Iaquinta à la demi-heure a permis à l’Italie d’arracher un point aux terribles All Whites. Auparavant, les Néo-Zélandais avaient pris l’avantage grâce à une chandelle de 40 mètres, déviée deux fois et poussée au bon endroit par un Smeltz hors-jeu et qui fait un en-avant dans l’en-but.
2. L’homme du match.
M. Batres ! Une pénalité sifflée contre les amateurs néo-zélandais pour un plaquage haut inexistant et un essai accordé en position suspecte… N’en jetez plus ! On disait que l’arbitrage de cette Coupe du monde était de haut niveau, on est en train de se rendre compte que, finalement, non.
3. La buse du match.
Marcello Lippi. Sa sélection, basée sur le jeu au pré et l’affrontement en mêlée, n’a pas d’attaquants dignes de ce nom. Iaquinta ou Gilardino sont cramés et ne font aucune différence en un contre un. Est-ce structurel dans le calcio d’aujourd’hui ? N’aurait-il pas fallu prendre le risque d’appeler par exemple «Super» Mario Balotelli ? Le problème avec l’Italie, c’est que je vais avoir l’air con d’avoir écrit cela alors qu’ils vont encore réussir à conserver leur titre dans quelques semaines…

4. Le tournant du match.
29ème minute. Pénalité en coin pour le XV d’Italie. Les Azzuri choisissent de la jouer au pied. L’ouvreur Montolivo balance un Up and Under en direction des poteaux. A la retombée, Smith plaque haut De Rossi qui s’envole dans une folle cabriole quelques secondes plus tard. Abusé par cette figure artistique, l’arbitre guatémaltèque dicte la sanction suprême. Iaquinta passe la pénalité de onze mètres, face aux poteaux.
5. Le geste technique du match.
Le drop de Montolivo de la 27ème minute. D’une frappe sèche du droit, l’ailier du Rugby Club Fiorentina heurte le poteau de 25 mètres. Le geste technique est complété par tout ce qu’on reproche à ce vilain ballon ovale : une trajectoire aléatoire qui n’aide finalement ni les demis de mêlée, ni les gardiens.
6. Le geste pourri du match.
La joie hallucinante des Italiens à la suite de leur égalisation. Perdre trois minutes à faire des tas, se faire des bisous, se taper sur la fesse gauche, hurler à la mort, se désigner le nez avec le doigt, faire une soufflette avec un copain (!), jubiler devant le public, lever les bras et faire des regards méchants dans tous les sens plutôt que d’aller prendre le ballon et tenter de remettre de suite la pression sur le pack adverse est grotesque.

7. L’analyse tactique.
Bien en place, les All Whites ont gagné le défi physique face à la Squadra Azzurra. Malgré l’occupation du terrain italienne, les Néo-Zélandais auraient même pu l’emporter sur un ultime débordement de Wood, incapable d’aller en terre promise. Sans idées, les joueurs de Marcello Lippi n’ont fait que balancer des chandelles et espérer des pénalités bien placées.
8. L’anecdote.
Je ne comprends toujours pas pourquoi De Rossi a fait une soufflette à Iaquinta après l’égalisation italienne. Etait-il fatigué ? Les médecins italiens ne lui avaient pas fait sa piqûre d’avant-match ? Non, franchement, ça me dépasse.
9. La minute Pierre-Alain Dupuis.
Un bon petit jeune ce Cannavaro.
10. La rétrospective du prochain match.
L’Italie va faire 0-0 contre la Slovaquie et passer le premier tour avec trois points, pour finalement garder son titre à la suite d’une victoire (0-0, 19-18 t.a.b.) contre les terribles Slovènes en finale.