Deux de suite !

Privés d’horloge et de tableau d’affichage suite à la dernière défaillance en date des installations du Stade de Glace, Seelandais et Léventins ont pris le temps de rappeler pourquoi les deux formations attendront encore longtemps avant de fêter autre chose que leur maintien. Ah oui, et on a vu le Yeti…

C’est fou comme tout change avec le temps. Il y a trois soirs de ça, Bienne filait une trempe mémorable à des Haribos de la capitale tout penauds. Mais il y a quelques mois de ça, ce même Bienne gâchait une avance de deux victoires dans une série de play-out de toutes les frousses contre son invité du soir, Ambri-Piotta.La donne est maintenant un peu différente, car si Bienne s’est renforcé comme sait, avec l’intelligence qui qualifie par après des coups de bol qui réussissent, le HC Caisses-vides lui ne peut compter que sur un Thomas Bäumle qui revient de loin (d’encore plus loin même que la Valascia, c’est dire…) et sur Kutlak.
Kutlak… sorte de joueur qu’on croyait éteint avec les dinosaures, alliant la grâce et la mobilité d’un char Sherman à des manières de gentleman qui ferait changer Dolph Lundgren de continent si par malheur il venait à croiser l’individu à la lisière d’un bois le soir venu ! Et bien malgré cette aérienne agilité de B-52 dans un de ces slaloms aériens de la boisson qui donne des ailes et qui pue quand même beaucoup, le bougre est le pion essentiel des Tessinois. Dégommant une tribune VIP depuis l’autre extrémité de la patinoire d’un simple coup de poignet, il fut de toutes les interceptions et relances. Sans son tir diablement précis, Ambri ne serait plus que le voisin au classement d’un autre grand malade, fribourgeois celui-là.
De l’ancien meilleur duo de ligue américaine que furent Law et Westrum, il ne reste que ruines et désolation. Car il faut bien admettre qu’il est désolant de voir à quel point Westrum est tombé bien bas, en anglais dans le texte. Détestable et inutilement agressif, c’est sur le banc qu’il a passé les moments où son équipe aurait eu le plus besoin de lui.
Bienne n’a pas à pavoiser pour autant. Son huitième rang à cette date ne pourra pas durer tant qu’ils n’auront pas résolu cette épineuse équation : huit trillions de situations avantageuses pour douze chances de but, avec au final trois petites réussites, résultat indigne de lendemains qui chantent. Ce qu’un gars de la trempe (salariale) de Nüssli a foiré à lui tout seul dans ce seul match n’est pas humain. Il faut un Steve Austin de la crosse («Je reviendrais, à Montréal»), un Homme qui valait trois-cent-mille francs et donc son pesant de cacahuètes pour atteindre un tel niveau d’échec systématique de tout ce que le pauvre homme a entrepris.
C’est donc sur un coup de folie, sur un de ces déboulés solitaires qui ne sert normalement qu’à gagner des secondes que la partie a basculé par Ehrensperger bluffant de toupet. Deux défenseurs un peu trop hautains dans le vent et c’est derrière lui que Bäumle dut récupérer le puck du 2 à 1 déjà décisif. Il suffit ensuite d’une chanceuse interception de Bordeleau pour que le Franco-Canadien et accessoirement nouvelle coqueluche des fans augmente l’avance des siens pour que ce qui était déjà d’un ennui profond devienne encore plus morne. Défendant ici avec de la chance, là avec de la classe, et souvent un peu n’importe comment, Bienne ne fit plus que du remplissage.
Mais du remplissage à trois points, du remplissage qui conduit au-dessus de la barre, personne ne le refusera. En vérité, le seul coup de sang de la soirée fut cette vision d’horreur qu’est la nouvelle mascotte envoyée sur la glace par le sponsor automobile des Biennois. Rejeton approximatif des amours improbables entre la toujours si cruelle Micheline Calmy-Rey et Gilbert Gress, mâtinée d’un peu de Régis Laspalès version albinos, la bête tient plus du Wampa mangeur de Jedi que du Nounours. Pas sûr que flanquer la frousse aux mômes soit très vendeur, mais bon.
Huitièmes après un match sans relief, sans niveau et sans horloge, pendant lequel le temps aura quand même souvent paru très long, les Biennois peuvent même encore espérer grapiller un rang en cas de victoire à la Carte-de-Crédit Arena samedi soir ! Qui l’eut cru ? Pas vous n’est-ce pas ?

Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Bienne – Ambri 3-1 (1-1 1-0 1-0)

Stade de Glace, 4751 spectateurs.
Arbitres : MM. Eichmann ; Kaderli et Küng.
Buts : 7e Kutlak (Westrum, Law) 0-1. 11e Brown (Ehrensperger, Peter) 1-1. 40e Ehrensperger (4c5!) 2-1. 45e Bordeleau (Zigerli, Steinegger) 3-1.
Pénalités : 7 x 2’ + 1 x 10’ (Jackman) contre Bienne ; 8 x 2’ + 2 x 10’ (Gautschi, Schönenberger) contre Ambri.
Bienne : Berra; Fröhlicher, Brown; Trunz, Jackman; Schneeberger, Steinegger; Meyer; Lötscher, Fata, Nüssli; Truttmann, Bordeleau, Zigerli; Ehrensperger, Peter, Tschannen; Vogt, Gloor, Beccarelli.
Ambri-Piotta : Bäumle; Schneider, Kobach; Kutlak, Gautschi; Bundi, Horak; Stephan; Botta, Brunner, Christen; Duca, Stirnimann, Walker; Law, Westrum, Demuth; Bianchi, Schönenberger, Murovic.
Notes : Bienne sans Bärtschi, Gossweiler, Kparghai, Seydoux, Tschantré ni Wetzel (tous blessés). Casserini, Juri, Mattioli (blessés), Clarke (étranger aussi surnuméraire qu’indésirable), Zanetti ni Isabella (avec Neuchâtel)

Écrit par Jean-Philippe Ritz

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8 Commentaires

  1. excellente analyse de ce match chiant au possible!
    mais que ces 3 points font du bien!!!
    pour noisette 100% à côté de la plaque hier soir, trop cher pour ce qu’il apporte

    merci pour cet excellent article

  2. à spécifier que Paolo Duca était complètement transparent hier soir. Et Law?? Quelqu’un a vu Law?

    A noter que l’agressivité de Westrum était due à un traitement particulier réservé par le prix nobel de la douceur Martin Steinegger

  3. sympa l’article. Bien content de ne pas avoir vu ce match. Bon, si c’est pour subir à la place des commentaires de merde sur la Télé Fribourgeoise (merci sheehan et l’autre bouffon), autant se taper un match de biel…

    au fait, pas de photo de la mascotte effrayante ?

  4. franchement pas intéressants ces articles à répétitions sur le EHCB qui, en plus, n’est même pas romand!
    pour les résumés de match de hockey, à part le lhc et le ehcb, y apas grand-chose….

  5. @la poutre de bamako : t’as raison garçon, pas romand, pas suisse-allemand… simplement les deux à la fois… on est Biennois, on est BIELingue… 😉

  6. Eh la Poutre ! Dis-moi pourquoi un Romand de Bienne devrait être considéré comme un Romand de seconde catégorie…? On constate que les propos xénophobes Baudrysiens ont atteind leurs cibles et fait des émules !!

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