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Samedi soir, il valait mieux être devant une production érotique estampillée RTL9 des années septante pour être excité la moindre. Tout comme la veille contre Olten – dans un match typique de reprise –, le Lausanne Hockey Club a décidé de passer la deuxième vitesse lors du troisième tiers pour faire le plein de points.

Parmi les enseignements que l’on peut en tirer ce soir, c’est que la faiblesse de ce Bâle-là est considérable. En évoluant sur un tout petit rythme, ce fut suffisant pour se défaire de la bien limitée poiscaille rhénane, laquelle ne vaut que par sa première triplette Tuominen-Gästrin-Wittwer. Si les hostilités ont débuté de manière timide, la première réussite signée par le numéro 96 bâlois, avec la notable complicité d’un Tobler peu à son affaire, n’aura même pas permis au match de s’emballer. La faute aussi à un Markus Kämpfer exécrable comme d’habitude. En sifflant un nombre impressionnant de pénalités bien peu évidentes, c’était mission impossible pour espérer assister à une rencontre rythmée qui s’est finalement déroulée en grande partie en situation spéciale.Présentant un important déchet technique, un jeu en zone neutre pour le moins brouillon et de grandes imprécisions dans les relances, le Lausanne HC aurait pu (dû) se mettre à l’abri dès la deuxième période suite à une percée solitaire de Tremblay, mais les Vaudois ne se sont pas montrés capables de maintenir le cap. Deux monstrueux cafouillages pour autant de maladresses, le tout couplé à des trajectoires de pucks ne pouvant être décrites par les lois universelles de la géométrie, et c’était 3-3 à la mi-match. Plutôt bien payé pour les nouveaux requins rhénans. Plus tragique encore, le LHC est passé proche de la correctionnelle lorsque Wittwer et Tuominen ont préféré viser les projecteurs de Malley plutôt que de placer la rondelle dans le boulevard laissé par Tobler entre lui-même et son premier poteau. Mais comme souvent, il a suffi d’un petit coup d’accélérateur du LHC pour lui permettre de passer définitivement l’épaule.

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Par rapport à la saison dernière au même stade, Lausanne possède deux éléments qui lui faisaient alors défaut : un power-play et des étrangers. Encore que dans ce dernier cas, Mike Maneluk aura été aussi visible qu’un proton isolé dans le système du LHC. Le jeu de puissance a quant-à-lui bien fonctionné, les six buts vaudois ayant été marqués dans cette situation de jeu. En revanche, le box-play lausannois a paru bien emprunté, jouant de manière trop compacte et en manquant cruellement d’agressivité. Cependant, l’alignement du véloce Lussier dans cette phase de jeu constitue une option intéressante.
Si Gailland montre toujours un relatif égoïsme, nous n’allons pas trop en vouloir à Alexandre Tremblay, lui qui a été l’un des seuls joueur à montrer un minimum syndical de volonté dans cette léthargie ambiante. L’autre joueur qu’il faudra surveiller est Gaëtan Augsburger. Très vif, volontaire, et diablement affûté sur le plan technique, le jeune attaquant possède une marge de progression considérable. Bien utilisé, ce dernier pourrait bien être un poison pour les défenses adverses.
Défensivement, la paire Keller-Stalder s’est montré nettement à son avantage. Sobres et dotés d’un très bon sens de l’anticipation, les deux arrières lausannois ont dégagé une agréable impression de sérénité. Si Leeger a réalisé une performance indigeste, Sandro Abplanalp se doit de déclencher plus souvent le mode Pierre Cordéro (© Dr Keller). On notera également le deuxième but de Nicolas Villa en ligue nationale. Malgré une victoire poussive, l’équipe dans sa configuration actuelle laisse entrevoir un gros potentiel. Il ne faut pas se leurrer, un LHC en pleine possession de ses moyens aurait infligé un 27-0 sec et sonnant à cet adversaire qui tentera d’éviter la dernière place du présent championnat. Le chemin vers la prochaine série de promotion-relégation contre le HC Bienne est encore loin, mais nul doute que les Lausannois créeront une fois de plus bien des tourments aux Biennois le printemps prochain.

Lausanne – Bâle 6-3 (2-1 2-2 2-0)

Malley, 3391 spectateurs.
Arbitres : MM. Kämpfer ; Fluri et Gnemmi.
Buts : 7e Gästrin (Ryser/5c4) 0-1, 16e Miéville (Fedulov, Stalder/4c3) 1-1, 19e Villa (Augsburger, Gailland/5c4) 2-1, 29e Tremblay (O.Keller, Stalder/5c4) 3-1, 30e Hezel (Gästrin, Tuominen/5c4) 3-2, 33e Wittwer (la bande, Hezel) 3-3, 39e Tremblay (O.Keller/5c4) 4-3, 45e Augsburger (Gailland, Fedulov/5c4) 5-3. 47e Abplanalp (Leeger, Gailland/5c3) 6-3.
Pénalités : 9 x 2′ contre Lausanne ; 13 x 2′ contre Bâle.
Tirs cadrés : 37-28 (11-7 12-11 14-10)
Lausanne : Tobler; Leeger, Kamerzin; O.Keller, Stalder; Grieder, Zeller; Villa, Chavaillaz; Lussier, Staudenmann, Abplanalp; Maneluk, Augsburger, Tremblay; Fedulov, Bonnet, Frunz; Schnyder, Miéville, Gailland.
Bâle : Mantegazzi; Hezel, Ryser; Tallarini, Lüthi; Meier, Stocker; Boillat, Iglesias; Wittwer, Gästrin, Tuominen; T. Keller, A.Gerber, P.Marolf; Bianchi, Kast, Antonietti; Isabella, Malgin, Gay.
Notes : Lausanne sans J.Roy (blessé) et Weisskopf (surnuméraire) ; Bâle sans M.Marolf, Stäubli, Westerback et Yysupov (tous blessés). Tirs sur les montants: 16e O.Keller, 18e Abplanalp.

Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Écrit par Mathieu Nicolet