Adriatico

Voilà le « nom de derby à la con » qu’il nous manquait, pas pire que l’Olympico, remarque. Ni dans le nom, ni sur le pré d’ailleurs.

Le résumé

Nous avons assisté à un match agréable et engagé avec une Squadra qui semblait la plus forte en première mi-temps. Quand Pletikosa sort une magnifique double-parade à la 37e, on a à peine le temps de penser que cette domination italienne sera stérile… Moins d’une minute plus tard, Pirlo ouvre le score sur coup-franc.
La deuxième mi-temps se veut encore un peu plus engagée et voit les Croates montrer de bonnes choses, sans être forcément dominateurs. L’égalisation de Mandzukic à la 72e semble à la fois venir de nulle part et être méritée.

A 1-1, l’Italie n’a pas semblé en mesure de prendre l’avantage et aurait même pu se faire surprendre sur une frappe pourtant anodine de Kranjcar à la 95e, sur laquelle Gigi Buffon s’est amusé à se faire peur.

L’homme du match

Dans tous les bons coups croates, Mario Mandzukic a livré la marchandise. On pensait que sa bonne prestation contre l’Eire était en partie due à la faiblesse des Irish, mais le joueur de Wolfsburg a confirmé qu’il est l’atout offensif numéro 1 des joueurs à damiers.

La buse du match

Pour une fois, personne ne s’est illustré en sortant une partie toute pourrie. Chielini se troue sur l’égalisation croate. Une erreur qui coute 2 points à la Squadra et lui vaut ce titre peu honorifique. Mais c’est bien parce qu’il faut en sortir un…

Le tournant du match

A 1-1, alors que l’on joue les toutes dernières secondes des arrêts de jeu, le nouvel entré Niko Kranjcar tente sa chance. Sa frappe semble anodine, mais échappe dans un premier temps aux mains de Buffon, qui se reprend juste à temps. A une demi-seconde près, la Squadra aurait été éliminée ce soir.

Le geste technique du match

La magnifique double-parade de Stipe Pletikosa devant Cassano à la 37e est un exemple à montrer à tous les apprentis gardiens. 60 secondes après, il est battu par le coup-franc de Pirlo. C’est tellement plus beau quand c’est inutile…

Le geste pourri du match

Luka Modric nous a offert un festival de contrôles de la main. Deux ont été sifflés, un ou deux autres auraient pu l’être. Dire que certains osent comparer ce petit gars au maestro Pirlo…

Les anecdotes

La Croatie ne s’est inclinée qu’une fois contre son vis-à-vis de l’Adriatique. C’était en 1942. Depuis, la Croatie a disparu, puis s’est reconstitué et allonge sa série à 6 matchs sans défaite face aux Italiens (3 victoires, 3 nuls)

Le match vu par les Italiens

Le supporter italien type est déçu du résultat et de la décevante 3e place provisoire de la Squadra, mais sait que, comme d’habitude, celle-ci va se qualifier de manière improbable lors de la dernière journée.
Les Turinois ont l’impression d’avoir regardé un match de la Juve et sont contents.
Les Milanais ont l’impression d’avoir regardé un match de la Juve et ne sont pas contents.

Le match vu par les Croates

Ce qui est sûr, c’est que les Croates qui étaient au stade n’ont pas vu grand-chose, aveuglés qu’ils étaient par les fumigènes des imbéciles situés quelques rangs devant eux. Encore. Comme contre l’Eire… Sinon, la plupart des Croates doivent être très fiers du résultat obtenu contre une « Grande Nation du Foot », et enchantés de la 1ère place provisoire dans ce groupe. Ce soir, c’est Cevapcici au souper, arrosé d’Ozjusko et de Karlovacko !

Le match vu par … Jules César

« Veni, vidi, aequaliti… »

Écrit par Arnaud Antonin