Passer du dernier Euro à un match amical contre la Grèce, c’est comme se réveiller de sa nuit de noces et vite se taper une branlette sur un pied avec une râpe à fromage. Mais bon, y avait match, alors fallait y aller.
Le match en deux mots
Mi-molle.
L’homme du match
Alors évidemment, je pourrais citer Zuber, le nouvel hoplite de l’AEK Athènes, qui plante le premier et offre le deuxième à Vargas dans la foulée de son Euro majuscule.
Mais que dire de Xhaka, notre capitaine, seul joueur de l’équipe qui ne s’est pas vacciné contre la COVID (plus ou moins d’après les déclarations du porte parole de l’équipe de Suisse Adrian Arnold « Tous les autres sont vaccinés ou déjà guéris »), qui chope cette merde et se retrouve en quarantaine.
C’est difficilement imaginable de penser qu’un joueur d’Arsenal a joué tout l’Euro sans être vacciné, mais ça doit être vrai. Du coup je m’autorise à penser a minima que le temps qu’il passe à courir, il ne le passe pas à réfléchir.
La buse du match
Citons Murat Yakin, dans Le Matin :
«Xherdan manque d’entraînement et ne peut pas s’adonner à des séances intensives. Le risque serait beaucoup trop grand de compter sur lui pour ce rassemblement. Vu sa situation, de laquelle j’ai discuté avec lui, il aurait été un non-sens de le laisser s’entraîner et jouer.»
Shaqiri, le seul joueur au monde dont on peut dire que c’est un non-sens de le laisser s’entraîner.
Le tournant du match
Il a failli avoir lieu dans le dernier quart d’heure de la première mi-temps, seul moment où la Nati a vraiment été en difficulté. Tout à coup, dans la foulée de leur égalisation sur leur première occasion, les Grecs avaient le feu, on se serait cru sur l’île d’Eubée.
La pause a un peu cassé cette dynamique, puis Zuber et Vargas se sont associés pour clore le débat sur un deuxième but de toute beauté à la cinquantième minute.
L’esthète du match
L’esthète de TOUS les matches à venir de la Nati dans les 20 prochaines années restera à jamais Pogba et sa petite danse de merde sur son goal le 28 juin.
Je vous la remets pour le plaisir, et je parie que vous serez nombreux à finalement revoir la vidéo jusqu’au bout. Y a pas de mal à se faire du bien.
Le geste pourri du match
Mais au fait, que sont devenus nos internationaux après l’Euro ?
- Shaqiri est passé de Liverpool à Lyon
- Zuber est passé de l’Eintracht Francfort à l’AEK Athènes
- Gavranovic est passé de Dynamo Zagreb à Kayserispor
Et grosse maille personne d’autre n’a vraiment bougé.
Putain, ça valait vraiment la peine de sortir les Shadocks et de résister à l’Espagne au terme d’un Euro héroïque.
Le chiffre à la con
10. Le nombre de matches sans défaite d’affilée de la Grèce avant le match d’hier. Ce matin ils sont donc à zéro.
34. Le nombre de matches sans défaite d’affilée de l’Italie avant le match de dimanche. On en reparle lundi matin.
L’anecdote
Citons Maître Desproges, dans son livre « Les étrangers sont nuls » :
« Les Grecs s’appellent aussi « Hélène » c’est dire à quel point ils sont pédés. Quelquefois, ils enculent même leurs chevaux et roulent des pelles aux poneyses. »
Et sinon, dans les tribunes ?
3’500 spectateurs à Bâle pour le premier match de la Nati après cet Euro définitivement légendaire et pour le retour de Murat Yakin à la maison…
Les supporters bâlois étaient 30’000 contre Young Boys trois jours auparavant.
Bâle, ville de foot.
La minute Pierre-Alain Dupuis
En première mi-temps, un quelconque bovin dans les tribunes agite frénétiquement sa cloche. David Lemos explique que « La cloche aussi, ça nous avait manqué ». Alors que non, en fait.
Je veux bien croire qu’après trois semaines de confinement à Tokyo pour suivre le Jeux Olympiques dans une bulle en se mettant tous les matins un Q-tips de 30 centimètres dans le pif, on est content d’écouter le bruit d’un ongle sur un tableau noir, mais les cloches dans les stades, c’est aussi incongru que le groupe de Guggenmusik « Les Assoiffés » qui viendrait jouer 20 secondes de Eye of the Tiger pour faire chier les vaches dans un pâturage, au dessus de Châtel-Saint-Denis.
La rétrospective du prochain match
En 1982, l’équipe d’Italie championne du monde étrenne son titre en match amical à Rome contre la Suisse, et perd 0-1 (but d’Elsener, ça me file un coup de vieux).
Entre temps le Portugal a aussi fêté son titre de champion d’Europe en 2016 en prenant 2-0 à Bâle.
Alors venez les ragazzi. On sait faire.
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