Un match à l’image de la saison

N’y a-t-il rien de mieux à faire que d’aller voir un match de hornuss le mardi soir devant une foule éparse et un rythme de jeu à faire rire un entraîneur de Mini Top ? Le Lausanne HC, pathétique pendant 52 minutes, s’est finalement imposé face à une pâle équipe de Thurgovie grâce à un sursaut d’orgueil qui lui a permis de remonter un déficit de trois buts en trois minutes et de finalement passer l’épaule à quelques secondes du coup de sirène, synonyme de couperet.

Dans une ambiance frissonnante (de froid), la bande à Cadieux – qui a d’ailleurs le rôle principal dans «Y a-t-il encore un pilote dans l’avion ?» –  a réalisé un match parfait…ement identique à la saison disputée.Le plus accablant dans l’histoire est probablement le fait que son adversaire était venu avec la ferme intention de ne rien montrer. Une trentaine de minutes avant le match, il se murmure qu’un joueur thurgovien, assis et regardant dans le vide, expliqua avec nonchalance au directeur administratif lausannois que leur motivation était proche des performances du LHC à l’extérieur : zéro.
Et pour cause, la troupe du capitaine Ronny Keller s’est déplacée à trois blocs (plus six fans) et le manager-caissier-entraîneur-speaker-masseur-grand-manitou Felix Burgener avait décidé de tester un nouveau système afin de grossir son classeur «ricardo-esque» de notes. Quatre derrière, un au forecheck – mais léger le pressing –, tous les composants pour produire du jeu spectaculaire… Vous allez me dire qu’en face, chez les locaux, le système Cadieux «sauve qui peut» et «je te téléphone pour te dire ce que je vais faire» n’est pas véritablement plus attractif !


Joie des Lausannois après l’égalisation. Photo Pascal Muller

Faible à la relance, mauvais en box-play, se traînant avec suffisance sur la glace et en manque total de réussite (notamment Belanger), les Lausannois (avec la complaisance des Thurgoviens) n’avaient rien dans leurs bagages pour nous produire une belle soirée de hockey. Pire, tous les ingrédients étaient réunis pour que le LHC subisse sa 7ème défaite en neuf matches (la quatrième de rang) : un tendre adversaire, une domination stérile, une défense aux abois et un Merz en pleine possession de ses moyens… Ce dernier a réussi l’exploit d’envoyer la rondelle en dehors de la surface de jeu alors que le LHC venait d’être puni à tort par le meilleur homme sur la glace hier soir, le seul à mettre de la détermination dans ses actions : l’arbitre !
En six minutes (44’-50’), les Alémaniques, sans être brillants, ont assommé des Vaudois apathiques. N’ayant plus rien à perdre, les Lausannois ont ensuite livré un dernier baroud d’honneur emprunt de chance et d’orgueil. Le plus inquiétant dans cette histoire est leur non-capacité à prendre le match à leur compte et à imposer du rythme à l’image des huit dernières minutes. Dans les travées de Malley, quelques supporters osaient même évoquer «le doute concernant le professionnalisme qui plane au dessus de certains éléments lausannois». Ton chroniqueur n’ira certes pas jusque-là, mais les deux visages montrés hier soir et tout au long de la saison à la maison et à l’extérieur à la manière du personnage double de Stevenson peut paraître étrange.
Le Lausanne Hockey Club a récolté les trois points et c’est là le principal sujet de satisfaction avec la très prometteuse prestation du jeune espoir genevois Gaëtan Augsburger (1988) qui fut plus rapide et plus dangereux que la majorité des pensionnaires de LNB hier soir. La défaite d’Olten face à Bienne (2-6) met la pression sur les Souris qui auront l’obligation de l’emporter en terre lausannoise vendredi s’ils veulent garder l’espoir de figurer dans les huit à la fin de la saison régulière.
Au vu des événements qui se déroulent en coulisse, il serait de bon goût de gagner vendredi à l’occasion du deuxième opus de Malley frissonne afin de pouvoir préparer les play-offs plus sereinement, et enfin mettre les grandes voiles et voguer vers les sommets. Foi de Lausannois, la course à l’étiquette verte du Teletext n’est pas encore jouée.

LHC – Thurgovie 6-5 (1-0 1-2 4-3)

Malley : 2040 spectateurs.
Arbitre : M. Peer.
Buts : 11e Bélanger (Brechbühl) 1-0, 22e Brägger (Kparghai) 1-1, 32e Brägger (5c4) 1-2, 32e Aeschlimann (Villa) 2-2, 44e Tognini (5c3) 2-3, 49e Hendry (Korsch) 2-4, 50e Meichtry (5c4) 2-5, 53e Lefebvre (Bélanger/5c4) 3-5, 53e Botta (Conz) 4-5, 56e Conz (Lefebvre/5c4) 5-5, 60e Conz (Aeschlimann) 6-5.
LHC : Berger; Merz, Schäublin; Grieder, Benturqui; Ermacora, Schilt; Villa; Tschudy; Lefebvre, Bélanger, Brechbühl; Botta, Aeschlimann, Conz; Schönenberger, Schümperli, Bieri; Augsburger.
Thurgovie : Schoop; Keller, Welti; Kparghai, Meichtry; Wüst, Rigamonti; Hendry, Tognini, Korsch; Truttman, Brägger, Schuler; Annen, Toschini, Dähler.
Pénalités : 6×2′ contre LHC et 5×2′ contre Thurgovie.
Notes : LHC joue sans Kamber (malade), Staudenmann ni Lussier (blessés).

Écrit par Daniel Corthésy

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