Vous souvenez-vous de… Andy Egli ?

Voici l’histoire d’Andy Egli (et de sa mâchoire)

Nous sommes en 2019 et toute personne ayant vu le jour au XXème siècle est aujourd’hui majeure. Il n’y a donc officiellement plus d’enfants nés au siècle passé et c’est le genre de nouvelle qui me fout le bourdon. Alors pourquoi ne pas se replonger dans nos souvenirs sportifs des années huitante ou nonante ? Lorsque les Stéphane Chapuisat, Pirmin Zurbriggen, Laurent Dufaux ou même Roger Montandon nous faisaient rêver avec leurs exploits ! Tous ne sont pas devenus des légendes, mais certains noms resurgissent parfois dans un coin de nos têtes, laissant place à la nostalgie du “bon vieux temps”. Pour inaugurer cette nouvelle chronique, j’ai décidé de vous parler d’un roc, d’un pic, d’un cap, que dis-je d’un cap ? D’une péninsule ! Voici l’histoire d’Andy Egli (et de sa mâchoire).

C’est le 8 mai 1958 à Bäretswil dans le canton de Zurich que le petit André Egli voit le jour. L’accouchement est douloureux pour sa maman, après que la partie maxillaire de l’enfant resta bloquée de nombreuses heures dans le bas ventre de la brave femme. Le petit garçon, surnommé Andy, passe ensuite une enfance heureuse et se passionne rapidement pour le ballon rond. Il effectue ses débuts au FC Amriswil et croque la vie à pleines dents. Un peu trop d’ailleurs, car sa mâchoire impressionnante ne cesse de se développer et à l’adolescence ses coéquipiers ne l’épargnent pas en l’affublant de nombreux sobriquets : “Casse-noix”, “Décapsuleur”, “Hulk”, “Lucky Luke”, etc. Andy préfère les ignorer et met toute son énergie dans le football. Son travail acharné est récompensé et c’est à 20 ans qu’il signe son premier contrat de joueur professionnel avec le Grasshopper Club Zurich. Un choix on ne peut plus logique, sachant que la sauterelle est un insecte doté de puissantes mandibules.

Évoluant au poste de défenseur, il restera de nombreuses années à GC, remportant quatre titres de champion Suisse (dont deux sous la houlette d’un certain Ottmar Hitzfeld) accompagnés d’autant de coupes nationales. En 1989, il brille même au niveau européen lorsque Grasshopper bat son adversaire 4-0 après avoir perdu le match aller 0-3 ! Bon, c’était un premier tour de coupe UEFA et l’adversaire s’appelait Slovan Bratislava, mais l’exploit est rare. Elu joueur Suisse de l’année 1990, Andy est précieux dans les succès de son équipe car sa ganache proéminente ne l’empêche pas d’avoir un style plein de panache. Doté d’une technique carrée lui permettant de mater les attaquants margoulins à grand coup de margoulette (merci au dictionnaire des synonymes).

Il effectue même un intermède à Dortmund lors de la saison 84-85 histoire de préparer le terrain pour Chappi (Chappi CHAPPI CHAPUISAT, ahem pardon, vieux réflexe). Avec sa grande gueule au sens propre du terme, il était écrit qu’Andy Egli fasse un passage chez les représentants de la version figurée de l’expression. C’est donc au Servette FC qu’il met triomphalement un terme à sa carrière de joueur avec un dernier titre de champion Suisse en 1994. Oui chers lecteurs, au millénaire passé il est arrivé que Servette soit champion (Quoi ? Aussi en 1999 ? Aucun souvenir…)

Quid de l’équipe nationale me direz-vous ? Son parcours y est aussi brillant qu’en club et il effectue 77 matchs durant la fin de l’ère glacière de la Nati (1966-1994) contribuant à la qualification pour la fameuse World Cup 94. Il est du voyage aux States, mais barré par Marc Hottiger, il ne joue pas une seule minute et se contente de mâcher les citrons par paquet de douze sur le banc.

Une fois sa retraite sportive prise, il se lance dans une carrière d’entraîneur avec un succès modeste passant par Thoune, Lucerne (équipe masculine et féminine), Aarau ou encore Busan (sic). Il conclut le traditionnel enchaînement “Joueur pro” → ”Entraîneur raté” → ”Consultant mou” en rejoignant la SSR pour y livrer ses analyses et surtout permettre aux téléspectateurs d’y admirer avec fascination les moindres recoins de son faciès inférieur en 4K sur écran 55 pouces. Toujours populaire en Suisse alémanique, c’est moins le cas en Romandie où dans la rue, il arrive souvent qu’on lui demande “Est-ce que je peux faire une photo avec vous, Monsieur Bogdanoff ? »


 

 

 

 

 

 

 


Image rare d’un croisement réussi entre Andy Egli et Christian Constantin

A propos Jean-Marc Delacrétaz 29 Articles
...

Commentaires Facebook

1 Commentaire

  1. Un but mémorable à la dernière minute contre l’URSS dans le vieux Wankdorf en 1985 devant 50000 spectateurs. La Suisse pouvait (encore) rêver d’aller au Mexique…

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.