Addiction aux héroïnes

They tried to make me go to rehab, but I said 'no, no, no'.

Nous voilà déjà assailli par la nostalgie au moment où cet Euro qui fait presque autant l’unanimité que Pedro Pascal touche à sa fin, suivie de près par la sortie des différents calendriers des championnats nationaux (Iman Beney sera à Stamford Bridge le 5 septembre, on a noté). Avant de se demander ce qu’on pourrait bien faire de notre vie en attendant l’automne, on s’en ressert une dernière tranche, avec supplément de custard on top. Bienvenue au Parc Saint-Jacques, notre cinquième et ultime visite en ces lieux qui nous ont presque autant enchantés que le Stade de Genève et la piste d’athlétisme du Letzigr… ah non.

Le match en deux mots

Chloe Kelly.

Oui, ça c’est la tentative en glissade-double touche de Beth Mead, mais on était occupé à prier pendant celle de CK.

La joueuse qui a touché au mythique St-Gall

Chloe Kelly.

Pendant ce temps Aitana, ici dans ses oeuvres pour sa Patri, a été élue joueuse du tournoi. Mwouais, on veut bien.

La buse alpine du match

Chlo… euh non pardon.

Et même la buse du tournoi: ce brave Aleksander Čeferin, président de l’UEFA, qui n’aura vu que deux matches de cet Euro: Finlande-Islande le 2 juillet à Thoune et la finale 25 jours plus tard. Quoique, même pas sûr car on soupçonne qu’il visait le match d’ouverture à Bâle le premier jour et qu’il s’est planté de stade, c’est pas possible autrement. Du coup il était peut-être tout seul au Wankdorf ou à Tourbillon hier soir.

Bon OK, non, on l’a vu remettre les médailles, mais qui vous dit qu’il n’a pas des sosies comme Saddam Hussein ?

Vous arrivez à le reconnaître depuis là, vous ?

Le tournant Tourbillon du match

L’entrée en jeu de Chloe Kelly à la 41e minute pardi ! Dieu sait si on adore Lauren James, talent générationnel s’il en est, mais on a vite compris que la cheville du prodige de Chelsea avait trop gonflé pour continuer (non, rien à voir avec un ego surdimensionné). 16 minutes (plus la mi-temps) plus tard, c’est sur un centre de cette même Kelly, geste technique qui devrait vraiment être anobli par le roi à force, qu’Alessia Russo, presque aussi cérébrale que son aïeul John-Jack sur ce coup, a pu déposer une tête qui a clairement posé une Coll à la portière d’en face (1-1, 57e). Oui, c’est la Cata cette série de jeux de mots scabreux, on s’excuse.

Bref, on a regardé autour de nous, personne ne se souvenait de la dernière occurrence d’un ballon anglais dangereux dans les seize mètres adverses à ce moment-là.

Pendant ce temps sur notre groupe Signal thématisé foot-philo. Vu comme ça…

Au fait, des fois, sur ce même groupe, on dit aussi des immenses conneries. Vous vous souvenez du premier match des Lionesses dans cet Euro ? Quand Lucy Bronze et Jess Carter se faisaient balader par celles qui étaient très clairement des futures championnes d’Europe en puissance ? Ouais, nous aussi…

Sans parler du fait que les Bleues sont en ce moment en train de Bron… euh enfin quelque part à Ibiza après une défaite mortifiante de plus en quarts, il se trouve que la médaillée d’or Bronze (qui n’est définitivement pas faite du même métal que l’être humain lambda) a avoué hier soir avoir joué l’Euro avec… un tibia fracturé. On veut bien croire qu’elle avait ralenti un poil sur son replacement… 🥶

L’ « omlette », ou plutôt la crêpe, a mis un sacré moment à se retourner quand même.

L’action qui a Berné toute une défense

Aitana-Batlle-Aitana-Athenea-Batlle-Mariona, 0-1 (25e) – “C’est Athenea si je me trompe bien !” dixit Sandy Maendly sur les ondes de la RTS. “Oui !” lui confirme Fred Scola. Hein ?

C’est un peu ce qui s’est passé pendant tout le match après cette ouverture du score, les tirs cadrés/dangereux en moins du côté espagnol. Etre mené au score par la Roja, c’est un peu comme décider de jouer contre Djokovic en ne servant que des deuxièmes balles avec une raquette en bois tenue de la mauvaise main. Il faut beaucoup courir et on ne touche pas beaucoup le ballon. Par chance, un match de foot ne dure que 120 minutes au maximum et on peut toujours s’en sortir sur un malentendu aux penalties.

La plus longue phase de possession anglaise du match, à l’échauffement, pendant que Bronze s’habitue aux courses sur un tibia (en haut à droite).

L’aVARie qui aurait pu nous faire toucher le fond (du lac)

Franchement, on a frisé la sortie de route en réalisant que la mère de toutes les vannes beaufs se trouvait juste là, sous nos yeux, en plein hall de gare de Zurich sur le chemin du retour d’Allemagne-Espagne.

Non, n’insistez pas, ce serait la porte ouverte à toutes les fenêtres. Qui vous dit que c’est vraiment un placard en plus ?

Le moment qui valait son pesant de Thun

Au LS, on essaie de capitaliser sur la popularité de l’Euro féminin pour attirer des gens à un match masculin dans le besoin. Vous avez bien lu, on n’a pas inversé les termes. Et s’il était déjà là l’héritage immédiat de ce tournoi ?

La question étant « Est-ce qu’on est obligé de se taper LS-Winti pour avoir accès à l’écran géant ? »

Le chiffre un peu dé-Biel (ou à deux Bâle)

15’000. Comme le nombre d’abonnements déjà vendus pour la saison prochaine par Arsenal féminin, qui jouera tous ses matches à l’Emirates pour la deuxième année consécutive. Entre l’Angleterre et l’Allemagne, une seule équipe est parvenue à atteindre la finale de cet Euro, mais le match en tribunes face aux supporters ibères (dont le nombre était inversement proportionnel à la puissance de leur sélection) et transalpins n’a même pas eu lieu tant il était déséquilibré en faveur des deux premiers nommés. Et on ne parle même pas des instances dirigeantes.

Les faits et l’objectivité sont une cause légitime de licenciement sur CR, mais tant pis, les voici: 1 Anglais et 1 Allemand sur 6 étaient devant leur TV au plus fort de l’audience en demi-finale, alors que du côté italien et espagnol c’était respectivement 1/14 et 1/15. Les autres étant évidemment à Paléo. Quand aux stades, au doigt mouillé (enfin un indicateur statistique fiable !), on était à 80-20 en faveur des adeptes du combo sandales-chaussettes-mal de crâne éthylico-solaire sur les plages des Baléares, et ce tant à Genève qu’à Zurich en demi-finale. A Bâle, en finale, les soudain fiers Ibères semblaient par contre s’être multipliés… Bande de Schönwetter-Fans.

La fondue au buffet du petit déj’, c’est par contre un grand oui pendant cet Euro.

Allez, on est comme ça nous, on vous donne même un exemple concret du relatif désintérêt azzurro venu du terrain: mardi à la Praille, on est tombé sur un petit groupe de joueuses de l’AC Milan venues voir leurs coéquipières de club Laura Giuliani et Julie Piga. Parmi elles, Giorgia Arrigoni, élue meilleure joueuse de moins de 23 ans de la saison en Serie A en mai dernier, signataire d’une prolongation jusqu’en 2028 avec le Diavolo et conviée pour la première fois au sein du cadre de l’équipe nationale pour deux matches de Ligue des Nations en mai dernier.

Les locataires de San Siro du Centro Sportivo Vismara (capacité maximale de 1200 places selon Wikipédia, on aurait juré que c’était moins de visu…) mangeaient leurs sandwiches d’une frugalité qui n’était pas sans rappeler les velléités offensives italiennes après l’ouverture du score ce soir-là devant l’entrée de la Tribune Nord, le tout dans un anonymat que n’aurait pas renié Henri Laaksonen au moment d’annoncer la fin de sa carrière en grande pompe sur abandon au tournoi ITF de Sofia.

On pose ça là, on la ressortira pour la cérémonie du Ballon d’Or 2030. Au vu de notre accoutrement, on a bien fait de tenter le selfie avant la 96e minute.

Bref, tout ça pour vous dire que si vous pensez que vous pouvez passer au shop vous procurer le maillot d’une des joueuses précitées avant de parcourir les 16’908 arrêts (au moins) de tram menant à l’extrême sud de la métropole lombarde depuis le Dôme pour un match à domicile des Rossonere, vous vous mettez le doigt dans l’œil jusqu’aux ligaments croisés du genou gauche. Et pour cause: la version sponsorisée par Banco BPM en lieu et place de Fly Emirates n’existe tout simplement pas en réplique pour les fans. Les mauvaises langues adeptes de l’offre et la demande diront que les fans n’existent pas non plus, mais passons.

Pas étonnant dès lors qu’on ait croisé un nombre incalculable de tuniques floquées Kelly, Russo, Williamson, Toone, Bronze, Berger, Brand, Schüller ou encore Nüsken d’un côté et plutôt des Lamine Yamal 2024 ou carrément Roberto Baggio 1994 de l’autre, selon l’âge du capitaine. Même si le sublime maillot vert conçu spécialement pour la Squadra femminile (et donc floqué d’un logo dépourvu des quatre étoiles) commence à avoir son petit succès.

Oui, y’a encore du boulot avant d’être certain que les Giorgia Arrigoni de ce monde puissent vivre de leur passion outre-Simplon dans une ligue officiellement professionnelle depuis 2022 et officieusement plutôt folklorique et éviter de devoir bosser dans une fabrique de DVD (un job qui vous donne tout de suite un âge certain en 2025), de nuit dans une boulangerie ou encore dans un bar entre deux entraînements, trois emplois cumulés par la gardienne Giuliani en début de carrière, comme nous l’apprend le Guardian dans son guide des 368 joueuses du tournoi.

Son prochain job d’appoint est tout trouvé.

L’anecdote qu’on aurait pu entendre sur la Bahnhofstrasse…

… si on avait été un peu plus (Zu)riche.

Figurez-vous que le patronyme Agyemang veut dire « sauveur (ou sauveuse) de la nation » dans un des dialectes parlés au Ghana, le pays d’origine de la famille de Michelle, elle-même née à South Ockendon (Essex), à une demi-heure de train à l’est de Londres et joueuse d’Arsenal depuis l’âge de 6 ans. Aucune surprise donc au moment de lire le nom de l’autrice de l’égalisation aussi bien contre la Suède en quart que contre l’Italie en demi-finale et celui de la récipiendaire du prix de meilleure jeune joueuse du tournoi.

Si le match avait été un fromage

Un peu marre du fromage là, il fait trop chaud. On vous propose des bières espagnoles à la place, à déguster à l’apéro avec tapas et huile d’olive (et Tomé ? 🥁).

C’est un peu le message que les joueuses de Montse Tomé ont essayé (en vain) de faire passer à leurs adversaires du soir.

La minute Sandy Maendly

Jérémie Henriod a passé la soirée à répéter que c’était « la dernière qui sonne » pendant l’Angleterre-Italie qui a failli nous coûter notre santé mentale mardi dernier. Eh bien ça nous fait mal de le dire, mais la dernière a fini par sonner en ce qui concerne cet Euro. On va ouvrir pour voir qui c’est et on revient.

Quant à son futur-ex-patron Massimo Lorenzi, il a fait fort au moment de conclure la retransmission de la finale qui nous occupe. C’est tout d’abord très attentionné envers les joueuses et le public qu’il demande gentiment aux commentateurs de bien vouloir fermer leur caquet histoire « qu’on profite de l’ambiance », tout en s’autorisant lui-même à couvrir ladite ambiance de son organe vocal personnel avant de se raviser car « on [lui] dit qu’on doit passer une pub ». On vous conseille le stade pour l’ambiance la prochaine fois.

La rétrospective du prochain match se jouant à Lausanne (mais non, on déconne)

Sans déconner cette fois (désolé), ce serait cool que le LS féminin (ou le FC Renens, pourquoi pas ?) rattrape un peu Servette, Yverdon et Sion dès la saison prochaine, qu’on commence à utiliser la Tuilière à bon escient.

En attendant on va aller faire un peu de lecture:

Vous avez remarqué que les cheveux de Geyoro traînent négligemment dans les 16 mètres, il ne faudrait pas que Kathrin Hendrich s’en aperçoive…

Le pronostic d’avant-match selon l’indice ALISHA (A-Level Inclusive Soccer and Holistic Approach)

Infaillible cet indice on vous dit. Comme Kelly aux tirs au but. Cette dernière frappe décisive a d’ailleurs fait tellement mal à l’Espagne qu’elle a terminé non pas deuxième mais troisième du tournoi. Football’s staying home !

Voilà, c’est tout pour nous ! On a fait ce qu’on a pu avec notre vieil iPhone (nos nombreux sponsors saoudiens nous ont inexplicablement lâchés le 2 juillet au soir), notre sac A4, notre bâton de Pilgrim et six collègues pour nous filer deux-trois coups de main entre Genève et Bâle en passant par Sion, Berne, Lucerne et Zurich. Nos excuses à Saint-Gall et Thoune qu’on a été obligé de snober et on espère que ça vous a quand même un peu plu malgré la surmédiatisation soudaine de ce sport atroce qu’est le foot féminin. Si l’une ou l’autre vanne vous a arraché un rictus c’est évidemment tout bonus.

Qu’on arrête le battage médiatique autour de ce jeu qui n’intéresse personne enfin !

Bonne suite d’été et au plaisir d’en croiser certain-e-s autour d’un terrain d’AXA Women’s Super League cette saison, voire même un poil moins haut puisqu’il nous arrive même de traîner au Censuy ou au Stade Municipal, siphonné que nous sommes.

A propos Raphaël Iberg 232 Articles
"Chaque matin on prend la plume parce que l'on ne peut plus faire autrement sous peine de malaise, d'inquiétude et de remords." Maurice Leblanc

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6 Commentaires

  1. J’ai regardé les pénalties….
    Franchement, aucun (peut-être le dernier) des tirs n’était inarrétable. Toutes ont tiré mi hauteur, 1m sur le côté de la gardienne….
    Est-ce le stress ou uniquement le manque d’assurance technique ?

    • Cool ! Prochain step: regarder le match qui précède ! Ouais… étonnant, hein ? On peut probablement en conclure que le stress a beaucoup joué puisque la séance de France-Allemagne en quarts était juste magnifique, avec nombre de penalties très bien tirés par des joueuses de niveau très similaire à celles qui ont foulé la même pelouse en finale. La première séance des Anglaises en 1/4 avait d’ailleurs déjà touché à l’irrationnel… Un exemple: les buts marqués (notamment sur penalty) cette saison de Mariona, qui a raté ses deux penalties à l’Euro (spoiler alert: ça se passe vachement mieux d’habitude): https://www.youtube.com/watch?v=ERqTshTocPo

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