Un bel été, à Plüss !

La saison 2013/2014 a quasiment vécu (merci au Z de me permettre de suivre la finale sans me ronger les ongles). Petit retour en arrière en images, juste avant l’heure des schlaps et du mojito.

J’avoue avoir ressenti comme une obligation morale de revenir sur cette saison compte tenu de ma longue absence sur ces pages. Je ne t’ai pas manqué, je sais, mais juste pour t’emmerder, je te ponds un papier inutile de plus. Na, comme on dit dans ma cour d’école. Mais comme je n’ai ni l’envie, ni le temps de me fouler outre mesure pour un ahuri de ton espèce, je te propose un petit voyage dans le temps, non pas en dansant le mia avec Michel Gondry mais plutôt à travers quelques photos prises au téléphone, à la Mouquin j’ai envie de dire. Tu me pardonneras la qualité des clichés, n’est pas Alain Wicht qui veut.

Je commence plus où moins où j’en étais avant d’arrêter de répondre aux mails de mon cher rédenchef, c’est-à-dire au milieu de l’automne. Le 23 novembre 2013 précisément, jour de cette somptueuse bâche dont je ne te livre ici qu’un détail vu de derrière. En entier, ça donnait, sur fond de skyline du quartier du Bourg, une silhouette géante tenant une écharpe sur laquelle on lisait «BEDINGUNGSLOSE LEIDENSCHAFT». Très sympa, même si j’aurais volontiers ajouté «BORDEL !!!». Quoi qu’il en soit, ç’a été efficace puisque victoire 2-1 contre le SCB il y a eu ce soir-là.

Ce cliché-ci est destiné à étayer irréfutablement la nullité de l’étude sociologique menée à Fribourg et contée l’automne dernier sur ce site par l’un de mes éminents confrères. Je t’explique: un peu gênés (j’euphémise) par la nouvelle politique lémano-fribourgeoise en matière de secteurs visiteurs, un ami et moi nous nous sommes ruinés et avons acquis des places assises dans le hangar des Vernets pour voir notre équipe prendre sa revanche quelques jours après un 3e tiers de sinistre mémoire au même endroit. Evidemment, il s’agissait d’un match «premium», ou autre nom débile pour dire que tu paies plus cher pour la même chose. Je ne peux pas garantir si c’était à cause de nos maillots fribourgeois, pourtant semi-dissimulés sous nos manteaux, mais les faits sont là: nous avons été sauvagement agressés! Tous nos voisins tapaient dans des machins comme ça:

Ah, je te jure, ça valait le coup d’aller en places assises. La prochaine fois, je vais au milieu des Irréductibles Grenat avec un maillot de Birbaum sur les épaules et un autre de Sprunger autour de la taille, ça ne pourra pas être pire. Heureusement que chez nous, pas de ça, Lisette. (Pensais-je alors.) Non, chez nous, tu ne comptes que sur tes mains (quand tu les as libres, parce que la bibine, elle ne tient pas toute seule en l’air) et sur ta voix pour faire du bruit. Le bruit, denrée de plus en plus rare à St-Léonard à mesure que le public s’embourgeoise, se SCBise. Heureusement que de temps en temps, un type comme Mauldin secoue un peu tout le monde.

Enfin, il paraît que c’est normal, que c’est l’époque qui veut ça. Maintenant, soit tu es un dangereux ultra avec ta cagoule, tes tatouages et un petit pois à la place du cerveau, soit tu est un Cüplitrinker en costard qui vient faire du business pendant les matchs. Mais bon, tant qu’on ne nous met pas de kiss-cam…

Comme tu le vois, à Fribourg, on n’hésite pas à sortir le tracteur pour se rendre en terres lémaniques, que ce soit pour soutenir notre équipe ou non. Tu ne me crois pas? Contrairement aux véritables dépositaires de la Passion rouge et blanche, je fais partie des 30’000 événementiels qui se sont rendus au Stade de Genève pour ce qui restera le match le plus pénible de la saison. Tu es Lausannois ou Genveois et tu t’es fait chier devant cette partie de pousse-puck en plein air? Alors imagine en étant neutre (à tendance légèrement pro-Loz sur ce match, quand même, faut pas déconner). En exclu, voici le meilleur moment du match, évidemment raté par les caméras de la RTS:

En parlant de Lausannois, faudrait vraiment qu’on fasse quelque chose pour Ngoy. Le mec est sympa, défend solide quand il évite de se prendre pour Nummelin, et on sait qu’il est chambreur dans le vestiaire et que ses propos ne doivent pas forcément être pris au premier degré. On sait aussi qu’il est tellement rapide qu’il peut rattraper en deux coups de patins un Cunti ou un Ambühl lancé à pleine vitesse. Mais de là à vouloir commencer la prolongation assis, comme le soir du 28 janvier dernier face aux Autrichiens du HC SRG SSR…

Vu que tu fréquentes ce site, tu es forcément Lausannois, même si tu ne le sais pas (encore). Une petite photo rien que pour toi. Tout le plaisir est pour moi: c’est chou, une équipe qui fête sa qualif’ pour les play-off.

Je fais ma grande gueule, mais il n’y a pas si longtemps, chez nous, on se battait pour les atteindre, les play-off, et on n’y arrivait pas. Je fais partie de ceux qui ne réalisent toujours pas complètement qu’on est (re)devenus un gros club. Mais certains l’ont bien trop vite réalisé et assimilé, malheureusement. Ça te donne des ambiances pourrissimes en finale du championnat, par exemple (vécu il y a un an) ou des saisons régulières où les moments de fusion de la Patinoire se comptent sur les doigts d’une main de bûcheron aveugle. Et comme au bout d’un moment, ça inquiète jusqu’aux instances dirigeantes du club (non, je rigole, c’était surtout pour pouvoir placer deux-trois pubs en plus), on en vient à pactiser avec le Malin, à se soumettre entièrement au mal absolu. On distribue (mais gratos, hein, pas comme aux Vernets) des clap-tifos pour le premier match des play-off. Le début de la fin.

On s’était foutu de ma gueule lorsqu’en début de saison, je voyais Lausanne ET Ambrì en play-off. «Blabla, tu loses à chaque fois au Nostradamus d’Or, blablabla.» Eh ben je vous em(m)brasse tous et regrette de ne pas avoir misé deux-trois piécettes là-dessus. Encore que pour les Léventins, seuls autres à soutenir un club un peu correct dans la ligue (le troisième club acceptable, dans tout le hockey suisse, étant les Sierrois, comme tout le monde le sait), il est permis de douter qu’ils aient réellement participé à ces séries 2014. En même temps, quand tu vois la neige qui subsistait aux abords de la Valascia au soir du match 2, on pouvait légitimement plutôt se croire en décembre ou janvier.

Après l’interminable attente depuis 2006, les admirables supporters Biancoblù n’auront donc eu que deux matchs à domicile, quatre en tout, pour humer à nouveau l’ambiance des play-off. Perso, je leur souhaite d’y retourner dès l’année prochaine, et si possible d’y passer au moins un tour, par exemple aux dépens de Lugano ou de Zoug. Ce serait la folie et ces fans (sauf Ueli) le méritent. Ciao Ambrì!

Ce papier aurait dû paraître il y a deux jours déjà, mais c’était trop frais, il m’a d’abord fallu digérer l’élimination face à ce Kloten que nous aurions dû poutzer en cinq matchs maximum. Au final, les deux premiers duels de cette série nous auront doublement coûté la qualif’: en apportant aux Gaydoul boys les deux coches qui leur font au final gagner la série, et en ayant laissé à notre équipe le sentiment d’avoir perdu sans avoir été moins bons. C’était pourtant bien parti, Gottéron aurait très bien pu mener 2 victoires à 0, mais il a manqué quelques charges, quelques décibels dans les gradins et quelques coups de sifflet (la règle n°596 IIHF ne s’applique pourtant normalement que le samedi).

Et puis, malgré le 7-1 du match 3 (ou à cause de celui-ci?), les Dragons ont progressivement déjoué jusqu’à rater totalement leur quatrième sortie. Heureusement que Tonton Larry était là pour les remettre dans le droit chemin.

Au moins (merci Larry), on aura vécu un très très grand moment avant de baisser pavillon. Le dénouement de ce match 5, je ne risque pas de l’oublier de sitôt. Il serait entré en bonne place dans les livres d’Histoire si les Fribourgeois avaient fini par tourner la série. Enfin, on a tout de même eu le droit de rêver (et de stresser) trois jours de plus. Pour terminer cette petite rétrospective, voilà la dernière image des Fribourgeois sur la glace du Schluefweg en cette saison 2013/2014 faite de hauts et de bas, d’attentes irréalistes et d’espoirs déçus, de (trop rares) moments d’euphorie et d’instants d’abattement. Une saison de hockey, quoi.

En bonus, pour toi qui as lu jusqu’ici, reçois toi aussi ta médaille de bronze. On ne sait plus qu’en foutre à Fribourg:

Écrit par Hilde Blatter

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5 Commentaires

  1. Merci pour ce papier, glacé et chauffant, propre et partagé, inutile mais nécessaire, vivant et vécu, juste et bon, comme « une saison de hockey, quoi ».

    Sinon sur la photo du TITRE, on reconnaît bien Andreï, Macha et Slava.
    À l’année prochaine, pour le titre, comme d’hab.

  2. en même temps les autrichiens ils t’emmerdent parce qu’ils ont un palmarès EUX ! et Fribourg qui se dit romand alors que tous leurs tifos sont en allemand… n’importe quoi

  3. En même temps les autrichiens sont des fumiers donc voilà. Ton palmarès -> en sushi -> dans ton uc’ et Fribourg c’est romand jusqu’à preuve du contraire…

    Alors silence vermisseau…

  4. Bel article mais je comprends pas l’amour pour Ambri qui est un club assez détestable dans les faits. Ils sortent de l’argent qu’ils n’ont pas pour se sauver chaque année et on se réjouit parce que c’est un club « de gentils » avec des soi disant fidèles supporters (qu’ils reviennent en playout on verra les affluences après).

    C’est peut-être parce que je suis Lausannois et qu’ici c’est pas le grand amour avec Ambri et ses supporters si on traîne en tribune ouest… Mais sérieusement la seule utilité de ce club est de faire rager les Biennois bien comme il faut « mais nous si on faisait pareil on aurait déjà gagner 14 fois d’affilée le championnat bla bla bla ».

    Bref je comprends pas cet amour de « toute la Suisse » pour ce club.

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