Faut-il interdire le port de l’écharpe ?

Alors que les dirigeants des clubs romands de hockey sur glace rivalisent d’ingéniosité pour mettre au pas ces voyous de supporters, suivant ainsi l’exemplaire politique de répression menée outre-Sarine (à Zoug plus précisément), CartonRouge.ch te propose de commencer l’année avec un débat sulfureux: et si l’on éradiquait purement et simplement l’écharpe sportive de nos patinoires ?

Les circonstances

Au mois d’octobre dernier, moins de deux semaines après le fameux déplacement à Fribourg, je décide de me rendre à Malley avec des amis dans le but d’y assister au premier derby lémanique depuis sept ans. Comme dix jours auparavant et pour les mêmes raisons, il nous a été impossible de nous procurer des billets dans le secteur genevois: nous prenons donc place en face, dans un secteur «neutre» de la patinoire, une écharpe genevoise autour du cou.
C’est alors qu’un cerbère s’approche de nous et nous suggère plus ou moins gentiment d’enlever notre fétiche signe distinctif, soi-disant pour notre sécurité. Nous le remercions infiniment de sa sollicitude, mais lui rappelons que nous sommes de grands garçons qui savent ce qu’ils font; en plus il fait froid, pas question de se découvrir. Nous gardons donc notre écharpe tout en adoptant une attitude discrète, sous le regard curieux – voire amusé – des locaux (un Vaudois, c’est toujours moins frustré qu’un Fribourgeois).

Dix minutes plus tard, nous recevons toutefois une nouvelle visite du service de sécurité, féminine cette fois-ci: madame n’est manifestement pas contente du tout de notre attitude provocatrice et nous conseille de ranger illico notre bout de laine, sous peine de nous envoyer ses supérieurs. La question consistant à savoir si l’on peut garder notre pantalon ne la fait pas rire du tout, et nous nous voyons finalement obligés de nous exécuter. Pas pour longtemps: au vu de la tournure des événements, nous choisissons de quitter ce milieu carcéral et tentons de rejoindre les nôtres de l’autre côté de la patinoire. Avec succès. Comme à la BFC Arena, mais pour des raisons différentes

L’avis d’un spécialiste

Hormis l’aspect plutôt cocasse de cet épisode, des questions de fond beaucoup moins drôles s’en dégagent: dans quelle mesure le service de sécurité avait-il le «droit» de nous obliger à retirer notre écharpe genevoise dans une zone pourtant calme, malgré notre attitude pacifique? Que pouvons-nous faire face à cet excès de zèle? Cette progressive tentative de mise à mort des supporters, à Lausanne notamment, est-elle vraiment légitime au sens de la loi?
Afin d’alimenter le débat, nous avons pris contact avec un avocat genevois proche du milieu du sport, Me Alain-Edouard Fischer, qui a eu la gentillesse de répondre à nos quelques questions.

Me Fischer, merci tout d’abord de nous accorder cet entretien. Pouvez-vous vous présenter en quelques mots?
J’ai fait mon Bachelor de droit à Genève, puis un Master en droit général toujours à Genève. J’ai enfin effectué l’école d’avocature. Je travaille actuellement au sein de l’Etude Canonica & Associés à Genève. Je suis également statisticien de l’équipe nationale suisse de football depuis 2007, d’abord sous l’ère Köbi Kuhn, puis dans le staff d’Ottmar Hitzfeld. Je travaille plus particulièrement sous la supervision de Michel Pont.
Connaissiez-vous CartonRouge.ch avant que nous prenions contact avec vous?
Bien sûr! Je me rends sur votre site environ une fois par mois afin de lire les articles qui m’intéressent. J’avoue que les articles de la rubrique «football» ont ma préférence.
Mardi 8 octobre dernier, lors d’un déplacement à la patinoire de Malley à Lausanne, j’ai pris place avec des amis dans un secteur «neutre» de l’enceinte. Plusieurs membres du service de sécurité nous ont alors rapidement demandé de ranger nos écharpes, sous prétexte qu’elles étaient aux couleurs de Genève (le match opposait le LHC au GSHC). En matière de droit, leur demande – qui n’était pas un conseil mais bien un ordre – était-elle légitime?
Tout d’abord, il sied de préciser que les clubs organisateurs ont une grande marge de manœuvre pour ce qui est de la sécurité au sein de leur enceinte, quel que soit le sport concerné. J’en veux pour preuve l’article 3 du Règlement de la sécurité de la Swiss Football League:
1) Les clubs de la SFL ont l’obligation de garantir la sécurité avant, pendant et après les matchs.
2) Le club recevant prend toutes les mesures de sécurité qui s’imposent en raison des circonstances. Le club visiteur est également tenu de faire tout ce que l’on peut raisonnablement attendre de lui pour éviter des agissements dommageables de ses supporters.
3) Le genre et l’intensité des mesures à prendre varient notamment en fonction:
a) de l’importance de l’enjeu attaché à la rencontre (choc entre leaders, derby, match décisif
dont le sort débouche sur le titre de champion, sur une promotion ou une relégation);
b) du nombre particulièrement élevé de spectateurs attendus;
c) du comportement habituel des supporters des équipes en présence (par exemple lorsque
les partisans du club visiteur sont réputés pour leurs comportements agressifs);
d) du climat dans lequel s’est déroulé un match précédent mettant aux prises les mêmes adversaires et des éventuels incidents qui ont émaillé un tel match
.
4) Chaque club établit un concept de sécurité et un concept de travail avec les supporters sur la base des modèles standard de la SFL. Il désigne par ailleurs un responsable de la sécurité et son remplaçant ainsi qu’un responsable des supporters et son remplaçant.
 
Les clubs doivent donc adapter les mesures de sécurité au match en question. Je pense ainsi que l’ordre, qui vous a été imparti était en lien avec des mesures de sécurité plus «drastiques» qui avaient été prévues pour ce match. Chaque club étant responsable de la sécurité au sein de sa propre enceinte, de son propre stade.
Néanmoins, je ne peux pas forcément acquiescer à ces consignes de sécurité qui me semblent des plus sévères, surtout dans un secteur neutre de la patinoire où se mêlent normalement des supporters des deux équipes et qui est d’ordinaire reconnu comme étant un secteur «paisible».
En effet, la Constitution suisse garantit la liberté d’expression et d’opinion (art. 16 et 23 CST) et la liberté d’appartenance. Je pense que le port de l’écharpe fait partie intégrante de ces deux libertés et que le supporter, où qu’il aille, a le droit d’exprimer son soutien à son équipe. En l’espèce, je ne vois pas ce que le port ou non de l’écharpe du GSHC dans le secteur «neutre» de la patinoire de Malley aurait changé quelque chose au niveau de la sécurité!
Si je comprends bien, une enceinte sportive agit donc comme un établissement privé, avec ses propres règles? Un peu à l’instar d’une boîte de nuit qui se réserverait le droit d’accès?
Vous faites un bon parallèle. Habituellement la sécurité à l’intérieur de l’enceinte est du ressort du club.
Si j’avais décidé de porter plainte contre cette demande d’enlever mon écharpe, en vertu de l’article de la Constitution suisse dont vous avez fait allusion, aurais-je obtenu gain de cause?
Il est difficile de répondre à une situation abstraite. Ce qui est certain, c’est que je ne vois pas quelle disposition pénale serait violée et permettrait d’obtenir avec une grande certitude une condamnation pénale des exploitants du stade.
 
Y a-t-il déjà eu des jurisprudences dans ce domaine? Avez-vous déjà vous-même été amené à traiter des dossiers de ce genre?
Un cas où l’écharpe a fait jurisprudence concerne un supporter du PSG. Ce supporter a porté durant un match au Parc des Princes une écharpe d’un des groupes de supporters qui avait été dissous par le Ministère de l’Intérieur en 2010. Il a été interpellé par les stadiers à l’intérieur de l’enceinte et a reçu quelques jours plus tard de la préfecture de police de Paris une décision lui notifiant une interdiction de stade de trois mois (soit jusqu’au juin 2013 si je ne me trompe pas) et qui mentionnait que le supporter a «contribué, par son action, au maintien et à la reconstitution d’une association dissoute», faits pénalement réprimés par l’article L 332-19 du code du sport, et qu’il constitue par son comportement d’ensemble une menace pour l’ordre public et la sécurité des personnes et des biens à l’occasion des rencontres de football de l’équipe du Paris Saint-Germain. De plus, il a également reçu une lettre signée du directeur de la billetterie du PSG l’informant de la résiliation de son abonnement jusqu’à la fin de la saison 2012-2013, assortie de l’interdiction d’acheter des places pour les matchs du PSG jusqu’en décembre 2013.
Ce cas illustre bien à quel point l’écharpe aux couleurs d’une équipe est bien plus qu’un simple vêtement, même au niveau de la loi.

Ce débat sur l’écharpe dans une enceinte sportive peut-il être comparé à celui, plus politique, du port du voile dans un endroit public?
Je pense que l’on ne peut pas comparer le voile et l’écharpe. On porte le voile en raison de tradition ou de religion. L’écharpe du supporter se porte car on est fan d’une équipe et que l’on veut montrer notre appartenance à ce club.
Mais dans les deux cas il s’agit d’un vêtement identitaire, non? Quelle est la différence entre un voile et une écharpe au niveau juridique?
Au niveau du droit, ce sont deux choses au sens du Code civil. Mais comme je l’ai dit plus haut, aussi bien le voile que l’écharpe sont bien plus que des choses. Il y a une dimension religieuse dans un cas, un sentiment d’appartenance dans l’autre.
Certaines écharpes dépassent toutefois le simple sentiment d’appartenance: celles arborant des slogans provocateurs ou racistes, par exemple. Existe-t-il une loi les interdisant?
Oui. Mais il faut séparer les deux choses: les écharpes de type «racistes», punissables au sens de l’article 261 bis CP, et les écharpes de type «provocatrices» avec injures, punissables au sens de l’article 177 CP. Par exemple, la sécurité doit immédiatement intervenir si des écharpes racistes apparaissent dans le public, dans la mesure où, outre le porteur de l’écharpe, l’exploitant de l’enceinte et le club concerné peuvent également être condamnés.
Pour ce qui est des provocations injurieuses, il est intéressant de noter à titre d’exemple que l’Italie vient de se doter d’une loi permettant d’aller jusqu’à la fermeture d’une «Curva» en cas d’injures envers certaines équipes adverses ou groupes de population. Cette loi a déjà été appliquée lors des matchs allers du championnat actuel, avec des fermetures de parties de tribunes de certains clubs ayant «insulté» des personnes d’autres régions d’Italie. La fermeture d’une «Curva» devait d’ailleurs avoir lieu lors du derby milanais pour les raisons expliquées ci-dessus, mais cette décision a été annulée quelques jours avant le match par un Tribunal.
Selon vous, une initiative populaire visant à interdire le port de l’écharpe sportive est-elle possible à moyen terme, juridiquement parlant?
L’initiative populaire est un droit civique, permettant à un nombre donné de citoyens ayant le droit de vote de faire une proposition et de la soumettre à la votation populaire. Ainsi, toute proposition est possible, dont celle que tu évoques.
Néanmoins, je pense que l’interdiction du port d’un signe d’appartenance à un club sportif viderait de son sens la manifestation, l’ambiance et les coutumes sportives. Déjà qu’en Suisse, nous avons de la peine à remplir les stades et à enthousiasmer les foules, via une initiative pareille on ferait un pas de plus vers la «monotonisation» des manifestations sportives.
Donc juridiquement oui, mais sportivement non.
Me Fischer, merci beaucoup!

Et «Goran» ?

Vous avez été nombreux, en marge du fameux article sur la qualité d’accueil fribourgeoise, à vous enquérir du sort qui aurait été réservé à «Goran» si celui-ci s’était présenté aux Vernets tout de noir vêtu… Eh bien, figurez-vous que notre Fribourgeois préféré a joué le jeu samedi 2 novembre dernier! Muni d’une drôle d’écharpe avec un lézard dessus, il a assisté au derby (on s’entend) entre Genève-Servette et Fribourg-Gottéron en pleine tribune Nord, juste au-dessus des terribles Irréductibles Grenat!
Et vous savez quoi? Notre cobaye a pu fêter la victoire des siens en toute quiétude, entouré de Genevois! Sans avoir à ranger son écharpe ou se prémunir contre la bêtise de certains, y compris après le match. Comme quoi, avec un minimum de bon sens…
Photos hockey de Pascal Muller, copyright EQ Images

Écrit par Raphi Stollé

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34 Commentaires

  1. L’idée était bonne et j’étais impatient de lire mais finalement un débat en carton… rouge!

    L’histoire de la jurisprudence pour le mec du PSG n’est absolument pas comparable avec ce qui est arrivé à l’auteur de l’article à Malley. Le mec à Paris portait une écharpe d’un groupe (dissous au sens de la loi) et non du PSG, je ne savais pas qu’à Genève il y avait un groupe qui avait été dissous… En plus, je ne suis pas avocat, mais je ne pense pas que la loi soit pareil en France qu’en Suisse. (et après on s’étonne qu’on traite les genevois de français 😉 ) ! Bref, c’est un peu parlé pour rien dire.

    Le vrai problème c’est que notre société donne de plus en plus de responsabilité à des entreprises de sécurité pourries et que les mecs sont tout heureux de pouvoir faire ce que bon leur semblent, en se cachant derrière des règlements de sécurité absurdes comme celui de la Swiss football league. Ils savent que de toute façon, quoi qu’ils fassent, ils auront la loi et l’opinion publique avec eux. N’oublions pas que ce ramassis d’écervelés ont pour la majorité été recalés d’une carrière dans l’armée, la police ou garde-frontière. Et si tout va bien, à la maison c’est encore bobone qui tient la culotte. Il faut bien qu’ils puissent passer toute cette frustration sur quelqu’un, après tout l’abonnement au let’s go fitness n’est pas donné hein!

    Ca ne gêne personne de critiquer les supporters au moindre petit article dans les torchons qui nous servent de journaux, alors même que vous n’avez aucune idée de ce qu’il y a bien pu se passer. Bien des bagarres démarrent par de simples petites anecdotes comme celle de l’auteur. Maintenant que les virages sont aseptisés, les Rambo s’ennuient et viennent s’en prendre à l’élite du supporterisme, assumez-le et arrêter de vous plaindre, ça fait bien longtemps qu’on vit ça dans les virages et personne ne s’est jamais préoccupé de notre sort! Vous avez voulu le sport business, alors maintenant consommez, payez et fermez vos gueules!

  2. Je suis très surpris par cet article, il y avait de nombreux maillots genevois en secteur neutre à ce derby, comme contre Fribourg d’ailleurs et ils sont restés jusqu’au bout, y compris devant nous en places assises à proximité du virage ouest (ou de ce qu’il en reste).
    Loin de moi l’idée de vouloir défendre la sécu de Malley mais leur intervention a quand même dû être liée à un comportement inadéquat, sinon pourquoi n’auraient-ils pas demandé à tous les maillots genevois en secteur neutre de s’en aller ?
    Pour le faire très régulièrement avec le Borussia Dortmund, quand on prend un billet « neutre » il faut juste connaître un peu les codes et savoir ce qu’on peut faire et ne pas faire; j’ai même fait des Schalke – BVB, où l’animosité est toute autre que nos guéguerres romandes, en secteur neutre avec un maillot schwarzgelb sans souci (ou presque).

  3. @ Mouquin:

    Je fais partie des personnes concernées par cet article, et je peux te garantir que les événements se sont déroulés exactement comme décrits. Il n’y avait absolument aucun comportement adéquat de notre part (on a passé l’âge). Après, libre à toi de croire ce qui t’arrange le plus…

    Quant aux maillots, et c’est bien ça qui est intéressant ici, ils ne rentrent pas dans le débat! On peut difficilement demander à quelqu’un d’ôter un maillot, car in fine c’est un vêtement (imagine s’il n’y a rien en dessous)… Rien à voir avec l’écharpe, qui est un habit plus « facultatif » – surtout à l’intérieur – et qui peut donc être considéré comme une provocation par certains zélés. C’est d’ailleurs ce qui nous est arrivé.

    C’est bien ça le cœur de la problématique: l’ambiguïté du statut de l’écharpe.

  4. Personnellement, c’est maillot, écharpe, bonnet/casquette selon la saison et en 20 ans de fréquentation assidue des stades/patinoires, ce genre de mésaventure ne m’est quasiment jamais arrivée.
    Celui à qui cela arrive deux fois en trois mois devrait se demander si le problème n’est pas autre que Genève = gentil, Lausanne + Fribourg = méchants, surtout que, comme l’a relevé Jo, les questions posées sont assez éloignées des réalités.
    Par exemple, c’est ridicule de s’interroger sur la validité d’une initiative contre les écharpes: personne ne déposera jamais un tel texte et même si c’était le cas, l’inscription dans la Constitution validerait l’interdiction (sous réserve du débat sur la validité des initiatives en regard du droit international mais c’est une autre question).

  5. En fait, l’écharpe ne pose aucun problème, c’est juste qu’en Suisse il y a un flou dû à l’incompétence de la sécurité. En Angleterre ou en Allemagne, c’est résolu clairement:
    Angleterre: bloc adverse, tu rentres avec des symboles de l’équipe adverse, ailleurs exclu.
    Allemagne: c’est marqué sur le billet, Heimblock = Heimkleid, Gästeblock = Gästekleid, neutre = les deux, point barre.

    Il aurait été plus concret et actuel de s’interroger sur la constitutionalité du Concordat antihooligan qui fait tellement peur aux fans (les fameux Guantanmos du SCB en vue de la votation de février).
    Lorsque ce texte entrera en vigueur (je n’ai malheureusement aucun doute là-dessus), l’écharpe ne sera qu’un moyen d’identification parmi d’autres (lesquels ? langue ? accent ? plaque ? domicile ? origine ? fichage ?) pour interdire l’entrée, même avec un billet valable, à tous supporters visiteurs qui n’est pas venu avec le voyage Bisounours officiel, voire à tous supporters visiteurs tout court.

  6. A Berne, interdiction de porter des couleurs bernoises dans le secteur visiteurs, et les couleurs des visiteurs dans la grande tribune bernoise. Mieux vaut prévenir que guérir, et je pense qu’il s’agit d’une politique de bonne aloi qui évite certains problèmes, surtout que cette mesure est appliquée avec une certaine souplesse.

  7. Et voilà, le point de Genfwin – petit frère de Godwin – est atteint: merci Mouquin de nous avoir sorti du débat! Je comprends mieux maintenant la consistance de ton premier message: t’es pas trop fan de Genf, et les quelques pics de l’auteur t’ont tout émoustillé.

    Qu’est-ce qu’ont à voir tes 20 ans d’expérience de supporter là-dedans? Personnellement j’étais à Fribourg et Lausanne, et je peux te certifier (ainsi que trois autres personnes) que:
    – ce que l’auteur dit est vrai;
    – la raison n’est pas à chercher dans notre attitude.

    Après, libre à toi d’en douter (dubito ergo sum), tout comme on pourrait douter de tes dires si on était un peu plus fermés d’esprit (« j’ai fait des derbys à Schalke avec mon maillot du BVB »)… Là n’est pas le sujet.

    Ton dernier message est par contre beaucoup plus intéressant et contextualisé (tout comme celui de « Lakeplacid »), et pourrait alimenter le débat de manière constructive: pourrais-tu nous en dire plus sur cette votation de février? Personnellement je n’en ai pas entendu parler, et ça a l’air intéressant!

  8. Sauf que si vraiment les écharpes avaient été interdites pour les Genevois ce soir-là en zone neutre, vous n’auriez même pas dû rentrer et il n’y aurait pas eu assez de places pour tous vous caser dans le minibloc de 150 places déjà squatté par les mecs à torse nu.
    Enfin bref, si tu n’as jamais entendu parler du Concordat antihooligan, ça explique pas mal de choses et je comprends qu’on ne soit jamais d’accord, j’en suis limite flatté.

  9. Je confirme que j’étais également présent ce soir-là ainsi qu’à Fribourg, et les choses se sont passées exactement comme décrit. On nous a bel et bien demandé de retirer nos écharpes en zone neutre alors qu’on n’avait rien demandé à personne, et on a bel et bien fini avec les supporters genevois. Je peux le certifier, même si je n’ai pas à me justifier.

    Après, je comprends que Mouquin soit un peu froissé: à quelque part on touche à Lausanne, donc à son nombril. Pis en plus l’article est écrit par un méchant Genevois, qui n’avait sans doute rien de mieux à faire que d’inventer une stupide histoire de confiscation d’écharpe pour écrire un papier. L’avocat concerté? Une pure invention!

    Ben voyons.

    Mais au fait, Mouquin, qui nous prouve que tu as déjà vraiment mis les pieds au Westfalmachin…?

  10. Je vois surtout dans l’article un Caliméro et un inventaire à la Prévert d’article de lois et même une « jurisprudence » (si tant est que l’on puisse considérer une décision de la préfecture de police comme jurisprudence).

    Pourtant, le motif de votre expulsion est essentiel pour connaître les moyens de droit pour combattre cette injustice:

    – si un sécu a décidé – à tort ou à raison – que votre comportement était inconvenant, comme a dit Jo, bienvenue dans le monde merveilleux des tribunes mais votre constitution ne vous servira guère qu’à taper sur la tête du sécu et c’est pas épais une constitution; par contre, niveau moyens de droit, je ne vois pas trop mais peut-être que quelqu’un de plus constitutionaliste que moi aura davantage d’imagination;

    – en revanche, si on a une norme, un règlement, une directive qui interdisait les écharpes en secteur neutre, on peut commencer à examiner s’il n’y a pas moyen de contester la norme sur la forme – notamment sur la compétence de l’autorité et la base légale – et sur le fond, soit en mettant en balance l’intérêt public prépondérant (en l’occurrence l’ordre public), les droits constitutionnels du supporter visé et le principe de proportionnalité.

    Mais a priori le but de l’article n’était pas d’aller aussi loin et d’ouvrir un vrai débat juridique mais juste de montrer que Genève était plus mieux que Fribourg et Lausanne. C’est d’ailleurs la conclusion.

  11. @ Mouquin: tu étais presque crédible… jusqu’à ton dernier paragraphe, qui nous éclaire bien sur le réel fond du problème: le formidable complexe d’infériorité dont souffre le Lausannois moyen – toi – à l’encontre du Genevois. « Le point de Genfwin », faudrait presque la démocratiser celle-là.

    Et quand on sait que l’auteur est également un pro-Barça reconnu, on saisit encore un peu mieux la frustration que tu as tant de peine à camoufler dans tes propos décousus… C’est quand même un peu pathétique. Ma foi, tant pis.

    « La haine ne fait du mal qu’à celui qui hait et non à celui qui est haï » (Mandela).

  12. Beaucoup, beaucoup, beaucoup de blabla pour pas grand chose.

    S’offusquer qu’on puisse être « chahuté » parce qu’on porte une écharpe de son équipe dans une patinoire/stade adverse (même en secteur neutre) est un peu hallucinant.

  13. Idem dernier match LHC-Lugano, 4-5 supporters étaient pour Lugano dans le « mauvais bloc » Ouh lala c’est vrai qu’ils faisaient peur..!! A part mettre un peu d’ambiance je vois pas le mal.. Idem contre Ambri on était à côté de quelques tessinois super cool à boire des bières et du coup ils pensaient qu’on était avec eux.. résultat? même nous supporters lausannois ils voulaient nous virer pour aller dans la « prison » pour adversaires! Fantastique moi je dis..

  14. Le secteur A de Malley n’est pas une zone neutre. C’est pas parce que la Section Ouest se situe de l’autre côté que le secteur A n’est pas constitué de fan du LHC. C’est justement la qu’on y trouve les connaisseurs du hockey et les fans de la première heure.

    Pour moi le fait de porter une écharpe adverse dans un secteur debout, composé a 95% de fan du LHC est une provocation évidente, oui.

  15. J’étais à Lausanne pour le « derby » du 23 décembre. Arrivé avec 3 enfants (8 à 10 ans) affublés d’une casquette Gottéron (nous avions décidé de ne pas mettre leur maillot fribourgeois vu que nous allions dans une de ces zones neutres), l’entrée nous a été refusée s’ils gardaient leur casquette. J’ai voulu la mettre dans un sac à dos, on me l’a refusé en me disant que c’était la consigne ou la non-entrée.

    Perso, j’avais une casquette du Canadien de Montréal. La pouf’ qui était à l’entrée a refusé que je rentre, en pensant que c’était une casquette de Gottéron. Heureux pour moi que son collègue s’y connaisse un peu plus en hockey et lui a démontré sa méprise.

    Et je ne parlerais pas du match ou les enfants se sont fait insulter par une connasse parce qu’ils encourageaient Gottéron (jusqu’à ce qu’un père de famille, maillot LHC vissé sur les épaules) lui demandent fermement de se la coincer.

    Bref, l’accueil à Lausanne est loin d’être cordial, même pour des enfants.

  16. @Hippocampe et d’autres: « Pour moi le fait de porter une écharpe adverse dans un secteur debout, composé a 95% de fan du LHC est une provocation évidente, oui. ».
    Donc, implicitement, tu soutiens que des fans de 2 équipes adverses hors ultras doivent nécessairement se mettre sur la gueule. C’est ça que je trouve un peu fou personellement.

    Pas tout le monde a envie d’être dans l’enclos visiteurs, certains n’ont plus l’âge ou l’envie tout en voulant soutenir leur équipe. C’est vraiment un si gros problème?

    Faut un peu se détendre le slip quand même parce que ça prend des proportions un peu folles tout ça, c’est qu’un jeu en fin de compte.

    En tant que bon Genevois, évidemment que je n’apprécie pas plus que ça les Fribs ou les Loz mais jamais il ne me viendrait à l’idée d’aller, ne serait-ce que regarder de travers, quelqun avec un maillot ou une écharpe qui ne me plait pas en secteur neutre des Vernets (et ils sont nombreux), faut pas déconner. Au pire on va se chambrer un peu et se montrer nos écharpes quand notre équipe marque et au mieux on va aller boire une mousse ensemble après..

    Y’en a vraiment qui ferait mieux d’aller faire un stage en Centreafrique plutôt que de se comparer le kiki dans une patoche..

  17. je pense que certain devrit changer de tête avant de changer d’écharpe.
    Certain avec la tête qu’ils ont, même avec l’écharpe de Mère Teresa attirerait la M.

  18. @Genfer: Je crois que c’est pas le premier article que je lis où on te traite de salle gosse… Qu’es qu’il doit en avoir comme quantité de lait derrière les oreilles…

    Bref, je déplore quand même qu’on en vienne à interdire les écharpes tout court… Mais c’est vrai qu’on pourrait un peu étendre le débat comme l’a dit Julien… Comme professionnaliser d’avantage la sécurité (à Malley ça me semble être une évidence) avec de vrais régles, ou codes, et surtout une vraie communication de ces dernières.

  19. Aaah, enfin le débat prend!! T’as eu raison de clore le tien, Mouquin!

    Au fait, t’as vu, tous ces gens – de Fribourg et d’ailleurs – qui corroborent les propos de l’auteur avec des expériences analogues vécues à Malley?? Pfff, tous des menteurs…!

  20. @Sly

    Il y’a des règles et des traditions. Si vous refusez vous même d’aller dans le secteur visiteur, il ne faut pas s’étonner d’être déranger dans un secteur LHC. Je ne parle pas de se foutre sur la gueule ou de s’insulter. Mais a partir du moment ou tu entres dans une patinoire et que tu te mêles aux fans adverse tout en montrons tes couleurs, il est normal que tu soit emmerder a l’entrée et que certains supporteurs te lancent de petites piquent. C’est comme ça partout et ça changera pas.

  21. @Hippocampe: tu as parfaitement raison! Sauf que – et c’est bien là le problème – l’auteur n’est pas allé dans un secteur LHC par choix, mais par obligation.

    Pour comprendre ça il faut lire l’autre article, le fameux « Une expérience sociologique » qui a fait couler tant d’encre (lien en début d’article). Mais en deux mots, le secteur visiteurs était réservé à ceux qui faisaient le déplacement en car avec les supporters (donc, en l’occurrence, aux membres des Irréductibles Grenat).

    C’était donc soit ça, soit le match à la télé.

  22. @Genfer

    Alors allez voir le match dans un bistrot à Genève et arrêtez de nous courir sur le poireau avec vos expériences à 2euros 50 avec TVA. Si ces conditions dérangent vos petites natures effarouchées laissez tomber ce sport n’est pas fait pour v

  23. en synthèse:
    – malley devient sincèrement pathétique
    – les genevois sont fidèles à eux mêmes

    rien de nouveau sous le soleil…

  24. SCB-HCD de hier, de nombreux supporters biennois un peut partout (tribune, gradin bernois), avec maillots, écharpes et autres joyeusetées. Ben aucun problème…

  25. @ la rédaction: comment peut-on tolérer et laisser online un message tel que celui de « Jean-Michel », au-delà du politiquement correct et aux limites du racisme?

    Genfer et moi-même nous sommes fait censurer pour bien moins que ça vendredi soir, quand nous avons relevé à Mouquin que beaucoup de gens avaient vécu la même expérience que l’auteur…

  26. @ Yabadad Déjà un SCB c’est Berne pas Bienne.
    Et de deux, il n’y a pas d’autre possibilité à Bienne vu qu’il n’y a qu’un côté avec des places debouts.
    Quand je vois les places disponibles pour les visiteurs à Genève, je me dis que j’aimerais bien avoir ça quand je vais à l’extérieur.
    De Dieux…

  27. Les configurations de patinoire étant différentes :
    – y a pas de secteur neutre à la BCF Arena.
    – y a des secteurs neutres à Malley (mais encore faut-il se rendre dans le bon secteur) et aux Vernets.

    Après, y en a qui font des expériences pour prouver ce qu’ils veulent prouver. Tant mieux pour eux.

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