La Coupe du Monde des clubs, on en pense quoi, de ce chenit ?

Depuis quelques jours, on n’arrête pas d’entendre parler de la nouvelle invention du Géo Trouvetou de la FIFA, le philanthrope de Brig, on a nommé Gianni Infantino. En gros, il va s’agir d’un tournoi de 32 clubs du monde entier, qui va se dérouler aux Etats-Unis – parce que c’est sympa de faire croire au Canada et au Mexique qu’ils co-organisent le mondial mais faut pas non plus abuser – l’été prochain, avant de revenir tous les 4 ans, probablement relativement souvent en Arabie Saoudite. On avait déjà un peu parlé de l’idée à la base, mais maintenant que ça prend forme, on en pense quoi, à la Rédac ?

Vincent Roesch

Quelle idée de génie ! Courbettes, tapis rouge et cotillons en l’honneur de cette belle et digne FIFA. Non, franchement, quel pied ça va être de voir l’équipe coréenne d’Ulsan HD (rien à voir avec leur résolution, c’est l’abréviation de Hyundai) dirigé par Kim Pan-gon et mené à la baguette par leur milieu de terrain Seung-beom Ko face au Mamelodi Sundowns présidé par Patrice Motsepe et dont la cage est gardée par Sanele Tshabalala. Un club sud-africain qui se prend pour le Brésil (leur surnom est The Brazilians et ils jouent en jaune et bleu) et qui a la devise la plus beauf de l’histoire (à égalité avec : only God can judge me). Oui, cette phrase que tu retrouves à coup sûr tatouée sur le corps d’un(e) candidat(e) de télé-réalité : the Sky is the Limit.

 

Olivier Bender

Enfin du vrai sport à la télé, durant l’été, les années impaires !

Enfin !

Merci à toi, Gianni du Valais, merci à toi la FIFA !

2025 n’a pas encore pointé le bout de son nez qu’on sent déjà le bon millésime. Enfin une vraie Coupe du Monde des clubs !

Il en aura fallu, à la FIFA, pour nous concocter une vraie Champions League élargie digne de ce nom. Bien sûr, un autre Valaisan avant Infantino avait dû mettre la Coupe du Monde des nations sur les bons rails. Mais voilà, la première mouture est livrée, il ne reste plus qu’à la jouer. Exit ces pseudo tournois alibis exhibitions joués à Tokyo en fin d’année où la grosse écurie européenne venait pavaner deux matches pour repartir avec la coupe. Sauf Chelsea, bien sûr. #loser

On aura du vrai sport à la télé en 2025 en été, et gratuitement en plus. Merci Gianni d’avoir pu obtenir la diffusion des images de l’ensemble des matchs en clair. Les pays pauvres t’en remercieront à jamais, les pauvres des autres pays également. On est juste un peu déçu sur les horaires, mais bon, la santé des joueurs avant tout, on ne met pas des matchs à des heures abracadabrantes, en été, quand il fait chaud, même pour quelques millions en plus.

32 équipes, 11 européennes pour le titre (RB Salzburg ne comptant pas vraiment, on est d’accord?) et 20 des autres continents pour participer, pour mesurer la distance qui les sépare des meilleurs. On aime ces matchs où un petit peut créer la surprise, sur un match (souvenez-vous de l’Arabie Saoudite qui avait battu la future championne Argentine du roi Messi au Qatar, au premier tour, à l’instar de la Suisse en Afrique du Sud contre l’Espagne, sur un but du Valaisan – encore un – Gelson Fernandes). Il n’y en aura pas, cette fois-ci, mais tant pis, on aime quand même.

Vivement juin, je vous le dis.

Il va y avoir enfin du vrai du sport à la télé en été les années impaires ! Il y aura des étoiles dans les yeux. 13 d’abord, puis une myriade ensuite.

Jean-Marc Delacrétaz

Tu as volé ma passion,
Versé des gouttes sur mon front.
Aucun tournoi ne m’apaisera.
Tu ne vaux rien, vilaine FIFA.
Tu m’as retiré du cœur
Et la passion et la ferveur.
Tu n’as plus besoin d’avocat.
Tu ne vaux rien, vilaine FIFA.

Ta Coupe des clubs je n’en veux pas.
Je veux qu’elle crève.
Je suis contre.

Les chaînes TV qui s’accommodent
Des règles prévues par Gianni
Ne pourront jamais t’écouter,
Pas même Crésus à tes côtés.
Les présidents, les puissants,
Parce que Blatter était débile,
Te pardonneront mais pas moi.
Tu ne vaux rien, vilaine FIFA.

Ta Coupe des clubs je n’en veux pas.
Je veux qu’elle crève.
Je suis contre.

Kevin Zermatten

2025 semble être la bonne année pour être assidu sur le tournoi de Wimbledon prévu du 30 juin au 13 juillet. La finale de la « CDMDC » se passera le 13 juillet justement, ce sera l’occasion de manquer la finale de ce furoncle de compétition qu’est la « Coupe du Monde des clubs ». Par la même occasion, il y a moyen de louper l’Euro féminin, qui par ailleurs attire plus de monde dans ses stands de propagande par le fait qu’ils ont une PlayStation a disposition que par l’intérêt porté à la compétition, expérience faite ou plutôt observée ! Du coup, les vacances sont prévues pour la fin juillet dans un chalet loin de tout et sans connexion, histoire d’également manquer ça. Étant un féru de sports de toutes sortes, il est fort possible que l’été 2025 soit calme de ce côté-là, mais ça me fera certainement moins de mal que de regarder ce cheni. L’occasion de travailler mon jeu de pétanque, taper au jass ou même travailler mon swing au golf, sait-on jamais…

Florent Gonnet

Pour moi, c’est vite vu, ce sera Euro féminin en Suisse à tous les étages du 2 au 27 juillet. Or figurez-vous que Gianni « Je me sens (insert noun) » Infantino a eu la bonne occasion de leur couper l’herbe sous le pied en mettant sa Coupe du monde des clubs à peu près en même temps, du 15 juin au 13 juillet. De toute façon, rien ne va dans ce projet foireux : pot-pourri de clubs, participation à la carte, compétition aux États-Unis (du coup c’est réglé niveau horaire pour nous) avec des stades méga-éloignés, impossibilité subséquente pour les fans de s’y rendre, diffusion gratuite sur DAZN (bien non?) mais qui vient de se faire arroser par l’Arabie saoudite, la liste est sans fin… Honnêtement, heureusement que le Haut-Valais nous a donné la série Tschugger, car au niveau du foot c’est quand même une belle machine à fossoyeurs !

Olivier Di Lello

Plus grand-chose ne peut nous surprendre à ce stade, donc je n’en pense rien du tout et je ne pense pas que je regarderai. Tout au plus un petit moment si je tombe dessus, par curiosité, mais ça me lassera vite. C’est nul, mais le foot dans son ensemble est devenu une caricature de notre société droguée à la consommation (dont je fais partie), et cette Coupe du Monde des Clubs n’en est qu’un exemple de plus. Je ne jette pas la pierre hein, car n’importe quel sport aussi populaire deviendrait pareil en l’état actuel. Pourquoi ne pas profiter de se faire de l’argent puisque c’est le but de tout le monde sur cette planète de toute façon ? Une question me taraude cependant l’esprit… Est-ce que désormais on devra préciser la Coupe du Monde des Pays pour éviter toute confusion ?

Laurent Bouvier

Je sais pas vous, mais pour moi, ce nouveau format de la Coupe du Monde des Clubs, c’est ce qui se rapproche le plus de la Coupe du Monde de Quidditch dans notre pauvre et misérable monde réel. Des équipes au nom exotique, des joueurs dont on entendra parler pour la première et la dernière fois, et un système de qualification aussi équitable qu’Albus Dumbledore remettant la Coupe des Maisons en fin d’année à Poudlard. Honnêtement, entre nous, ce tournoi a pour moi un petit air des « plus grands héros de la Terre ». Le problème, c’est qu’une compétition faisant s’affronter les plus grands héros de la planète football, ça existe déjà, ça se tient en Europe, et ça s’appelle la Ligue des Champions.

Alors oui, l’Europe n’est pas le centre du monde, tout ça. Mais la Champions Hockey League va-t-elle pour autant trouver son maître en matière de fréquentation des stades ? Rien n’est moins sûr. Comparaison n’est pas raison, dit grand-mère. Ainsi la Champions Hockey League, puisqu’on parle d’elle, fonctionne mieux, force est de le constater, à Sheffield (8’200 spectateurs en moyenne cette saison) qu’à Zurich (3’300 pour le même nombre de matchs). Mais la Coupe du Monde peut-elle vraiment, elle aussi et selon cette logique, générer plus d’intérêt chez les pauvres petits, fiers de se confronter à plus riches forts qu’eux hors de leurs frontières et de montrer qu’eux aussi savent jouer au ballon, que chez les grands européens, qui l’ont déjà gagnée 16 fois sur les 20 premières éditions ?

Même dans ce cas, le problème semble rester ailleurs. Car la Coupe du Monde des Clubs se tiendra aux États-Unis – dans un seul pays, donc. De quoi sans doute nettement refroidir les ultras de l’Auckland City FC et des Mamelodi Sundowns de Pretoria qui se réjouissaient de montrer au monde de quel bois ils se chauffent. Un problème sans solution viable, puisque l’alternative logique (à la façon des compétitions continentales et nationales, où chaque équipe accueille ou visite ses adversaires) coûterait à la planète au bas mot 120’000 kilomètres d’avion (le double en cas de matchs aller-retour) rien que pour le groupe F de l’édition 2025, composé du Borussia Dortmund, du Fluminense FC de Rio, des Sundowns susnommés et des Coréens du Ulsan HD. En un mot comme en cent: un non-sens. Mais on espère tout de même que Gianni Infantino ne fait pas partie de nos lecteurs, car il serait bien capable de s’en inspirer.

Raphaël Iberg

La quoi ? En ce qui me concerne, je passerai le mois de juillet à prendre le train gratuitement entre Genève, Sion, Berne, Lucerne, Zurich et Bâle pour 17 matches de l’Euro 2025. Non, aucun arrêt prévu à Brig ou à Riyadh.

Comptez sur moi pour revenir gueuler quand la première édition féminine de ce machin dont tous les autres parlent dans cet article aura lieu en 2026 (oui, c’est prévu) et quand la fameuse Coupe du Monde féminine des Pays (oui, c’est déjà adopté, merci Olivier !) se tiendra en Arabie saoudite en 2035 (c’est pas acté, mais ça pue).

Paul Carruzzo

Avec un calendrier aussi chargé que Pantani dans la montée du Mont Ventoux, Gianni Infantino a réussi le tour de passe-passe d’organiser une nouvelle compétition, la CDMC (Coupe Des Millionnaires Carbonisés). Merci qui ? Merci à l’aigle de Brigue. Réussir à rassembler les meilleurs clubs de foot au monde (à l’exception du FC Sion, du Qarabağ FK, des Toronto Lynx, du Bangkok United et des Blues Eagles de Lilongwe), c’est un coup de Blatter, pardon, de génie. Cette compétition était attendue depuis des décennies par tous les véritables fans de foot qui n’en pouvaient plus de regarder pour la XXIème fois un Milan-Real ou Dortmund-PSG en CL sur des sites frelatés chinois. Désormais, place à de vrais derbys estivaux sur terres américaines qui viendront accompagner nos apéros prolongés et égayer la vie des ménagères du Tennessee. Sur Carton-Rouge.ch, on a très longuement fait le job d’analyse sur les affiches proposées, alors à vos agendas pour les trois matchs de gala à ne manquer sous aucun prétexte vu qu’ils décideront du succès ou non de ce tournoi à résonnance planétaire :

20 juin 2025 : Club León – Espérance Sportive de Tunis

25 juin 2025: Urawa Red Diamonds – CF Monterrey

26 juin 2025 : Wydad AC – Al Ain FC

À mon humble avis, cette compétition est tout simplement la meilleure chose qui soit arrivée au foot moderne, peut-être juste après la promotion d’Hoffenheim en Bundesliga en 2008. Pour l’imager, je dirais tout simplement que c’est ici que le : « S’il te plaît dessine-moi un mouton » du Petit Prince a pris toute sa dimension à mes yeux, au premier et deuxième degré.

Joey Horacsek

On est quand même sur un truc assez costaud. On ne va pas revenir ici sur le problème de la charge des matchs que cela représente, ni sur le but in fine d’une telle compétition (oui, je me débrouille en auto-promo). Non. Moi, ce qui me semble le plus drôle dans cette compétition, ce seront les équipes présentes. Déjà, l’un des critères principaux, ce sera les classement des clubs continentaux, qui sont déjà de sacrées fumisteries. Puis on prend les derniers vainqueurs des compétitions continentales, profitez de ce critère car c’est le seul à être logique. On y ajoute, selon les continents, certains champions nationaux, des nations qu’on aime bien -comprenez bankable-. Puis on enlève des clubs normalement qualifiés mais qui proviennent de pays déjà suffisamment représentés. Vous n’avez rien compris ? C’est normal.

Du coup, on se retrouve avec quelques cocasseries. En Amérique du Nord par exemple, on notera l’absence du Club America, probablement de loin la plus grande équipe historique du continent. Mais le mieux c’est en Europe, continent d’où proviendront un tiers des engagés, ce qui génère un joyeux bordel. Voyez plutôt, des institutions comme le Barça ou Liverpool n’y seront pas (gageons qu’ils ne s’en plaignent pas), par contre Benfica et même… le RB Salzburg, oui ! Ah, le RB Salzburg, pénible 32ème sur 36 en Ligue des Champions (devant YB, quand même), c’est clair qu’ils vont kiffer, les fans américains ! On apprendrait un prochain sponsoring entre la marque aux taureaux rouges et la FIFA dans quelques temps que pas grand monde ne serait surpris…

A propos Joey Horacsek 96 Articles
Bon ça va, je vais pas vous sortir ma biographie

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