Ça aurait été pire avec Cömert

Ça aurait été pire avec Cömert : c’est le seul point positif de cette purge, dans la droite lignée de ce que nous propose depuis deux ans cette équipe sans âme, à une semaine d’un tournoi qui aurait dû être l’apogée d’une génération dorée.

Le match en deux mots

AU SECOURS !

L’homme du match

Emile Coué, l’inventeur de la méthode du même nom.

Déclaration de Xhaka après le match « On n’a pas dominé ainsi depuis longtemps » (rappel :  quatre tentatives dont deux cadrées.)

Titre du Matin : « La Suisse part à l’Euro en étant invaincue en 2024 ».

Commentaire de Pierre Pouiller après que Djourou a constaté pour la centième fois le manque de folie de cette Nati : « Oui mais n’est-ce pas justement l’apanage de ces grands tournois de provoquer cette part de folie ? » (comme si on allait voir dans une semaine tout ce que nous n’avons pas vu ces 1’000 derniers jours…)

Plein de mes potes qui se rendent en Allemagne ou qui vont regarder tout ça à la TV « Non mais sérieux, on va quand même passer ce premier tour ». Et quand je leur demande : « OK, dis-moi en battant quel adversaire ? Et sur quel match tu te bases pour prétendre qu’on peut les battre ? », s’en suit un silence gêné.

La buse du match

Quand tu organises un match officiel, il y a un gars dont le job est de contrôler les cages avant la partie. Samedi le coup d’envoi a été repoussé de quelques minutes après que les arbitres ont remarqué un trou dans un des filets, qui a donc dû être rapiécé.

J’espère pour lui que ce n’est pas le même type qui était déjà en place en mars 2021, dans le même stade, quand il a fallu carrément remplacer une des cages avant le match, car elle n’avait pas la bonne dimension

Le tournant du match

Après avoir tenté mille systèmes et fait jouer Steffen dans toutes les positions, Murat semble avoir enfin décidé. On se dirige donc vers un 3-5-2 (ou un 3-4-3, c’est important de n’avoir aucune certitude), sans réels latéraux (une façon comme une autre pour Yakin de régler ce problème qui lui colle aux basques comme le sparadrap du capitaine Haddock), avec un piston de chaque côté au milieu.

Je ne suis pas fan de ce système, en premier lieu car je pense qu’on n’a pas les joueurs pour le tenir. Le profil d’un piston, c’est une espèce de latéral ++, un gars qui a la condition physique suffisante non seulement pour tenir son côté en défense, mais également pour se projeter en avant, avec en plus la finesse technique qui permet d’affronter un défenseur balle au pied et la justesse dans les centres. Un monstre, quoi.

Aussi et surtout parce qu’en l’état ce système repose largement sur les épaules de Steven Zuber, qui jusqu’à la semaine dernière n’avait joué pour la Nati qu’une demi-heure en deux ans. Rappelé à la surprise générale pour le galop d’entraînement face à l’Estonie, sa sortie sur blessure samedi juste avant la mi-temps a fait paniquer un peu tout le monde, tant il n’y a pas de solution de rechange (et Yakin n’est pas du genre à avoir un plan B, souvenez-vous il y a 3 ans contre le Portugal…)

Si je résume, on a eu deux ans pour préparer cet Euro, et la clef de voûte de notre nouveau système, qui a été entraîné quatre fois en match officiel (et encore, on est passés du 3-5-2 au 3-4-3), a disputé moins de 180 minutes avec la Nati durant cette période, et est sorti en boitillant contre l’Autriche.

L’esthète du match

S’il y a bien un sujet qui fait consensus à la rédac’, c’est à quel point il est absolument con de vouloir définir quelle est l’équipe la plus forte de l’histoire, et ce dans n’importe quel sport. Les époques changent, les sports évoluent, et il est complètement vain de tenter des comparaisons, sauf à être un journaliste médiocre et à court d’idées. L’excellent Pierre Diserens avait d’ailleurs écrit une parodie à ce sujet il y a deux semaines.

Journaliste médiocre et à court d’idées ? Ce brave Nicolas Jacquier cochait depuis longtemps brillamment toutes les cases, et il a offert à la postérité un ultime témoignage du néant de son œuvre : Football: Notre sondage: quelle est la «meilleure» équipe de Suisse? – lematin.ch.

Je suis content, ça faisait longtemps que je n’avais pas pu me défouler sur lui. Une des dernières fois, c’était ci-dessous (mais ça compte pas, j’étais fâché).

Réponse à Nicolas Jacquier

Le geste pourri du match

Comme l’ont souligné à maintes reprises les commentateurs, cette équipe penche énormément à gauche : quasiment toutes les phases de jeu offensives sont passées par ce côté. On aurait dit la municipalité de Lausanne.

Le chiffre à la con

Statistique délivrée par Lemos durant le match : lors des treize rencontres précédentes, la Suisse n’avait pas encaissé de goal en première mi-temps. Ouf ! Enfin un point sur lequel on progresse.

L’anecdote

À l’époque, la Suisse, comme tant d’autres, terminait ses campagnes de qualification par un amical contre un tout petit, histoire de faire le plein de goals et de confiance avant un grand événement. C’était souvent les cousins du Liechtenstein qui jouaient les victimes, et c’était de bonne guerre. L’Espagne vient d’ailleurs de jouer Andorre et l’Irlande du Nord pour un total de dix buts marqués, et les Tchèques viennent d’en passer 7 à Malte.

Je me suis donc demandé pourquoi on terminait contre l’Autriche, qui même privée d’Alaba reste une bonne équipe, chiante à manœuvrer, physique, et qui n’a en tout cas pas le profil de la victime expiatoire.

Jusqu’à ce que je me rende compte que peut-être la Nati était devenue cette petite équipe contre qui l’Autriche était contente de jouer juste avant l’Euro.

Si le match avait été un film

« 28 jours plus tard ». Un film d’horreur qui aurait au moins le mérite de nous rappeler que, dans le cas qui nous occupe, dans deux semaines c’est terminé.

La minute Johan Djourou

David Lemos, qui est d’habitude un garçon tout à fait réfléchi, a demandé la rentrée de Steffen comme milieu droit. C’est vrai que ce serait particulièrement incongru de la part de Murat d’aligner ce pauvre Renato une fois à son vrai poste, mais de là à demander sa rentrée, lui dont le nom ne devrait normalement apparaître que dans une pré-pré-pré-liste de 850 joueurs…

Yves Débonnaire, qui a dû se pincer pour se convaincre qu’il avait bien entendu ce qu’il avait entendu, a alors répondu cette phrase merveilleuse : « C’est une hypothèse qui vous honore », que je mets de côté pour la prochaine fois que je tombe sur un platiste.

La rétrospective du prochain match

Je laisse le mot de la fin à Lemos : « L’équipe de Suisse ne part pas lancée dans cet Euro ».

Effectivement, on peut euphémiser ça comme ça.

A propos Yves Martin 259 Articles
Cette Nati a deux vertus : celle de faire rêver quasi tout son peuple, et celle d'emmerder les connards de la fachosphère. Longue vie à elle.

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4 Commentaires

  1. Pronostic des matchs de poule : la Suisse perd contre la Hongrie, fait match nul contre l’Ecosse et gagne contre l’Allemagne, mais malheureusement ça ne sert à rien, la Hongrie et l’Allemagne finissant en tête avec 6 points. Le contrat de Yakin n’est pas renouvelé et l’ASF engage l’entraîneur du FC Carouge.

  2. Ton pronostic ressemble terriblement à ce qui c’est passé à l’euro 2008 où la Suisse a battu le Portugal pour beurre lors du 3ème match de poule, puisque les big moustaches se sont quand-même qualifiés et les nôtres ciao éliminés…après 5 jours de compétition…
    Bis répétitia ou non ?

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