Zurich en mode suisse

Qu’il paraît loin le temps où Lugano boutait l’Inter hors de la compétition en 1995. On se rappelle à peine de St-Gall qui se payait Chelsea en 2000. L’épopée bâloise en Ligue des Champions jaunit gentiment dans les esprits. Puis, Bosman et ses copains sont passés par là, la Coupe aux grandes oreilles est convoitée depuis quelques années par quatre équipes de la même nation et pendant ce temps-là…

…le fossé s’est largement creusé. Un gouffre. Il n’y a plus de petites équipes dit-on ? Moi je dis qu’il y en a bien plus qu’avant. Mais comme les «gros» rencontrent les «petits» bien moins souvent qu’avant, les surprises sautent d’autant plus aux yeux. Demandez aux Luxembourgeois comment ça fait. Ou à Famagouste, ou à Cluj… La Coupe d’Europe est toujours, pour l’instant, une Coupe. Heureusement. Enfin, jusqu’au moment où les clubs les plus riches auront trouvé le moyen de blinder encore un peu plus leur affaire. Michel Platini, si tu nous lis.

Deux demi-finales quand même, à l’époque

A ma gauche, le FCZ, demi-finaliste en 1964 et en 1977, ainsi que quart-finaliste en 1968 et 1974 de diverses compétitions continentales. A ma droite, une Coupe du monde des clubs, trois Coupes intercontinentales, sept Ligue des Champions, cinq Supercoupes d’Europe et deux Coupes des Coupes, soit un des plus grands clubs du monde : j’ai nommé l’AC Milan.
A ma gauche : Johnny Leoni, Veli Lampi, Florian Stahel, Silvan Aegerter, Dusan Djuric ou encore Eric Hassli. A ma droite, Pippo Senderos, Marek Jankulovsky, Emerson, Mathieu Flamini, Clarence Seedorf, ainsi que les trois Ballons d’Or Andriy Shevchenko, Kaka et Ronaldinho. A ma gauche, Zurich tourne avec 8,5 millions de francs cette saison, tandis que dans l’autre coin, un budget de près de 250 millions d’euros est nécessaire pour armer l’artillerie milanaise… Brahim Assloum contre Mike Tyson. L’un sans gant, l’autre a le droit de mordre les oreilles adverses.


Stahel et les Zurichois n’ont
pas été ridicules, mais…

Du courage, enfin voilà quoi…

Bien entendu, Zurich a vendu chèrement sa peau. Bien sûr, ils ont manqué de chance dans la zone de décision. Mais là où les p’tits gars du Letzi vont chercher Hassli à Valenciennes, Milan va sauver de l’oubli Sheva, contraint à la tribune à Londres, payé tel un nabab par la poche sans fond de Roman Abramovitch. Un Ballon d’Or reste un Ballon d’Or, quoi qu’en dise le préparateur physique de Ronaldinho.
Et là où les Suisses mettent le ballon sur le poteau, là où les Zurichois manquent le coche d’un rien, et bien le Milanais payé à prix d’or trouve la faille. Même s’il faut faire entrer Inzaghi (bon, OK, cette fois y’a pas eu besoin)… Les équipes suisses engagées en Coupe de l’UEFA n’ont pas démérité ce soir. Loin de là. Mais toutes ont perdu ou ont quasiment abandonné leurs dernières ambitions. Et toutes vont retrouver d’ici deux semaines le quotidien de la Romandie Energie Super League. On aura tous des regrets. Les Helvètes se diront «dommage on n’était pas si loin que ça».
Photo Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

AC Milan – FC Zurich 3-1 (1-0)

San Siro, 24’487 spectateurs.
Arbitre : M.Gonzalez.
Buts : 45e Stahel (autogoal) 1-0. 56e Pato 2-0. 74e Borriello 3-0. 78e Djuric 3-1.
Milan : Dida; Antonini, Bonera, Kaladze, Jankulovski; Ambrosini (68e Emerson), Flamini, Seedorf; Kaká; Pato (65e Borriello), Shevchenko (75e Ronaldinho).
Zurich : Leoni; Stahel, Tihinen, Barmettler, Stucki; Aegerter, Tico; Djuric, Abdi (88e Mehmedi), Alphonse; Hassli (78e Nikci).

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