Dans quelques années, le seul souvenir qu’on aura de cette daube de match c’est que c’était la-fois-où-on-a-dû-remplacer-un-but-avant-le-match-parce-qu-il-était-trop-grand.
Le match en deux mots
Nuuuuuu uuuuuuuuuuuuuuul.
L’homme du match
Cela faisait quatre mois et demi que je n’avais plus écrit, et la dernière fois c’était pour l’orgasmique Suisse-Espagne qui avait vu Sergio « %&#@ » Ramos rater deux penalties.
J’avais commencé en disant « Il y a des matches après lesquels tu es devant ta page blanche et tu te dis « Putain, je vais raconter quoi moi ? »
Eh ben voilà, on y est. Du coup, l’homme du match c’est peut-être bien mescolles pour une fois, à me coucher à minuit et à mettre le réveil à 5 heures du mat’ avec chevillé au cœur l’espoir un peu fou de trouver un moyen de vous faire sourire à propos de ce match, tout en sachant que ceux qui l’ont vu auraient probablement préféré être chez le dentiste.
La buse du match
Il y a forcément un gars qui a dans son cahier des charges de vérifier la hauteur des goals avant le match (on joue un match de qualification de la coupe du monde, c’est pas exactement le tournoi annuel de l’amicale des brocanteurs de Boclens).
Eh ben crois-moi, ce gars, il dort pas très bien depuis hier soir.
Le tournant du match
Si c’est dans la préparation que se jouent certains matches, on peut noter qu’en 2020 la Lituanie a joué contre le Kazakhstan, l’Albanie et la Biélorussie (pendant que la Nati se frottait à l’Espagne, à l’Allemagne et de temps en temps à l’Ukraine). Puis, pour se donner un moral tout neuf avant le début des choses sérieuses, les Lituaniens ont organisé il y a quelques jours un amical contre le Kosovo, qu’ils ont perdu 4-0. Cela explique peut-être leur confiance au moment de rentrer sur le terrain et le fait qu’ils prennent une pilule d’entrée.
Le geste technique du match
Tout l’avant-match, et particulièrement ce moment mythique où il a fallu changer de goal. On aurait dit 6 Juniors F qui rangent le matos à la fin de l’entraînement, à tout renverser sur leur passage et à s’y reprendre jusqu’à ce que ça passe. Si la scène est trouvable sur Internet en intégralité, il faut la passer en léger accéléré avec la musique de Benny Hill, ça te fera ta journée.
Wenn ich und meine Freunde beim Umzug helfen, einfach weitergehen und den Kratzer an der Decke gekonnt ignorieren. pic.twitter.com/S28m8ltLnD
— Lars Nay (@_larsnay) March 28, 2021
Le geste pourri du match
L’ensemble des balles arrêtées suisses : coups franc tirés à hauteur des hanches, corners rasants au premier poteau avec même une petite merde de corner en deux temps à la toute fin… Avec un bon monteur, on peut proposer un long métrage au prochain festival du film d’horreur de Gerardmer.
Le chiffre à la con
Avec tout ce merdier pour mesurer, replanter puis changer les goals, le match a commencé avec 15 minutes de retard. Et une fois commencé, la Suisse a joué une minute et trente secondes jusqu’au but, puis rideau.
15 minutes de préliminaires pour 1’30 de plaisir, même ma première fois n’a pas eu un ratio aussi désastreux.
L’anecdote
C’est lors des JO de 1924 que la Nati a affronté la Lituanie pour la première fois, et on espère que ces derniers étaient vraiment convaincus que l’important c’était de participer, vu qu’ils ont pris 9-0 dans la besace. Il leur a fallu nonante ans pour s’en remettre, puisque les matches suivants – qui restaient les derniers en date jusqu’à hier soir – furent la double confrontation en 2014 et 2015 en qualifications de l’Euro 2016 (et deux victoires des Suisses sur le score de 4-0 et 2-1).
Et sinon, dans les tribunes ?
Une minute de silence avant le match suite au décès de Roger Vonlanthen, très respectée par le public.
La minute Pierre-Alain Dupuis
Bonne humeur sur le plateau et dans les loges pour meubler le quart d’heure de science-fiction que nous avons connu avant le coup d’envoi. Lemos a quand même bien taclé les copains schlabigehts en rappelant que si cette cacophonie avait eu lieu en Romandie, on en parlerait encore dans six mois.
Du coup, comme c’était parti sur de bonnes bases, Lemos et Von Bergen se sont bien amusés pendant la partie, même si on a senti David se crisper quand la Suisse a abordé les 10 dernières minutes avec son seul but d’avance. Vous verrez, ce traumatisme suite à Suisse-Danemark va durer tellement longtemps qu’on va finir par lui trouver un nom et qu’un jour il sera étudié en psychiatrie.
La rétrospective du prochain match
Je ne vois pas comment le prochain match pourrait être plus mauvais. Même contre la Finlande. Même en amical. Même à six contre six en faisant jouer la deux de Prangins.
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