L’équipe qu’on Maritz

Le miracle de Noelle

Le 17 novembre dernier a donc marqué la fin du calendrier pour Inka. Cette sentence est-elle l’Inkarnation du bon sens ? On parle d’Inkapacité à régler des querelles d’ego avec les cadres de la Nati, d’abus de confiance (un délit mineur, pas de quoi l’Inkarcérer) ou encore d’un nombre Inkalculable de défaites sous sa houlette pour justifier son limogeage. Bien que le sujet soit encore Inkandescent, il restait 2 matches à jouer pour définitivement entériner (ouais, on est à court de mots en inca-) une relégation bien méritée en deuxième division de Ligue des Nations. Encore que… Mais qui est-ce là-bas à la réception de ce long coup de botte en avant ? C’est cette diablesse de Crnogorčević ! Eeeeeeeeehhhhh ouaaaaaaiiiiiiiis !

On vous conseille chåudement (fåçon de pårler) les highlights de ce måtch commentés en suédois (Ålishå å eu ZERO impåct sur le résultåt et ce måillot n’å plus été utilisé depuis lå Coupe du monde, måis çå fåit des vues).

Pour ceux qui débarquent…

…Wikipédia est votre ami

Un match comme on les aime à la rédac’: aucune chance de se qualifier pour la finale et à peu près autant de chances d’éviter la relégation que Renaud d’émettre une note de musique.

La phrase de la semaine

Vendredi soir, Beth Mead rejouait avec l’Angleterre pour la première fois depuis 2022 et sa grave blessure aux ligaments croisés du genou. « Je souris comme un chat du Cheshire [depuis l’annonce de ma sélection] », a déclaré la meilleure joueuse et meilleure buteuse du dernier Euro.

Terrifiant. Et à ne pas confondre avec la mascotte de la Nati, le chat de Schrödinger.

L’intérimaire

Reto Gertschen (qui ça ?), chef de la formation des entraîneurs à l’ASF, a été choisi pour remplacer Inka Grings le temps qu’on trouve quelqu’un de suffisamment résilient pour prendre les rênes d’une équipe qui a gagné une seule de ses 15 dernières parties en marquant la bagatelle de 10 buts (dont 5 contre les Philippines et la Zambie). Ses seules expériences de terrain à un niveau plus ou moins comparable datent de la période 2012-2017 avec les équipes de Suisse masculines M17, M18, M19 et M20. C’est un peu comme si un théoricien docteur en sciences de l’éducation en pré-retraite post-burnout était propulsé du jour au lendemain dans une classe de 23 ados parmi les plus difficiles à gérer du pays. Un expérience sociologique pour le moins fascinante.

Bande de frimeurs.

Et pourtant il a fallu moins de 420 secondes pour que la mayonnaise prenne (et avec le froid ambiant elle s’est immédiatement figée).

« Oh ! Attendez ! Moi aussi j’ai froid ! »

Le match en deux mots

Programme alternatif.

D’aucuns diraient qu’Alisha Lehmann enchaînait les deux épisodes. Sûrement pas nous.

La femme du match

Johanna Rytting Kaneryd. La mobylette luge suédoise de Chelsea était partout. En défense, en attaque, à droite, à gauche. Si elle avait un peu mieux farté ses crampons, elle aurait clairement pu glisser le ballon au fond des filets la pierre au centre d’une maison helvétique étonnamment bien gardée. La numéro 19 doit d’ailleurs encore se demander comment elle a pu rater la cible à la 83ème minute après une demi-claquette de la cerbère helvétique qui lui a subtilisé le cuir au moment fatidique. Tiens, c’est dire, on a même vu Elvira Herzog arrêter deux tirs et ne sortir aux fraises (il est vrai difficiles à cueillir sous l’épais manteau de neige) qu’une seule fois.

On remerciera encore l’arbitre, qui a joyeusement ignoré 80% des fautes commises sur les Suédoises, comme celle de la 55ème minute, très claire (et très clairement dans les 16 mètres), sur Filippa Angeldahl, juste après une frappe de Kosovare Asllani sur le poteau (l’un des trois bois qui ont coupé l’élan nordique). La femme en noir ne peut toutefois pas être rendue (entièrement) responsable de l’incroyable maladresse des visiteuses (Ilestedt une fois une action de la 53ème minute qui ne peut pas ne pas rentrer). Une équipe dont les corners et le jeu de tête sont ordinairement les points forts qui ne se crée aucune occasion digne de ce nom en 10 coups de coin et qui encaisse son seul but sur une tête adverse ne mérite pas d’affronter les transports publics parisiens l’été prochain.

Kaneryd et Aigbogun en pleine reconstitution de la bataille de Stalingrad.

La buse du match

Jacques Pitteloud. L’ambassadeur de Suisse aux Etats-Unis pensait qu’il allait pouvoir définitivement envoyer la confusion entre la Suisse et la Suède aux oubliettes en battant son homologue scandinave au… football. Le malheureux.

En fait il avait bien raison, mea culpa.

A part ça, hormis la rencontre de vendredi soir, quelqu’un sait pourquoi on essaie tellement de se démarquer d’un pays qui nous pulvérise dans tous les domaines, à commencer par le design immaculé de son maillot (c’est ce qui s’appelle se faire battre à plate couture, littéralement) ? La volonté de précision doit clairement venir de Stockholm.

Voilà qui fera du bien à tous les supporters suédois après ce match.

Le tournant du match

L’ouverture du score et seul but de la partie d’Ana-Maria Crnogorčević à la 7ème minute. Toutes les taulières avaient été titularisées et on est bien obligé d’admettre qu’elles ont toutes répondu présent, à commencer par le duo d’Arsenal Lia Wälti – Noelle Maritz et donc la buteuse de l’Atlético Madrid susmentionnée. Comme quoi, quand on retrouve un peu d’envie, on peut « grimper la Jungfrau » (Reto Gertschen, philosophe bernois des cimes).

Quand Bachmann lance Crnogorčević, la défense adverse n’y voit que du f… euh enfin c’est ch… Bref, tout le monde croise les skis quoi.

L’aVARie qui aurait pu couler le match

On ne voit vraiment pas.

Ben quoi ? Votre TV n’a jamais eu de soucis dans les années 90 ?

Le chiffre à la con

2. Non, ce n’était pas le nombre de Romands présents en Suisse centrale vendredi soir (on était 3). Deux, comme le nombre de lettres qu’il nous manquait pour réussir à intégrer la numéro 7 déjà mythique de Manchester United Ella Toone à notre équipe nationale. Las, le nouveau sélectionneur ad interim est apparemment dyslexique et c’est la native de Düsseldorf Ella Touon qui a été convoquée. On avait quand même un peu peur que la joueuse du SGS Essen nous laisse sur notre faim.

Attention à la dureté de ces images qui pourraient heurter certaines âmes sensibles détentrices du passeport rouge à croix blanche, déjà suffisamment choquées à la 7ème minute du match qui nous occupe: ceci est un but.

L’anecdote

Bon, il faut quand même qu’on vous parle d’Inka Grings une dernière fois. Apparemment, perdre la confiance de ses fers de lance et ne pas obtenir de résultats satisfaisants n’est plus suffisant de nos jours pour se faire mettre à la porte d’un vestiaire (hein Murat ?). Il faut y ajouter une affaire d’emploi fictif (bon, on avoue que là on ne comprend pas bien en quoi Yakin ne coche pas cette case). Par exemple en entraînant une équipe masculine allemande et en se faisant également payer pour un job imaginaire dans l’entreprise de son président Hermann Tecklenburg.

Tecklenburg ? Ce nom vous dit aussi quelque chose ? C’est normal, son épouse Martina Voss-Tecklenburg, qui est semble-t-il également impliquée dans l’affaire, est aussi passée par la case sélectionneuse de la Nati (2012-2018). Est-ce son seul lien avec Grings ? Que nenni ! Les deux femmes ont partagé un oreiller pendant plus de six ans à la fin des années 90, avant qu’Inka ne préfère se mettre en trouple avec sa coéquipière Linda Bresonik et l’ancien coach de Bundesliga Holger Fach.

Mais revenons en 2023. Notre amie Martina a décidé de se faire discrète en tant que sélectionneuse du Nationalelf allemand après avoir raté le coche lors de la dernière Coupe du monde (élimination au premier tour). A tel point qu’elle a pris un congé pour raisons de santé et a été pincée dans la foulée en train de donner une conférence très probablement rémunérée à Munich dans le cadre de la journée bavaroise des… dentistes. On n’invente rien (pour une fois). La voilà donc guérie et prête à croquer la vie à pleines dents. Ah et virée de la sélection teutonne, mais c’est un détail qui ne devrait pas lui ôter le sourire. Comme quoi une carrière ne tient parfois qu’à un fil (dentaire).

La bonne nouvelle pour l’ASF et ses fins limiers de la cellule de dégrisement recrutement c’est qu’elle est à nouveau libre comme l’air au cas où ils seraient toujours à la recherche d’un plombage à appliquer à leur équipe nationale aux résultats en dents de scie.

Inka Grings (à droite) en 2011 au Borussia-Park face à la France de Laura Georges et Wendie Renard. Elle y avait marqué ses deux derniers goals (les 63ème et 64ème en 96 sélections) sous le maillot allemand. On s’excuse pour cette partie très factuelle, les vannes reviennent très vite.

L’autre bonne nouvelle pour l’ASF est qu’elle était parfaitement au courant de l’affaire avant sa sortie dans les médias. Hein ? Non, pardon, elle n’était pas du tout au courant évidemment. Selon les dires de la directrice du football féminin Marion Daube (hin hin hin) dans les colonnes du Blick zurichois (par le truchement de notre traducteur Deepl), « C’est vrai, Inka m’avait appelée une fois pour me dire qu’il y avait une affaire concernant Hermann Tecklenburg. Le message n’était pas que nous devions nous attendre à ce qu’Inka soit impliquée quelque part dans l’affaire et que l’affaire prenne de telles proportions. L’information selon laquelle elle faisait également l’objet d’une enquête aurait certainement été importante. » Ah ben oui. Il était évident qu’Inka téléphonait juste pour partager un futur article lambda sur le thème de son ancien club, rien à voir avec une implication quelconque de sa part. C’est un peu comme quand Richard Nixon avait appelé Gerald Ford pour lui faire la lecture de la une du Washington Post en lien avec le sixième étage d’un complexe de bureaux, le tout par pur intérêt architectural.

On se dit alors que l’histoire de Marion n’est peut-être pas de la Daube après tout. Jusqu’au moment où, cuisinée à l’étouffée par le duo Blick-Deepl, elle révèle qu’elle « souhaite une sorte de Pierluigi Tami pour les femmes également », histoire de soutenir ses futur(e)s sélectionneur-euses (souvent tristes) à l’interne. Aïe. On comprend la volonté de ne pas vouloir dauber sur ses collaborateurs, mais il y a des limites.

Et sinon dans les tribunes ?

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Si les 3938 cinglés (ces gens ont bossé 5 ans comme paratonnerres de l’Empire State Building, c’est pas possible autrement) qui étaient parvenus (en schuss) jusqu’à la Swissporarena de Lucerne se sont montrés passablement silencieux, ce n’est pas par manque de motivation, mais tout simplement parce qu’il est difficile de faire du bruit en applaudissant avec des moufles. Au vu de la cramine ambiante, Cailler était en tout cas un sponsor fort bien choisi. Et les échantillons gratuits ont confirmé qu’on ne met pas le chocolat au frigo, merci.

Et c’est la faute sur l’intérieur ! Attention de ne pas enfourcher !

Et pendant ce temps en AXA Women’s Super League ?

Notre équipe favorite, les Young Boys Frauen (on pouffe à chaque fois), a un fan club sur Instagram qui a à coeur de simplifier les choses en termes de nom. Dans tous les cas, il vaut probablement mieux continuer d’éviter de les googliser sans ajouter un contexte footballistique limpide.

Le BSC Y’a vraiment rien qui va. On a listé à peu près 1898 raisons de tout recommencer à zéro avec un nouveau nom sans connexion avec l’ancien.

La minute Johan Djourou

Un Suisse allemand rencontré au petit-déjeuner nous demande d’où on vient. De Lausanne, cher Monsieur. « Ahhhhh, le Lac de Genève ! » Pour occuper nos mains qui ne demandaient qu’à lui mettre une claque, on a fait une petite recherche sur Internet et on s’est rendu compte que les citoyens lambda d’Uri, Schwytz et Unterwald avaient le même problème que nous: le Lac des Quatre-Cantons se traduit « Lake Lucerne » en anglais (en même temps le premier anglophone sur place a dû lire Vierwaldstättersee et faire un AVC). On comprend donc – sans l’excuser pour autant – cette terrible méprise basée sur une (très) bête analogie.

La rétrospective du prochain match

La Suisse n’avait plus marqué depuis le Néoprotérozoïque, elle le fait enfin, et ça ne sert à rien. Non mais sérieux quoi, on revient à un goal average global plus qu’honorable de 2-14 en 5 sorties et l’Espagne n’est même pas foutue de battre l’Italie à domicile. Donc le prochain match mardi à Parme, on s’en fout un peu.

La paire Noelle Maritz – Lia Wälti aura au moins eu le mérite de priver Kosovare Asllani et la Suède de Jeux Olympiques.

En tout cas quelque chose nous dit que l’équipe aux trois couronnes se préparera un peu plus sérieusement pour le prochain match face à l’Espagne. D’autant qu’on les trouve facilement au Denner du coin ces machins, ça laisse plus de temps pour s’entraîner.

Il faudra retrouver le mode d’emploi pour assembler sauver les meubles histoire de ne pas se prendre une gifflar.

 

Crédits photographiques:

Inka Grings : NatiSythen/CC0/Wikimedia Commons https://commons.wikimedia.org/wiki/File:FFWM2011_FRA-GER_20110705_imBorussiapark035.jpg

Cheshire Cat: Daniel Schwen/CC0/Wikimedia Commons https://commons.m.wikimedia.org/wiki/File:TCMI_Cheshire_Cat_2.jpg 

A propos Raphaël Iberg 174 Articles
"Chaque matin on prend la plume parce que l'on ne peut plus faire autrement sous peine de malaise, d'inquiétude et de remords." Maurice Leblanc

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