L’équipe de Suisse est-elle la plus forte de l’histoire ?

Le Championnat du monde de hockey bat son plein en République tchèque. La Suisse y brille puisqu’elle s’est qualifiée pour les 1/2 finales du tournoi. Une question nous brûle pourtant les lèvres et nous empêche de dormir la nuit : cette équipe est-elle la meilleure de l’histoire du pays ?

On déconne, on n’en a strictement rien à foutre.

Mais quand on part trois semaines à l’étranger et qu’on est journaliste, il faut trouver des idées d’articles. Et quoi de mieux que de poser des questions sans réponse mais renouvelables d’année en année pour nous tenir en haleine ?

2024, l’année de la Suisse la plus forte de l’histoire

C’est moi pas moi qui le dis, c’est le Blick qui pose la question de manière orientée.

Et comment leur donner tort à la lecture des arguments suivants ?

  • Roman Josi est présent.
  • Au moins 8 joueurs de NHL sont présents, soit 3 de plus que l’an dernier, mais 2 de moins que l’an prochain, mais quand même 2 de plus qu’il y a deux ans.
  • Leonardo Genoni est au sommet de son art.
  • Les joueurs de NHL présents comptabilisent 414’000 minutes de glace cette saison. C’est 37 secondes de mieux qu’en 2019. Seul le Canada fait mieux cette année mais la moyenne d’âge de ses entraîneurs assistants est moins élevée.
  • Le poids moyen de l’effectif est de 89,2 kilos. Soit bien plus solide que l’an dernier même si l’indice de masse corporelle a chuté de 0,2% dans le même laps de temps.
  • Les défenseurs de l’équipe n’ont concédé que 128 dégagements interdits durant la saison régulière. On ne prend pas en compte les playoffs ici pour ne pas biaiser le calcul car tous n’ont pas disputé le même nombre de matches.
  • Un gardien de NHL (!!) fait partie de l’équipe.

2023, l’année de la Suisse la plus forte de l’histoire

C’est pas moi qui le dis, c’est le Blick.

C’est pas moi qui le dis (bis), c’est Watson qui le prétend.

Et comment leur donner tort à la lecture des arguments suivants ?

  • Nico Hischier est présent.
  • 17 joueurs de l’effectif ont déjà joué au moins une finale de Ligue nationale (A, B ou C) dans leur carrière. Un chiffre jamais atteint depuis 1991 !
  • Leonardo Genoni est au sommet de son art.
  • Un gardien en FEU avec Genève-Servette durant les playoffs est présent.
  • Les attaquants qui composent la deuxième ligne ont tous marqué plus de buts durant la période février-avril précédant les Mondiaux qu’en novembre de l’année précédente.
  • L’effectif suisse est, en moyenne, le moins pénalisé lors des deuxièmes tiers sur toutes les années impaires de la décennie en cours. Matches amicaux exceptés.
  • La première paire défensive compte plus de minutes en power play sur toute la saison 2022-23 que les quatrièmes triplettes offensives de la Suède, de la Lettonie et de l’Allemagne.

2022, l’année de la Suisse la plus forte de l’histoire

C’est pas moi qui le dis, c’est 24heures puisque la Suisse vit son âge d’or.

C’est pas moi qui le dis (bis), c’est la RTS qui se pose la question.

Et comment leur donner tort à la lecture des arguments suivants ?

  • Timo Meier est présent.
  • 8 joueurs romands sont présents. Dont 4 qui sont nés en bateau pile au milieu de la Sarine. Mais on les compte comme romands quand même.
  • Leonardo Genoni est au sommet de son art.
  • Le leader offensif de l’équipe a terminé meilleur compteur de la saison régulière, juste derrière les meilleurs pointeurs des six autres nations phares de la compétition.
  • Sur le banc de l’équipe suisse, Tommy Albelin s’occupe des défenseurs.
  • La moyenne d’âge de l’effectif est une balance parfaite entre l’expérience et la jeunesse. Ce qui correspond à un âge compris entre 26 et 30 ans puisque si on se situe au milieu, on peut toujours s’en sortir en disant que l’équipe allie expérience et jeunesse.
  • En NHL, les Suisses brillent dans le sillage de Roman Josi. Donc même s’ils jouent à leur bout du pays dans un contexte qui n’a rien à voir, ils peuvent profiter de son aura et de la véritable pu-bli-ci-té pour le hockey helvétique qu’il est en train de faire.

2019, l’année de la Suisse la plus forte de l’histoire

C’est pas moi qui le dis, c’est 24heures puisque tous les voyants sont au vert pour une équipe vice-championne du monde. Non ?

Et comment leur donner tort à la lecture des arguments suivants ?

  • Nino Niederreiter est présent.
  • Pas moins de 8 joueurs vainqueurs du titre de National League avec Zurich (ou Berne ou Davos) ont rejoint l’équipe et pu amener une dose de confiance d’environ 12 milligrammes par demi-cerveau chez tous les joueurs. Un record depuis près de 4 ans, 5 mois et 23 jours.
  • Leonardo Genoni est au sommet de son art.
  • L’équipe de Suisse a désormais l’expérience d’une finale de Championnat du monde. Comme 8 autres équipes engagées dans ce tournoi (qui en comptent toutes au minimum 14).
  • Pas un seul joueur de l’effectif n’a purgé une pénalité de match depuis les saints de glace.
  • Un jeune élément qui disputait le Championnat du monde U20 il y a peu, Andres Ambühl est présent avec l’équipe A.
  • Le box play est porté par un centre qui patine fort dans les deux sens de la patinoire et qui gagne 52,4% de ses engagements en zone défensive sur la droite du gardien.

Bref, préparez-vous pour le Championnat du monde 2025 ! J’ai comme l’impression qu’une question de la plus haute importance devrait refaire surface.

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