Le sourire c’est bon pour la santé

Alerte nouveauté ! Désormais, chaque mois, Carton-Rouge aura le plaisir de sortir ses griffes dans le nouvel hebdomadaire régional répondant au doux nom de Riviera Chablais votre région. Notre mission : croquer une thématique d’actualité sur le sport suisse avec impertinence. Nous publierons quelques jours plus tard cette chronique sur notre site. La première fournée vous est livrée ici et elle porte sur le double de Soeur Sourire : Lara Gut-Behrami.

Le sport en ce moment, c’est assez chiant. Pas de public, peu d’émotion. Heureusement, il y a eu les Championnats du monde de ski récemment. Et comme on a plutôt l’habitude de regarder ces équilibristes sur lattes devant son écran, on n’a pas trop vu la différence par rapport à d’habitude. En plus, on nous prédisait une razzia suisse. Une projection confirmée par la victoire de Lara Gut-Behrami en Super-G dès la première course. Sauf que. Sauf que la Tessinoise l’a emporté en tirant la tronche. Ou en n’esquissant qu’un très timide mini-sourire. C’est selon si on voit les choses à la Michel Drucker ou à la Patrick Dewaere. Sa première réaction fut de dire qu’elle était heureuse « d’avoir dans sa vie des choses en dehors du ski pour trouver du bonheur». Elle ajoutait le soir même de sa victoire que « ce ne sont pas les médailles qui changent la vie des athlètes mais les blessures». Si vous connaissez des gens qui écoutent Adèle en boucle et à qui il ne manque pas grand-chose pour aller se jeter sous le train, il faut espérer pour eux qu’ils n’étaient pas devant leur télé à ce moment-là.  « Ce titre, sans doute en a-t-elle longtemps rêvé. Mais maintenant qu’elle l’obtient, elle semble ne plus en avoir besoin », résumait Lionel Pittet dans le Temps.

Reste qu’une mini-polémique est née. Et pour cause : c’est ton boulot, tu gagnes mais tu es moins contente que quand tu remarques qu’il reste du Ragusa dans le frigo (oui tout le monde sait que cela se mange froid). Pas facile à comprendre pour les fans. Imaginez votre patron annonçant à tout le personnel une année record avec une tête d’enterrement en arguant que pour un entrepreneur «ce ne sont pas les profits qui changent sa vie, mais les pertes».  Bonjour l’ambiance ! Ça pue la fête de boîte de fin d’année au Tea Room miteux d’en bas. Vous nous direz que nous ne sommes pas les employés de Lara Gut-Behrami. Ce n’est pas faux. Tout au plus, nous sommes des supporters qui pourrions émettre l’envie de vibrer un tantinet au travers de ses exploits. Des supporters qui aimeraient bien qu’elle soit au minimum aussi contente que nous quand elle gagne. Au risque de lui préférer ses rivales. Heureusement, quelques jours plus tard, la Tessinoise remportait le slalom géant à Laraclette en explosant de joie. La polémique a ainsi eu droit à un enterrement de première classe. On ne pouvait soi-disant plus s’offusquer d’une telle championne qui a le droit à ses ressentis. Ça tombe bien, c’est notre droit aussi d’avoir un ressenti. Et celui-ci n’est humainement pas très glorieux la concernant.

 

 

Crédits photographiques:

Lara Gut-Behrami : Stefan Brending/CC0/Wikimedia Commons https://commons.wikimedia.org/wiki/File:2017_Audi_FIS_Ski_Weltcup_Garmisch-Partenkirchen_Damen_-_Lara_Gut_-_by_2eight_-_8SC8776.jpg 

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