Deux Pigeons d’Or pour le prix d’un !

Incroyable ! C’est la première fois depuis l’existence du Pigeon d’Or que deux concurrents terminent à égalité parfaite au terme du délai de vote imparti. Cela dit, ce n’est pas forcément une surprise au vu du plateau exceptionnel de ce mois de novembre 2009. Il y aura donc douze participants à notre grande finale qui débute ce week-end, chaud devant !

Deux hommes pour un même sport, pour un même mal-être. C’est en effet Thierry Henry et Sepp Blatter qui se partagent le Pigeon d’Or de novembre au terme de l’élection la plus serrée de notre concours. Force est de constater qu’ils le méritent tous les deux. Pas de jaloux ni d’injustice donc, mais le football n’en ressort décidément pas grandi. Il faut dire qu’il y avait du lourd ce mois-ci. Du très lourd même ; de quoi briser la future carrière de Serena Williams dans le mannequinat pour cause d’anorexie sévère.

Oberwalliser König

Quel est le point commun entre l’islandais parlé par les barbares qui colonisèrent cette île volcanique dès le IXe siècle après J.-C. et le football actuel régi sous Sepp Blatter le Menhir Ier ? Tous les deux n’ont pratiquement pas évolué depuis.
En fin de compte, chacun son truc. On aurait très bien pu lui lustrer le poil tout en lui cirant les pompes à la manière d’un Philippe Dubath dans sa ridicule lettre ouverte parue dans le 24 Heures, mais c’est pas le genre de la maison. Un carton rose… Difficile de trouver plus con comme idée. Compter sur la soudaine honnêteté d’un joueur alors qu’une quantité faramineuse de pognon est en jeu ? C’est comme demander à un spéculateur de l’UBS de verser un don pour le Téléthon ou à Roger Federer de jouer un premier tour de Coupe Davis.
Et tout ça pour quoi ? Pour se faire éconduire comme un cloporte. C’est vite vu, tant que Sepp Blatter sera à la tête de la FIFA, rien ne changera. Les matches chauds et autres derbys continueront à être le théâtre de débordements, affrontements et caillassages en règle. Il y aura toujours des erreurs d’arbitrages et des injustices flagrantes. Parallèlement, combien faudra-t-il de scandales pour que le Haut-Valaisan se bouge les fesses ? Malheureusement, il faut se montrer réaliste : le temps passera et les technocrates de la FIFA persisteront à nier l’évidence en se complaisant dans un statu quo de plus en plus nauséabond.

Pourquoi au fait ? Ah oui, pour le pognon… La machine à fric de Zurich tourne à plein, alors il n’y a pas de raison de se remettre en question. Même les affaires de corruption révélées dans un excellent bouquin d’Andrew Jennings n’y ont rien fait. Blatter et ses copains ont une période définie pour s’en mettre plein les fouilles, il n’est donc pas question de chômer en route, ni de fâcher les fédérations qui votent pour eux.
Si on fait un rapide résumé des derniers événements qui n’ont guère fait réagir Sepp Blatter et ses potes, la liste est accablante : le scandale du match retour entre l’Égypte et l’Algérie, les Nigérians majeurs qui faisaient tous quatre têtes de plus que les autres et, bien sûr, la main honteuse de Thierry Henry (on y reviendra).
 
Et tout ceci sans compter toutes les situations douteuses qui mettent le doigt sur un problème crucial : la vidéo dans le football. Tu as pu voir sur ce site, cher lecteur, un extrait d’un journal de FR3 datant de 1990 au cours duquel Michel Platini, aujourd’hui président de l’UEFA, se déclarait…pour la vidéo lors des matches internationaux. Gagné par l’inertie des hautes instances du ballon rond, l’éternel numéro 10 de la Juventus a aujourd’hui lui aussi choisi de se planquer. Le fric fait décidément tourner les têtes.

Titi le pougneur

Sans surprise, le second lauréat paie sa célèbre main contre l’Irlande, mais aussi cette après-main empreinte d’un manque de sincérité décoiffant. La pauvre victime qui demande à rejouer le match sitôt la qualification entérinée par les instances de la FIFA de manière irrévocable. On viendrait presque à lui prêter une épaule solidaire.
Au-delà de sa tricherie, le Français est probablement l’un des sportifs les plus fourbes du monde professionnel, l’incarnation même de l’antipathie latente qui gangrène le sport. Son attitude détestable sur le terrain est bien évidemment l’une des principales causes. Hors-jeu de 73 mètres ? Monsieur se plaint et ne comprend pas. Une luxation des poils du tibia suite à une intervention correcte d’un adversaire ? Et c’est parti pour 12 tonneaux sur la pelouse tout en réclamant un pénalty. Un double-contrôle de la main suivi d’une manchette ? La starlette tricolore se met à jubiler dans tous les sens, comme s’il venait de dribbler six adversaires et de marquer le plus beau goal de sa carrière. Affligeant.

Mais le pire dans tout ça, c’est sa réaction sitôt la fin du match sifflée. Alors qu’il savait pertinemment que toutes les caméras étaient fixées sur lui, le Barcelonais s’est assis à côté de Richard Dunne pour faire mine de lui demander pardon. «Salut mon pote, je viens de baiser ta femme. Désolé… mais c’était plus fort que moi. Tu m’en veux pas, hein ?»
Tu l’auras compris, ce titre pendait au nez du Français depuis un certain temps. Il suffisait juste d’attendre le moment où l’anaconda allait une fois de plus «s’illustrer». Pour toute son œuvre – et particulièrement cette main de la honte –, Thierry Henry a été fort justement sanctionné par les internautes et peut figurer aux côtés de Sepp Blatter pour recevoir

le Pigeon d’Or de novembre 2009 !

Notre duo-pack s’est donc brillamment qualifié pour la grande finale et y retrouvera Ralph Zloczower, Roger Federer, Yves Allegro, Julian Cerviño, Didier Drogba, Alain Geiger, Waldemar Kita, Gilbert Gress, Flavio Briatore et Fatih Terim. Qui sera le digne successeur de Pierre-Alain Dupuis ? Réponse d’ici la fin de l’année !
Election du Pigeon d’Or de novembre – classement final :
1. Thierry Henry : 259 votes – 37.6% 
     Sepp Blatter : 259 votes – 37.6%
2. Brent Nelson : 66 votes – 9.6%
4. Andre Agassi : 62 votes – 9%
5. Hatem Ben Arfa : 43 votes – 6.2%
Nombre de votes : 689

Écrit par Robert Johanson (dessin) et Mathieu Nicolet (texte)

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13 Commentaires

  1. ça faisait longtemps que j’avais envie d’adresser un petit mot de félicitations à Robert Johanson le dessinateur de notre site favori, alors je profite de cette occasion car ce dessin surpasse tout les autres, il est tout simplement sublime !! Immense bravo à l’auteur !!

  2. Je rejoins Christophe pour féliciter, que dis-je, encenser Robert Johanson ! Un dessin tout simplement grandiose. Et un texte tout aussi succulent.

    Vivement la finale !!!!!!

  3. j’adore aussi le dessin, je joins mes félicitations aux autres.

    quel match serré, mais Sepp, mon favori, est passé

    quelle finale 2009 ! (on peut quand même revoter PAD, c’est un vrai winner ? je déconne 😉 )

  4. Le dessin est génial…un grand BRAVO !
    Je vote Blatter pour l’ensemble de son oeuvre depuis qu’il est au pouvoir. Ce triste Monsieur a toujours fait passer les intérets du fric avant la justice sportive.
    Déjà, lors du Mondial 2002, la Corée du Sud avait été « aidée » en 1/8 et en 1/4 contre l’Italie et l’Espagne, ceci afin que le pays organisateur asiatique parvienne en 1/2 finale…c’est déplorable !

  5. Superbe article et dessin magnifique avec deux pigeons qui représentent bien le foot actuel et méritent amplement leur sélection…
    J’ai juste un doute sur le sens du premier paragraphe sur Blatter:
    Quel est le point commun…? Aucun. Tous les deux…

  6. parité étonnante dans ce vote…est ce que la rédac n’aurait pas donné un petit coup de ‘main’ pour créer l’événement ????…

    on se réjouit de la Finale….

  7. Compter sur la soudaine honnêteté d’un joueur alors qu’une quantité faramineuse de pognon est en jeu ?
    C’est comme demander à Roger Federer de jouer un premier tour de Coupe Davis.

    Enorme, truculent, succulent et tellement empreint de vérité. Continuez comme ça, Messieurs, on en redemande.

  8. Je suis du même avis qu’Aurel, moi et mes amis aimerions voir quelque part, peut-être dans une autre rubrique, tous les dessins du dessinateur, du moins les meilleurs, et pourquoi pas lancer un vote et élire le dessin de l’année…

  9. Magnifiques dessin et article. Canto disait à ce propos que le problème n’est pas la main mais d’aller hypocritement consoler Dunne après le match comme dit ici. Et ce diable d’Eric de remémorer de grands souvenirs de sa carrière et d’avouer qu’à la place de l’Irlandais les nerfs auraient lâché bien vite. Dommage que Canto ne soit pas irish…

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