La Suisse, une nation de ski

On pourrait penser que le ski alpin n’intéresse plus grand monde en Suisse, que les téléspectateurs ont plus excitant à regarder, que les amateurs de sport s’ennuient dans le froid. On se tromperait. Le spectacle ski fait toujours fureur dans notre pays. La preuve par quelques chiffres.

Le 13 janvier, la descente de Wengen a enregistré une part de marché de 53,1% sur TSR2. En comparant avec les sommets d’audience de la dernière Coupe du monde de football, c’est seulement quatre points de moins que la finale Italie – France (57,3%) et quatorze de moins (67,4%) que Suisse – Ukraine, toujours sur la chaîne romande.En termes absolus, le foot a l’avantage de se jouer en soirée (à quand une descente de Wengen aux flambeaux ?) et donc de drainer davantage de téléspectateurs. Ainsi, 172’700 Romands ont suivi Didier Cuche dompter sans s’affoler les 4,5 km du Lauberhorn, tandis qu’ils étaient 499’000 à voir Marco Streller s’affoler sans dompter les 1,91 m d’Oleksandr Shovkovsky.

Côté alémanique, le ski alpin prend des allures de religion. SF2 a attiré 1,05 million de personnes (79,9 % de part de marché !) pour le rendez-vous annuel de Wengen, contre 1,7 million pour Suisse – Ukraine (76,3%). A noter encore que ce huitième de finale de triste mémoire avait effacé des tablettes l’ancien record d’audience en Suisse : la descente des Mondiaux de Bormio de 1985 remportée par Pirmin Zurbriggen.
Le ski ne cartonne pas seulement sur le petit écran en Suisse. Plutôt que le confort d’un canapé, la commodité de dizaines de caméras et les commentaires toujours avisés des envoyés spéciaux, certains préfèrent le froid, la seule vue du schuss final et les vociférations des fans-clubs. Ils étaient 21’000 amassés le long du Lauberhorn, et encore plus une semaine auparavant pour assister au géant d’Adelboden.

Qui dit mieux ? L’Autriche, avec sa classique Kitzbühel. Mais c’est à peu près tout dans les grandes nations du ski. Les Italiens attendent un successeur à Alberto Tomba. Les Scandinaves sont oubliés du calendrier (Are et ses Mondiaux exceptés). Les Américains s’en foutent. Les Français se désintéressent, comme en témoignent les seules 2’000 personnes présentes lors de la descente de Val d’Isère samedi passé. Et encore ! A ces 2’000 spectateurs, il faudrait retrancher les cohortes de supporters de Didier Cuche, Didier Défago, Bruno Kernen ou Silvan Zurbriggen…

Écrit par Grégoire Silacci

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