Retrouver le plaisir du terrain

Suite aux articles consacrés au foot romand parus sur votre site préféré et aux nombreuses heures passées à la Pontaise en doudoune, gants et bonnet à espérer une victoire, ou mieux encore à assister à un match de foot avec les émotions et les joies qui lui sont si chères, je me suis décidé à prendre la Swisscom Box afin de pouvoir m’ennuyer grave au chaud devant la télé.

Bon, j’ai quand même envie de voir du foot en vrai, mais, comme précisé plus haut, peu motivé à aller me cailler dans cette enceinte glaciale du haut de Lausanne, je décide d’aller voir le club de mon bled le FC Bavois, équipe de 1ère ligue classique. Après tout, avec mes impôts je participe aux installations, je veux voir mon investissement.Samedi après-midi 16h30, départ pour le Stade des Peupliers pour le match à 17 heures. Il fait froid, je décide de prendre la voiture pour parcourir les 800 mètres me séparant du stade. Arrivé sur place, pas de Sécuritas pour me diriger au parking VIP. Après quelques tours sur la route bétonnée au bord de la ligne de chemin de fer, je me rends compte que je vais devoir me parquer dans le champ à côté des containers servant de vestiaires. Et que je vais devoir passer à l’hypromat après le match !
Bonne surprise, 10 balles l’entrée, t’arrives sous l’avant-toit des vestiaires où sont installées de nombreuses tables afin de satisfaire les inconditionnels de la saucisse de veau et du schublig. Je n’ai pas regardé la carte mais il y a l’air d’y avoir tout le nécessaire afin que le spectateur ne manque de rien. Pour le liquide : minérales, blanc, rosé, rouge et bières pour éviter la déshydratation.
Il y a quand même plus de soixantenaires que de jeunes supportrices sexys, premier point noir. Suite de la visite, à gauche la buvette et un peu plus en avant la tonnelle, qui après discussion avec le président est le sponsor principal du club. Tu te places où tu veux et, pour un village de 740 habitants, force est de constater qu’il y a du monde : environ 300 spectateurs, certains appuyés sur la barrière séparant les spectateurs des joueurs, les autres dans l’unique tribune de la place ou en retrait à la fameuse tonnelle qui, stratégiquement placée, permet de voir le match de manière correcte.

Tu entends les gars se parler sur le terrain et les vieux supporters râler sur la passe ou le tir raté de leurs protégés. Bon, après réflexion, ils sont obligés de faire les discussions de bistrot ici, vu qu’il n’y a pas de restaurant dans le village.
Ça joue bien en cette première mi-temps : qualité technique, abnégation, gros pressing, ça attaque à tout va. Les joueurs des deux équipes ont envie de jouer pour gagner, ça change du LS ! Cerise sur le gâteau, il y a un but pour l’équipe locale.
Mi-temps, déplacement général vers les débits de boissons, c’est bon enfant, ça offre les tournées, ça discute de cette première partie de match, du voisin qui a construit sans autorisation son cabanon de jardin ou encore de l’acceptation de l’installation de l’antenne Swisscom qui a créé une grosse polémique lors de la votation communale. Plus ça va, plus j’aime l’ambiance, tu regardes un match de foot et en plus tu as tous les cancans du bled, plus besoin de regarder la télé-réalité ou lire le journal de Bavois, t’es en plein dedans.
Début de la seconde mi-temps, ça repart sur les mêmes bases, je me rapproche pour profiter du spectacle. Quel bol : 2-0 et 3-0 pour le FC Bavois. Les gens ont le sourire, ça reste fair-play. L’arbitre siffle les trois coups et une belle acclamation est offerte aux joueurs qui se congratulent et sortent sous les applaudissements des spectateurs.
En sortant, ils s’arrêtent, touchent des mains, discutent et vont sous la douche. Du côté des supporters, ça retourne à la tonnelle, je comprends mieux pourquoi c’est le sponsor principal ! Il y a du monde qui reste, le président passe, s’arrête comme tous les autres et papote. Je m’approche, pose deux-trois questions au noyau dur qui me confirme que le président est très apprécié : bon gars, généreux avec son club en temps et en argent, presque le Christian Constantin du foot amateur…
Je leur dis que je vais écrire quelques lignes sur CartonRouge.ch. Après présentation du site, les bières et les verres de blanc me sont gracieusement offerts. Zut, je n’aurai pas dû prendre la voiture.
Ça m’a plu, je vais y retourner et en plus, t’as envie de t’intéresser au club. Un rendez-vous est arrangé avec le président pour d’entrer un peu dans l’intimité du club. Je vous transmettrai ses commentaires en même temps que je lui enverrai deux photos passeport et une copie de ma carte d’identité afin t’intégrer les seniors du club.
Bonne année à tous !
Photo copyright www.fcbavois.ch

Écrit par Fred Borgognon