Aspirant au titre

Vous aviez un portrait de l’ayatollah Khomeiny dans votre salon (ou pas), vous avez apprécié la politique surréaliste de Mahmoud Ahmadinejad (ou pas), vous vous êtes extasiés devant les exploits d’Hadi Saei, triple médaillé olympique de taekwondo (ou pas) ou, plus vraisemblablement, vous avez vibré à chaque but d’Ali Daei, premier joueur de football de l’histoire à avoir marqué plus de 100 buts en équipe nationale (ou toujours pas), alors vous allez être d’acharnés supporters de la « Team melli ». Surtout qu’ils figurent dans le groupe de l’Espagne et du Portugal. Et comme elle est un fidèle allié historique de la Russie et qu’Ali Khameni, Guide Suprême de la révolution, n’a rien à envier à Vladimir Poutine en matière de démocratie, la République islamique d’Iran (ou Jomhuriye Eslâmiye Iran pour les puristes), 24ème au très sérieux indice FROTI, aura assurément son mot à dire lors de cette coupe du monde. Si ce n’est pas sur le terrain, alors ce sera en coulisses.

Pourquoi j’ai choisi de présenter ce pays ?

En dehors du fait qu’il n’y avait pas foule à se bousculer au portillon pour cette nation lors de la répartition de ces présentations, le fait d’avoir à se pencher sur le plus sûr allié de Vladimir et de Bachar m’a d’entrée paru comme une évidence. Et quand on sait que 35 femmes y ont été arrêtées en mars pour être allées au stade assister au choc au sommet du championnat, cela m’a encore renforcé dans mon idée que ce pays fait partie des tous bons. Et puis bon, comme j’ai l’habitude de soutenir ou de ne présenter que des loosers, je me suis dit qu’il n’y avait rien de tels que les « Lions de Perse » pour perpétuer la tradition et être quasiment certain de ne pas avoir à présenter le futur vainqueur.

Comment se sont-ils qualifiés ?

Meilleure équipe asiatique au certes peu significatif classement FIFA en janvier 2015 (51ème), l’Iran a été directement qualifié pour le 2ème tour et s’est ainsi évité une balade hivernale au Népal ou au Bouthan. Puis, tête de série du Groupe B, il a facilement terminé en tête avec 6 victoires et 2 nuls en devançant Oman et le Turkménistan. On notera au passage qu’ils en ont planté 12 à Guam en 2 matchs (6-0 et 0-6). Au tour suivant, la formation de Carlos Queiroz, va également finir invaincue (6 victoires et 4 nuls) pour se qualifier directement en finissant largement devant la Corée du Sud et la Syrie. Au final, c’est 18 matchs et zéro défaite. Une qualification à l’allemande en somme.

Quelles sont les chances de les voir soulever le trophée ?

Si, comme le relève le spécialiste de l’Iran et du football qu’est Christian Bromberger, les performances de l’équipe nationale iranienne épousent souvent les évolutions politiques du pays, alors la Team melli a a priori plus de chances de l’emporter que la Russie ou l’Egypte, si on se fie au climat de réforme relatif dans le pays. Après, la réalité du terrain risque d’être plus compliquée tant il n’est pas certain que les Jalal Hosseini ou Malad Mohammadi tiennent le choc devant Diego Costa ou CR7. Une qualification pour les huitièmes serait déjà un immense exploit qui déclencherait une liesse impressionnante dans le pays et celle-ci serait fêtée à coup de grandes rafales de Kalachnikov et moult moutons s’en trouveraient égorgés.

Présente-nous la star de l’équipe

Avec la probable non-sélection du légendaire recordman de sélections (151) Javad Nekounam, la véritable star de l’équipe devrait sans doute être le buteur prodige du Rubin Kazan Sardar Azmoun, le « Messi iranien » comme il est surnommé dans les cafés de Téhéran. Avec ses statistiques en équipe nationale à faire passer Haris Seferovic pour un junior F (23 buts en 31 sélections) et l’attrait qu’il suscite auprès de nombreux grands clubs européens (Marseille, Liverpool ou Dortmund seraient sur le coup), il va exploser lors de cette coupe du monde et finir au Real. Chiche ?

On parle du foot iranien, mais il ressemble à quoi le championnat d’Iran ?

Etroitement surveillé par le Guide Suprême de la Révolution afin qu’il ne devienne pas un élément de perversion de la sainte morale, le championnat national peine à véritablement exploser et à s’ouvrir sur l’extérieur. Son niveau n’est donc clairement pas celui que pourrait laisser imaginer l’incroyable potentiel humain en Iran (plus de 90 millions d’habitants). Les meilleurs joueurs évoluent pour la plupart à l’étranger et le championnat, appelé Persian Gulf League et dominé par les deux grands clubs de Téhéran (Persépolis et Esteghlal) et arbitré par Sepahan, n’attire, mis-à-part les chocs au sommet entre ces clubs, que peu de spectateurs. Dommage quand on connaît la ferveur que peut déclencher le football en Iran avec parfois plus de 100’000 voire 120’000 spectateurs présents dans l’immense stade Azadi de Téhéran pour une capacité maximale de 85’000 personnes.

Viens tester tes connaissances sur le football iranien

 

1) Contre qui l'Iran a-t-il remporté sa seule victoire en coupe du monde ?
A - L'Angola
B - Les Etats-Unis
C - La Pologne
D - La France, qu'est-ce qu'on a ri ce jour-là

Correct !

Faux !

2) Quel joueur iranien notamment présent en France 98 avait une bien belle moustache ?
A - Ali Daei
B - Georges Bregy (avec une si belle moustache, il doit être à moitié Iranien)
C - Khodadad Azizi
D - Mehdi Mahdavikia

Correct !

Faux !

3) Quelle est la particularité d'un des gardiens de la sélection iranienne ?
A - Il n'a que quatre doigts à la main gauche
B - Il porte le numéro 10 dans son club
C - Son père était déjà gardien de la sélection
D - Il joue parfois attaquant

Correct !

Faux !

4) Quel ancien célèbre joueur a un homonyme qui évolue actuellement en sélection ?
A - Platini, il a fait des émules partout
B - Karim Bagheri
C - Javad Nekounam
D - Ali Karimi

Correct !

Faux !

5) Quelle équipe l'Iran affrontera-t-il pour la seconde fois en coupe du monde cet été ?
A - L'Argentine de Lionel Messi
B - Le Portugal de Cristiano
C - L'Espagne des joueurs du Real et du Barça
D - Le Rwanda de Jacques Tuyisenge

Correct !

Faux !

6) De quand date la première participation à une coupe du monde de l'Iran ?
A - 1998
B - 1978
C - 1986
D - 1427 du calendrier hégirien

Correct !

Faux !

7) Quel est le symbole de l'équipe d'Iran ?
A - Une sorte de gazelle
B - Un guépard
C - Un lion
D - Un tapis volant

Correct !

Faux !

8) Qu'avait de particulier le maillot de l'Iran lors de la coupe du monde 1998 ?
A - C'était écrit Iran dessus au cas où on les aurait confondus avec le Brésil
B - Il était sans marque
C - Il portait une inscription en farsi que personne ne comprenait
D - Il fut le premier maillot noir de l'histoire de la coupe du monde

Correct !

Faux !

9) Comment s'est fait remarquer Ashkan Dejagah durant sa carrière ?
A - Il a avoué ne pas comprendre la règle du hors-jeu
B - La FIFA l'a exceptionnellement autorisé à changer de nation sportive
C - Il n'a jamais manqué un seul pénalty
D - Il a refusé de jouer contre Israël en junior

Correct !

Faux !

10) Quel record un peu stupide détient l'Iran dans cette coupe du monde ?
A - C'est le nom de pays le plus court de la compétition
B - C'est le seul pays majoritairement musulman de la compétition
C - C'est le seul pays de la compétition qui n'a aucun voisin qualifié
D - C'est le pays qui possède le plus de double-nationaux dans son effectif

Correct !

Faux !

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Au fait, c’est qui la personnalité iranienne la plus célèbre au monde ?

Outre des ayatollahs ou des fanatiques de l’arme nucléaire, l’Iran regorge de talents hérités de la longue tradition persane, tels que les poètes Saadi, Hafez ou Rûmi ou le réalisateur régulièrement primé Abbas Kiarostami. Il existe aussi pas mal de personnalités issues de la diaspora iranienne telles que le tennisman André Agassi ou le fondateur et PDG d’eBay Pierre Omidyar. Le shah d’Iran et ses descendants, la famille Pahlavi, sont également des personnages reconnus mais surtout à l’étranger tant ils n’ont pas laissé de souvenir impérissable à l’ensemble de la population iranienne.

Fais-nous rêver avec l’Iran mais dans un autre sport.

Si le sport traditionnel iranien, le « Vazesh-e Pahlavani », littéralement le sport des héros, est un doux mélange de lutte et de body-building et qu’il aurait, compte tenu d’un nombre incalculable de règles toutes plus loufoques que compliquées, largement sa place dans la rubrique des jeux du cirque si chère à notre redac’ en chef adoré, l’Iran gagne surtout des titres et collectionne les médailles en lutte libre et en haltérophilie. Des sports qui font rêver quoi. Enfin, les Iraniens sont fans de ski, sport très prisé de la jeunesse dorée de Téhéran, qu’elle pratique dans les stations branchées et peu surveillées par la police religieuse de Dizin ou de Sepidan. Mais pour les médailles aux JO, il faudra néanmoins repasser.

Au fait, ça mange quoi les Iraniens ?

Tout d’abord, un Iranien ça mange du caviar. C’est bien connu. De la mer Caspienne. Mais pas à la louche. Premièrement parce qu’il n’est pas meilleur à la louche et deuxièmement parce qu’avec un PIB par habitant de CHF 18’100 par année, ça ne lui permet que moyennement de se remplir la panse dudit caviar. Sinon, bien entendu, les Iraniens se délectent des tomates farsi.

Une coutume surprenante de ce pays ?

Outre le fait qu’il y soit interdit de promener son chien, de chatter, de faire des dubs ou de batailles d’eau, le régime iranien est également peu jouasse en matière de mœurs et de libération sexuelle. N’imaginez pas vous faire un quelconque câlin en public, même une bise, ou vous promener en vous donnant la main. Encore moins si vous avez le malheur d’être du même sexe. Et sachez que la peine de mort est en vigueur dès l’âge de 9 ans pour ce type de crime si une envie d’adultère vous passerait par la tête. Après, ce nombre d’interdits aussi surprenants qu’absurdes ont aussi leurs bons côtés. Sachez par exemple que lors de la coupe du monde 2014 (et la mesure risque bien d’être remise à l’ordre du jour cette année), il était interdit de suivre un match en couple dans un lieu public. Si c’est pas beau ça ?

Ton pronostic ?

Vainqueur surprise du Groupe B devant les 3 représentants de la péninsule ibérique élargie, la formation dirigée par Carlos Queiroz se retrouve face au pays hôte en huitièmes. Dans un Stade Loujniki en feu, l’ami Vladimir impose à son fidèle allié iranien une défaite sur tapis vert sous peine de lui supprimer toute aide militaire et tout soutien diplomatique futur. Débouté lors de son recours devant le TAS, l’Iran obtient de la FIFA l’organisation de la coupe du monde 2026 en compensation.

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