Oranje, Porto et un chouia d’Evian : le cocktail danois a foiré

Après avoir coupé les Oranjes en quartiers, les Danois n’allaient certainement pas en faire face aux Béjart portugais, eux qui devaient se refaire sans faute après leur défaite germanique, revers dû avant tout à ces satanées barres transversales ukrainiennes, décidément fort capricieuses. Malheur à vous si vous avez manqué ces nonante minutes de gala pour laisser la télé à madame car cette partie allait s’avérer «sensationnelle» (d’après la BBC) ou plutôt un match «qui nous a bien plu» (pour la RTS). C’est dur de le dire mais, les Portugais ont gagné.

Le résuméTels les Tillmann du riche, les Danois prirent au sérieux les tabelles qui montraient que les Portugais avaient perdu leurs trois derniers matchs à un Euro et partirent dès la deuxième minute à l’abordage du Rui Patricio grâce à Eriksen, fils d’Erik (lui-même fils d’Erik, etc.…). Malheureusement, la frégate danoise allait rapidement prendre l’eau en raison d’un balisage nautique déficient sur un corner de l’excellent Nani à la 23ème (tête rageuse, voire rageante de l’imbuvable Pepe) et sur une passe du même Mancunien pour l’habile Postiga qui finissait l’affaire dans la calle sèche d’Andersen. Sur le coup, à la fois Agger et Kjaer se montraient de naïfs moussaillons d’eau douce en offrant des lignes d’eau directes au premier poteau pour les attaquants poilus… Vraiment pas terrible pour des capitaines de défense de leur stature.
Secoués par la mini tornade portugaise, les Danois allaient refaire surface sur deux têtes de l’échassier Bendtner, l’une à la 40ème minute (en revenant d’une position de hors-jeu, le canaillou) et l’autre à la 80ème (en caressant le mat droit du but de Rui Patricio). Génial ! (CartonRouge.ch est partisan, ne l’oublions pas)
A 2 à 2, on pensait que les Danois avaient réussi à ramener leur drakkar à bon port. Toutefois, à quatre minutes de la fin de ce combat naval, sur un nouveau centre lusitanien bien calibré, Varela allait torpiller le vaisseau nordique et offrir le Graal à son pays. C’est aussi dur à dire qu’à écrire mais les Portugais méritent ce succès, ayant été plus dangereux et talentueux durant cette joute footballistique aussi sexy qu’Helena Christensen en bikini.

L’homme du match
Ce titre tant envié de la rédaction de CartonRouge.ch est remis sans hésitation à Nicklas Bendtner, auteur de deux têtes opportunistes et fort bien placées. Souvent décrié à cause de ses pieds carrés et son sens du but à la Saborio, le rayé de Sunderland a réussi à remettre en selle son équipe errante à lui tout seul, et ce, en inscrivant son sixième but en cinq matchs face à l’adversaire portugais. Je sais pas si son ex était fort poilue et qu’il voulait absolument sa revanche suite à cette expérience velue, mais le résultat est assez probant !
La buse du match
La plupart des grosses sommités en football européen (allant de Gary Lineker à… Pierre Menez !) avaient tenté de nous convaincre que Cristiano Ronaldo allait illuminer cet Euro 2012 de son talent. En fait, CR7 a fait tout à l’envers dans ce match. Entre ses coups francs placés dans le deuxième anneau de la Lviv Arena, ses deux duels maladroitement loupés seul face à Andersen, son carton jaune et ses continuelles rouspétances contre ses propres coéquipiers, la starlette du Real aura presque réussi à saborder son équipe à lui tout seul.
Mention spéciale au réalisateur ukrainien pour le gros plan sur sa Majesté CR7 après l’égalisation de Bendtner. Priceless
Le tournant du match
La main de Meireles à la 30ème minute pour stopper un ballon destiné à Bendtner qui partait seul (!) au but. Un arbitre espagnol (ami des Grecs) aurait vite renvoyé ce mécréant au vestiaire. Certes, cela aurait pu mettre la péninsule ibérique à feu et à sang, mais par la même, ça aurait aidé le secteur de la construction en Espagne. Dommage.
Le geste technique du match
La reprise de volée pied gauche en «moulinet» de Silvestre Varela afin d’amortir le ballon, se le mettre sur son pied droit de prédilection et l’enfiler dans la cage du dépité Andersen. Des gestes souvent aperçus en 5ème ligue vaudoise (pas valaisanne) et qui semblent avoir fait une émule à l’Euro 2012. 
Le geste pourri du match
Que Bento ait titularisé ce tricheur et délateur de Pepe. Sale gamin va. (Si vous voulez des preuves sur ce match, suffit de me laisser un petit commentaire en bas de l’article)
Les anecdotes
Nani a marqué trois buts en cinq matchs contre le Danemark. Bendtner six buts en cinq contre les buveurs de Super Bock. Conclusion : Bendtner est deux fois plus fort que Nani.
D’après mes sources, un Portugais mange trois fois plus de poisson qu’un Danois en une année, soit 60 kg. Ça tend à prouver que de manger du poisson ne rend pas forcement plus intelligent… Y’a qu’à regarder Pepe.
Les Danois ont inventé les Lego. Les Portugais des mécanos.

Le match vu par les Danois
Dans leur salon IKEA, Anders et Gritte Christiensen, tous deux blonds aux yeux bleus, employés du gouvernement et travaillant à mi-temps, partagent gentiment leurs impressions sur le match.
10e min, Ånders : «Chérie, tu es sûre qu’øn est sur lå bønne chåine télé ? Les blåncs se røulent tøujøurs pår terre. Ce seråit pås de lå gymnåstique rythmique là ?»
36e min, Gritte : «Les tåtøuåges de Dåniel et Simøn sønt plus impressiønånts que leur sens du mårquåge.»
80e min, Ånders : «Nøtre dieu Thør å nøus, c’est Nicklås.»
86e min, Gritte : «Ben åu møins øn vå pås se ruiner en prenånt une biturée å 10 Eurøs lå Tubørg.»
Le match vu par les Portugais
Dans leur salon Conforama enfumé, Joao et Maria Conception de Suza de Almeidinho, tous deux noireaux et moustachus, chômeurs mais touchant une AI allemande, s’engueulent tout le match
10e min, Joao : «Chérie, ces filhos des putas de Danois vont finir pour casser las jambas de noutre Cristiano.»
81e min, Maria Conception : «Vai te foder Michel Platinich, counspirateur de l’OUEFA. Tou a changé les poteaux pour faire marquer Nicklach. Vous êtes touche contre nouch !»
86e min, Joao : «Alloume los cierges Maria ! Silvestro est un djiou.»
90e min, Maria Conception : «Jou vais réveiller les enfants et oun va faire le tour de Lisboa en klaxchounnant noutre Mercedes.»
Le match vu par Christian Constantin
Bon, disons que bon, tu vois un peu comment ce match de mouise entre des peignettes qui partent sur le cul au moindre coup de brise et ces Danois aussi techniques qu’une vache d’Hérens balle au pied. Non, je vais pas y aller par quatre chemins pour ruer dans les brancards, mais viens pas me causer de Ronaldo car un gars qui tacle aussi bien qu’une Evolénarde en costume traditionnel, ben y’a pas de quoi se rassasier les pupilles. Pis, pas question que bibi fasse ses emplettes estivales à cet Euro 2012 alors que je peux me payer des internationaux angolais qui me donneront beaucoup plus de satisfaction dans un avenir plus ou moins prochainement lointain.