Clubbing: le guide du championnat d’Italie (l’autre)

Un pèlerinage à San Siro pour une rencontre de deuxième division européenne entre un AC Milan par moments aussi pathétique qu’une réunion de la famille Delon (#PioliOut !) et un Rennes un peu à la traîne(au) jusqu’à il y a peu, c’est sympa. Mais que diriez-vous d’enchaîner deux jours plus tard avec un Derby della Madonnina féminin entre les cousines ennemies rossonere et nerazzurre en pleine cambrousse à l’extrême limite méridionale du territoire communal comme plat de résistance ?* En effet, quel meilleur cadre que le Centro Sportivo Vismara habituellement dédié aux juniors du club, ses 1200 places assises et son décor pour le moins champêtre pour étudier la fameuse Serie A Femminile eBay, passée pro (sic) lors de la saison 2022/2023 ?** Eh bien on vous le demande (mais ne répondez pas, c’est une question rhétorique).

*Hum… Vous avez dû remarquer qu’on vous disait ça avec une légèreté et une audace dignes de celles de Pascal Couchepin et ses 23’000.- de rente mensuelle s’élevant en défenseur de la veuve et du retraité lambda face à la grande méchante treizième rente. Voire même avec l’inconscience de celui qui pisse contre le vent. Figurez-vous que le placement exact de ce match dans le calendrier n’a pas été confirmé avant le 14 février, c’est à dire 4 jours avant ladite rencontre. Pratique pour évaluer le nombre de nuitées et choisir son train de retour un poil à l’avance. L’amateurisme de cette ligue ne connaît décidément, contrairement au Paris-Dakar Al-‘Ula–Yanbu, aucune borne. Bref, pas de match pour nous puisque la manifestation initialement prévue le « samedi 17, date et horaire à confirmer » a finalement été fixée au dimanche 18 à 17h. Alors quand on bosse à 315 km de là le lendemain matin… La mauvaise nouvelle ? On a finalement pris le même train de retour que notre compagnon de voyage peu convaincu par le foot féminin (mais fan de Liverpool comme tout Romand qui se respecte), mais on s’est retrouvé à deux wagons d’écart au vu de notre réservation tardive. La bonne nouvelle étant qu’il nous restait 3 yoghourts dont la date de péremption commençait à nous inquiéter dans le frigo à la maison et on a du coup pu retourner s’en occuper deux jours plus tôt que prévu.

**Au vu des récents développements, vous pouvez sans autre remplacer cette phrase par « En effet, quel meilleur cadre que le tronçon semi-désaffecté entre Domodossola et Brig, son paysage mortifère et sa connexion internet chancelante pour étudier la fameuse Serie A Femminile eBay ? » (Vos gueules, c’est toujours une question rhétorique)

« Es possible to take a photo ? » comme diraient – dans leur meilleur italien – ces supporters bretons croisés hors du stade juste avant l’exécution capitale de leur équipe lors du match masculin qu’on a pu voir, lui.

Le format

On vous entend déjà ricaner. La Serie A eBay c’est pas beaucoup plus con que la Ligue 1 Uber Eats, feu (de bois) la Ligue 2 Domino’s Pizza ou encore la Dieci Challenge League. Et contrairement aux sponsorings susmentionnés, ça ne mange pas de pain. Pour une liste de sponsors nuls bien plus exhaustive, c’est par ici

On pourrait vous dire que la ligue existe depuis 1968, mais ce serait un peu comme inclure William Renshaw ou Suzanne Lenglen dans le non-débat du GOAT tennistique: c’était pas le même sport. Commençons donc en 1986, année de prise en charge du championnat par la Fédération italienne de football (FIGC), et concentrons-nous surtout sur les 10 dernières années qui semblent être le théâtre de l’arrivée d’escouades dignes de ce nom au sein de la ligue. Même si l’Alaska Lecce et le Real Juventus devaient valoir le détour. Pas trace d’un Benfica Milan, d’un Bayern Rome ou encore d’un Torpedo Parme par contre, dommage.

Wikipédia affirme que dès 2022, les joueuses ont été les premières sportives italiennes à devenir 100% professionnelles. Au-delà de la surprise causée par cette résolution fort tardive, il nous semble surtout que c’est complètement faux puisqu’il y a à notre humble connaissance une liste longue comme un jour sans focaccia de tenniswomen natives de la Botte qui vivent de leur art depuis de nombreuses années, sans compter tout un tas d’autres sports qu’on a la flemme d’étudier là maintenant. Passons. A cette occasion, le nombre d’équipes engagées est passé de 12 à 10 et le plafond salarial de 30’000 euros (!!) par saison a été abrogé. Effectivement, pas facile d’atteindre ne serait-ce qu’une fraction de professionnalisme dans ces conditions, surtout si le directeur sportif, le coach, le jardinier, le concierge et le cuistot ne sont pas bénévoles…

Image rare du siège de la fédération italienne de football féminin.

En venir au fait, vous dites ? Bon, d’accord. Figurez-vous que si on finit premier on gagne le scudetto. Fou hein ? Et on se qualifie même pour la Women’s Champions League, au même titre que le deuxième. Sauf que ce serait beaucoup trop facile si la saison était un long fleuve tranquille (comme le Styx par exemple). On commence par un girone all’italiana (en gros tout le monde s’affronte en matches aller-retour, pas la peine de se donner un nom aussi obscur). On enchaîne avec une poule scudetto pour les 5 premiers et une poule salvezza (« sauvetage ») pour les 5 derniers. Oui, c’est aussi « poule » en version originale. On ne sait toutefois pas si l’oeuf est arrivé sur place avant elle. Rebelotte au sein de ces volatiles, mais cette fois on se bat pour le titre et contre la relégation. La lanterne rouge descend en Serie B et l’avant-dernier joue un barrage contre le deuxième de la division inférieure. On ne sait même pas pourquoi on vous explique tout ça tant c’est intuitif. Même un électeur créationniste perdu au fin fond d’un caucus de l’Iowa aurait réussi à connecter les points tout seul.

Il reste donc un tour final de 8 matches à jouer de part et d’autre de la barre. On sait déjà plus ou moins que le titre sera romain et que la Campanie perdra un de ses deux représentants. L’excitation doit être à son comble entre les quatrième et huitième places…

La compétition

Soyons clairs: deux clubs écrasent la ligue en ce moment (et surtout un depuis peu), mais sont assez loin de mettre le monde à leur Botte pour l’instant. Oui, après on arrête avec cette vanne qui pue des pieds, on vous sent un peu mal dans vos baskets rien qu’à sa lecture. L’AS Roma (depuis deux ans) et la Juventus (les 5 saisons précédentes). Et en tant que Milaniste, on vous dit d’ores et déjà que ça fait bien ch… iffonner du papier. D’autant que l’Inter a l’air de presque jouer les premiers rôles cette saison alors que le Milan s’enlise dans la zone « salvezza » pour la première fois après cinq podiums consécutifs. A croire que Stefano Pioli est consultant pour les filles en plus de saboter les collègues masculins. En dehors de Como et Pomigliano, tous les autres clubs ont un équivalent mâle prestigieux à faire valoir. Euh ouais, disons que pour Sassuolo on parlera d’équivalent mâle de première division, faut pas déconner non plus. On ajoutera que le Napoli champion en titre chez les hommes est victime d’une gueule de bois non genrée puisqu’il est actuellement relégable en queue de Serie A eBay en plus d’être décroché en Serie A TIM. Pour ceux que ça intéresse (et Dieu sait que vous êtes nombreux), la Serie B masculine est d’ailleurs sponsorisée par BKT, une marque de pneus indienne. La Serie B féminine cherche quant à elle un partenaire et on murmure que Lidl et Aldi seraient intéressés (pas du tout, mais ce serait rigolo).

Si la Federazione Italiana Giuoco Calcio (FIGC) a besoin de conseils com’, on leur suggère de contacter le Stade Rennais, qui s’était payé l’entier de la dernière page de La Gazzetta dello Sport le jour du match à Milan.

L’ambiance

Carton-Rouge étant connu avant tout pour son objectivité sans faille, on basera notre analyse sur un seul stade et deux un match: Milan-Pomigliano en février 2023 et Milan-Inter en février 2024 au fameux Centro Sportivo Vismara. Pour le reste, on vous laisse vous abonner à DAZN ou zapper sur la RAI pour quelques occasions plus importantes que les autres et donc dignes d’une diffusion en clair pour vous faire une idée.

Les interdits du stade Giuseppe Meazza en folie à Vismara.

Morceaux choisis de notre première (et donc seule pour l’instant) expérience l’année dernière:

« Et gagner le droit de se délester de 7 € (les 2 € de traitement de dossier valent donc presque la moitié du billet) pour assister à la partie que disputait l’équipe féminine milanaise face à Pomigliano deux jours plus tôt ? Le dépôt le plus ardu depuis celui du sparadrap du Capitaine Haddock. Après avoir décliné nos nom, prénom, lieu et date de naissance, lieu de résidence, nationalité, état civil, adresse e-mail, numéro de téléphone, tour de taille, circonférence des orifices nasaux et nom de jeune fille à au moins cinq reprises, c’est dans la poche. On voudrait nous dissuader d’assister à du football féminin qu’on ne s’y prendrait pas autrement. »

« On y est ! Il y a plus de stadiers que de tifosi et il faut montrer son billet et sa carte d’identité pour passer les portes de ce qui ressemble à s’y méprendre au terrain du Censuy à Renens. Un livre de poche (on vous rappelle qu’on vient de se taper 45 minutes de tram) est à deux doigts de nous recaler à la dernière minute (« – Les livres ça rentre ? » « – … » « Bon, mais le lancez pas, hein… »). »

Oui, on s’auto-cite. Insultez-nous dans les commentaires.

Ça nous aurait décidément fait bien plaisir d’y être.

Como: Fondé en 1997 sous le nom de Como 2000 (on dirait un nom de balai de Quidditch, d’une machine à coudre ou d’un vieux logiciel). On se moque souvent de la Pontaise, mais leur stade de 3700 places a quand même été inauguré en 1935. On continuera par contre de se gausser du Trèfle Blanc des Vernets sans aucun scrupule.

La star incontestée: Euh…

Elles ont représenté leur pays (faut pas déconner, y’en a pas des masses qui ont brillé au Mondial): Emma Lipman (Malte, récemment naturalisée, tiens donc), Dominika Škorvánková, Mária Korenčiová (Slovaquie), Oona Sevenius (Finlande), Julia Karlenäs (Suède), Alma Hilaj (Albanie), Liucija Vaitukaitytė (Lituanie), Matilde Lundorf (Danemark).

Fiorentina: On monte rapidement dans les tours avec les championnes d’Italie 2017 et lauréates de la Coupe en 2017 et 2018. Pas mal pour un club fondé en 2015 (OK, sur les cendres de l’ACF Firenze qui était dans le coin depuis 1979, mais quand même). On nous susurre que quand on a un président qui est également fondateur et propriétaire de la société Mediacom à ses heures perdues et qui se trouve être à la tête d’une fortune de 8 milliards de dollars, c’est un peu plus facile de lâcher quelques sous dans la garniture féminine.

La star incontestée: Madelen Janogy. On avait vu la Suédoise née d’un père malien doublement bronzée* au niveau mondial et médaillée olympique mettre le feu (façon de parler vu la météo) au flanc droit de la défense de la Nati en décembre à Lucerne et on avait été impressionné.

*Non, ceci n’est en aucun cas une vanne raciste, la Suède a bel et bien fini deux fois troisième.

Janogy n’a fait aucun cadeau à la Mère Noelle en décembre dernier.

Elles ont représenté leur pays (faut pas déconner, y’en a pas des masses qui ont brillé au Mondial): Katja Schroffenegger, Norma Cinotti, Alice Tortelli, Alice Parisi, Michela Catena, Emma Severini, Rachele Baldi, Linda Tucceri Cimini (Italie), Pauline Hammarlund, Madelen Janogy (Suède), Zsanett Kaján (Hongrie), Kaja Eržen (Slovénie), Alexandra Jóhannsdóttir (Islande), Milica Mijatović (Serbie), Marina Georgieva (Autriche), Emma Færge (Danemark), Verónica Boquete (Espagne).

Inter Milan: Encore une organisation qui n’existe que depuis peu (2018) dans sa forme actuelle. En plus de ses couleurs, les autres surnoms de l’ancienne faction footballistique des communistes du coin sont La Beneamata et Il Biscione (en gros la vipère), le dernier étant effectivement tout à fait compréhensible à nos yeux aux pupilles rouges et noires et fort objectifs par ailleurs. Difficile de dire que l’Inter joue parfois à domicile puisque l’équipe en est à son quatrième changement de stade en cinq ans. Le dernier en date, l’Arena Civica, est particulièrement mythique par contre. Construit en 1805, cet amphithéâtre a aussi bien accueilli du football, du rugby et de l’athlétisme que des reconstructions de batailles navales (vous avez bien lu), le Wild West Show de Buffalo Bill (vous n’avez toujours pas la berlue), un concert de Radiohead ou encore l’atterrissage de Jeanne Geneviève Labrosse, première femme parachutiste, en 1824. Non, elle n’était pas québécoise.

La tribune principale du stade qui a aussi reçu l’Inter masculine entre 1930 et 1947 et 6 rencontres de la Squadra Azzurra.

La star incontestée: Lina Magull. Arrivée du Bayern au mercato de janvier, l’Allemande de 29 ans risque de faire figure d’OVNI en Italie avec ses 2 Ligues des Champions, 4 Bundesliga, 2 Coupes d’Allemagne et sa médaille d’argent de l’Euro 2022. Fin de carrière au chaud (disons au tiède, c’est quand même pas la Sardaigne) ou nouveau défi pour cette (probable) grande fan de Johnny ? A moins qu’elle ait confondu avec l’Inter Miami et pensé enfin rencontrer le Messi.

Elles ont représenté leur pays (faut pas déconner, y’en a pas des masses qui ont brillé au Mondial): Andrine Tomter (Norvège), Katie Bowen (Nouvelle-Zélande), Sofie Junge Pedersen, Frederikke Thøgersen (Danemark), Ghoutia Karchouni (Algérie), Haley Bugeja (Malte), Elisa Polli, Tatiana Bonetti, Agnese Bonfantini, Beatrice Merlo, Marta Pandini, Lisa Alborghetti, Flaminia Simonetti, Francesca Durante, Annamaria Serturini (Italie), Beatrix Fördős, Henrietta Csiszár (Hongrie), Sara Cetinja (Serbie), Ajara Nchout (Cameroun), Maja Jelčić (Bosnie), Lina Magull (Allemagne).

Juventus: Création en 2017. On commence à comprendre. Les clubs de Serie A et Serie B semblent avoir l’obligation d’avoir une section féminine depuis 2015, d’où l’arrivée de toutes les grosses cylindrées masculines dans l’élite féminine dans les 3 ans qui ont suivi. La Juve féminine est à ce jour la seule formation italienne tous genres confondus à avoir réussi une saison parfaite (que des victoires) en 2020/2021, lors du quatrième de leurs cinq titres nationaux consécutifs. Mieux: en deux ans d’existence, la Vieille Dame, sorte de Benjamin Button du foot féminin, avait déjà gagné tous les titres nationaux à disposition (championnat, coupe, supercoupe). Depuis, elle se rend compte que le boss de fin est un tout petit peu plus compliqué à battre au niveau européen (un seul quart de finale de WCL en 2022, défaite en qualifications cette année).

La star incontestée: Lineth Beerensteyn. 27 ans et déjà 100 sélections et 32 buts pour les Pays-Bas. Et surtout, la fusée de La Haye est la reine du karma. Lisez plutôt: cet été, trop heureuse de la défaite des Etats-Unis en huitièmes de finale de la Coupe du monde face à la Suède, notre amie Lineth est partie sur orbite en conférence de presse en déclarant que les Américaines « avaient déjà une grande gueule depuis le début du tournoi, elles parlaient déjà de finale. Et je pensais ‘vous devez montrer ce que vous valez sur le terrain avant de parler' ». Aussitôt dit, aussitôt fait. Le jour suivant, à la 111ème minute du quart de finale face à l’Espagne, Beerensteyn ratait l’immanquable seule face au but. 30 secondes plus tard, Salma Paralluelo réglait l’affaire de l’autre côté du terrain. Ouch.

Elles ont représenté leur pays (faut pas déconner, y’en a pas des masses qui ont brillé au Mondial): Sara Gama, Federica Cafferata, Martina Rosucci, Sofia Cantore, Cristiana Girelli, Barbara Bonansea, Lisa Boattin, Arianna Caruso, Melissa Bellucci, Cecilia Salvai, Martina Lenzini (Italie), Ella Palis – meilleure association prénom-nom depuis Mégane Renaud – Pauline Peyraud-Magnin, Lindsey Thomas, Estelle Cascarino (France), Julia Grosso (Canada), Lineth Beerensteyn (Pays-Bas), Gloria Slišković (Bosnie), Sara Björk Gunnarsdóttir (Islande), Viola Calligaris (Suisse, prêtée par le PSG).

AC Milan: Comme beaucoup d’autres clubs le Diavolo (la Diavola ? Non, ça c’est déjà une pizza) a eu plusieurs occurrences avec un nom similaire depuis les années 60, mais jamais de lien avec l’entité masculine jusqu’en 2018 et l’établissement de l’actuel AC Milan Women en reprenant la licence abandonnée par Brescia. Maurizio Ganz ayant été limogé en novembre dernier après un début de saison catastrophique, les Milanistes en sont à leur troisième coach depuis leur fondation il y a bientôt 6 ans, c’est-à-dire plus de 30 fois moins que le FC Sion depuis 1959. Et surtout un de moins que ce même club valaisan sur la seule année 2023. Il faut tout de même leur laisser un point commun avec les Sédunois: leur saison a continué d’être catastrophique en dépit du changement de coach.

Le Milan 2022/2023 (Martina Piemonte est partie à Everton et Kosovare était blessée, mais qu’Asllani tienne !).

La star incontestée: Kosovare Asllani. Enorme de se dire qu’après des séjours à Linköping, à Chicago, au PSG, à Manchester City et au Real Madrid, l’actuelle capitaine de l’équipe nationale de Suède de 34 ans se paie une pré-retraite dorée dans un petit championnat sous les couleurs rossonere. Contrairement aux docteurs ès communication non violente Shaqiri, Xhaka et Lichtsteiner, l’Albanaise (du Kosovo si son prénom n’était pas assez clair) d’origine a choisi l’invisibilité pour son tatouage d’aigle bicéphale sur un terrain de foot puisqu’il se trouve sur sa cheville droite.

Ben quoi ? Vous voyez un tatouage, vous ?

La joueuse dont on est déjà fan sans jamais l’avoir vue jouer: Nadia Nadim. On en a déjà parlé ici, mais on se répète pour ceux qui ne liraient pas TOUS nos articles (c’est impensable, mais on ne sait jamais). Elle a débarqué du Racing Louisville au mercato de janvier et on pense qu’il n’y a pas deux personnages de cet acabit dans le foot mondial. Née à Herat, en Afghanistan, elle avait 9 ans quand son père a été assassiné par les Talibans. Une fuite au Danemark plus tard, elle commence sa carrière junior dans un petit club en face de son centre pour requérants d’asile à Aalborg. Elle la continuera en senior à Portland, Manchester City ou encore au PSG. Jouer pour le Danemark ? C’est un peu plus dur. Il lui faut attendre ses 18 ans pour obtenir sa naturalisation avant que la FIFA ne bloque sa première sélection pour n’avoir pas été résidente danoise pendant cinq ans après sa majorité, avant de se raviser et de lui accorder une exception. Et sinon, comme hobby ? Oh trois fois rien: après des études de médecine à distance entre deux entraînements, elle est devenue chirurgienne en 2022. Et elle ne parle malheureusement que 9 langues (danois, anglais, allemand, perse, dari, urdu, hindi, arabe et français). On lui trouve un défaut ? OK. Figurez-vous que, aussi incompréhensible que cela puisse paraître, notre pote Nadia a décidé de promouvoir la Coupe du monde au Qatar moyennant pognon (ce pays « aide les gens dans le besoin », selon elle), ce qui lui a fait perdre sa position d’ambassadrice de bonne volonté pour le Conseil des Réfugiés Danois (ouais, elle faisait ça aussi). Comme quoi personne n’est à l’abri du sportswashing et on ira tous en enfer. C’est Karim, Cristiano et Jordan qui doivent être soulagés.

Nadia Nadim (à gauche, mais vous vous en doutiez un peu) en demi-finale de l’Euro 2017.

Elles ont représenté leur pays (faut pas déconner, y’en a pas des masses qui ont brillé au Mondial): Laura Giuliani, Valentina Cernoia, Laura Fusetti, Valentina Bergamaschi, Marta Mascarello, Valery Vigilucci, Angelica Soffia, Alia Guagni, Gloria Marinelli (Italie), Nadia Nadim (Danemark), Guðný Árnadóttir (Islande), Kosovare Asllani (Suède), Kamila Dubcová, Andrea Stašková (Tchéquie), Christy Grimshaw (Ecosse), Allyson Swaby (Jamaïque), Rimantė Jonušaitė (Lituanie), Małgorzata Mesjasz (Pologne), Emelyne Laurent (France). Petr Svoboda (Pays de Vaud). Mais non, on déconne, on voulait juste savoir si quelqu’un lisait ces longues listes jusqu’au bout.

Napoli: Le nom du SSD Napoli Femminile est un peu décevant en sachant qu’ils ont fusionné avec le SSC Venus Napoli en 2006 et le Napoli Dream Team en 2017. Il y avait clairement mieux à faire sur ces bases. On vous dirait bien que Beatrice Beretta est une sacrée gâchette, mais elle joue au goal.

La star incontestée: Voir notre onomatopée dans la section consacrée à Como. Mais on va quand même vous parler de la Suédoise d’origine croate Marija Banušić dont le père la surnommait Maredinho en hommage à Ronaldinho quand elle était petite. Ce surnom est resté, à tel point qu’elle l’a parfois adopté derrière son maillot et qu’il est devenu… son deuxième prénom. Voilà, on fait avec ce qu’on a à Napoli.

Elles ont représenté leur pays (faut pas déconner, y’en a pas des masses qui ont brillé au Mondial): Marija Maredinho Banušić (Suède), Nina Kajzba (Slovénie), Doris Bačić (Croatie).

Pomigliano: Cette municipalité située sur la commune de Naples n’est pas connue pour son club masculin de Serie D. Ni pour quoi que ce soit d’autre d’ailleurs. Pourquoi dès lors ne pas fonder une section féminine ? Cinq ans et deux promotions plus tard, elles jouent (presque) les premiers rôles en Serie A. Et surtout, elles sont en lice pour le titre du collectif le plus rigolo de la ligue. En effet, après une décision arbitrale litigieuse face à la Sampdoria le 5 novembre dernier, le Pomigliano CF avait décidé de quitter le championnat avec effet immédiat… avant de retourner sa veste et de revenir la queue entre les jambes trois jours plus tard. Trois mois et demi et 8 défaites en 11 matches pour un goal average de 6-24 et une dernière place à la clé plus tard, on ne peut que saluer cette décision salvatrice.

L’équipe médicale se tient prête à se ruer au chevet de Pomigliano en bord de pelouse.

La star incontestée: le président Raffaele Pippola, viré du vestiaire des arbitres dans lequel il était venu « discuter de la rencontre » après la défaite susmentionnée contre la Sampdoria, qui a quitté les lieux en marmonnant « des phrases incompréhensibles », selon la fédération italienne.

Elles ont représenté leur pays (faut pas déconner, y’en a pas des masses qui ont brillé au Mondial): Greis Domi (Albanie), Dalila Ippólito, Marianela Szymanowski (Argentine).

Gros plan sur l’état actuel du club napolitain et de son président. A moins que ce ne soit 8000 Rennais qui jouent avec des allumettes, allez savoir.

AS Roma: Vous n’allez pas nous croire, mais il s’agit bel et bien d’un club créé – ô surprise – dans les 10 dernières années. Rome ne s’est pas faite en un jour, mais quand même. Championnes en titres, seules représentantes italiennes en phase de poules de Ligue des Championnes dans le groupe de la mort du Bayern, de l’Ajax et du PSG, les Romaines sont l’équipe à battre depuis peu. Et surtout le Stadio Tre Fontane abrite deux des trois seules internationales suisses de la ligue. Tre Fontane, Due Svizzere.

La star incontestée: Saki Kumagai, tireuse du penalty vainqueur en finale de Coupe du monde face aux Etats-Unis en 2011, encore finaliste en 2015, médaillée d’argent olympique en 2012 et cinq fois lauréate de la Champions League avec Lyon (entre autres). Bref, on ne sait pas trop ce qu’elle est venue foutre dans ce championnat.

Elles ont représenté leur pays (OK, y’en a même pas mal qui ont brillé au Mondial): Tinja-Riikka Korpela (Finlande), Moeka Minami, Saki Kumagai (Japon), Lucia Di Guglielmo, Valentina Giacinti, Manuela Giugliano, Elisa Bartoli, Benedetta Glionna, Giada Greggi, Elena Linaire (Italie) Evelyne Viens – il paraît qu’elle a aussi vu et vaincu – (Canada), Anja Sønstevold, Emilie Haavi (Norvège) Camelia Ceasar – impériale dans l’arène – (Roumanie), Eseosa Aigbogun, Alayah Pilgrim (Suisse), Bárbara Latorre (Espagne), Laura Feiersinger (Autriche), Zara Kramžar (Slovénie), Sanne Troelsgaard (Danemark).

Le grand frère du petit ami d’Alayah Pilgrim peut-il lever le doigt ? Merci.

Sampdoria: Pas un truc intéressant à se mettre sous la dent. Et sinon, vous passez une bonne journée ?

La star incontestée: Le logo du club. Est-ce Sherlock Holmes sortant du lit encore échevelé et fumant sa première pipe du matin avant même de se raser ? Pas du tout ! C’est la Baciccia, l’un des masques principaux du théâtre génois. De rien.

Elles ont représenté leur pays (faut pas déconner, y’en a pas des masses qui ont brillé au Mondial): Rachel Cuschieri (Malte), Nora Heroum (Finlande), Stefania Tarenzi (Italie).

Sassuolo: Figurez-vous que le chanteur Nek est du coin et a même composé l’hymne officiel du club. On le comprend, comme il ne retrouvait toujours pas cette Laura, il a bien fallu passer à autre chose.

La star incontestée: Filippo Neviani, dit « Nek ». Quand on a le Nek plus ultra, pourquoi chercher ailleurs ? Connu (pas vraiment) mondialement pour une seule chanson depuis 1997, il a eu le temps de la faire traduire dans moult langues, dont les fameux Voor altijd en néerlandais et Skepsou Kala en grec.

Laura a finalement été retrouvée sur un plateau de M6. On comprend maintenant que leur rupture est due à des différends linguistiques irréconciliables.

Elles ont représenté leur pays (faut pas déconner, y’en a pas des masses qui ont brillé au Mondial): Davina Philtjens, Kassandra Missipo (Belgique), Refiloe Jane (Afrique du Sud), Daniela Sabatino, Chiara Beccari, Cecilia Prugna, Benedetta Orsi, Maria Luisa Filangeri (Italie), Solène Durand (France), Lana Clelland (Ecosse), Isabella Kresche (Autriche), Virág Nagy (Hongrie), Loreta Kullashi (Suède).

 

C’était effectivement moins une…

 

Crédits photographiques:

Arena Civica: Sergio d’Afflitto/CC0/Wikimedia Commons https://commons.wikimedia.org/wiki/File:2012-04-27_Milano_Arena_Civica_tribuna_principale.jpg

Nadia Nadim: Ailura/CC0/Wikimedia Commons https://commons.wikimedia.org/wiki/File:20170803_WEURO_DEN_AUT_1716.jpg

A propos Raphaël Iberg 174 Articles
"Chaque matin on prend la plume parce que l'on ne peut plus faire autrement sous peine de malaise, d'inquiétude et de remords." Maurice Leblanc

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