Non mais vous avez vu l’assurance des types hier soir? On aurait dit Conor McGregor en goguette sur Venice Beach à torse-poil. De quoi nous faire dire que notre Nati a atteint un niveau jamais démontré jusqu’à maintenant. Qu’est-ce qu’on a kiffé putain !
Chessex étant pour une fois rémunéré pour couvrir la Nati, il fallait un volontaire pour oser reprendre son poste de fidèle suiveur au sein de la rédaction de Carton-Rouge. Je me suis ainsi lancé dans la combine malgré une peur du jugement quasi tétanisante. C’est donc au son du babyphone, à l’odeur du talc et en compagnie de peluches éléphants que j’ai suivi ce Suisse-Hongrie. Eh oui, contrairement à ce que vous aimeriez croire à Carton-Rouge on suit les matches sur notre canapé Interio (ou Conforama pour les plus prolos), une bière à la main, celle-ci encore humide de la vaisselle qu’on vient de finir…
Bref, passons au match (de gala). Même si la Suisse a assuré, on se doit de remettre les choses en perspective tant l’opposition était faible. En effet, l’organisation défensive hongroise n’avait rien à envier à celle du FC Courtemaîche et les Helvètes pouvaient compter sur un Gulacsi aussi à l’aise dans ses goals que Bencic sur le circuit WTA. Complètement dépassés, les Magyars ont permis à Shaqiri d’être excellent sans avoir à faire la moindre course. La sélection hongroise a donc dû rendre fou furieux Viktor Orban et ses sbires tant la performance était loin des standards de l’homme blanc viril. Mais ça, c’est une autre histoire…
En résumé, on a eu droit à match digne des plus belles affiches du Variété Club de France comme aimait nous les annoncer Thierry Roland à la fin de Téléfoot (celui où on voyait des images de matches de foot). D’ailleurs, il se murmure qu’on aurait hésité à faire rentrer Marco Streller à l’heure de jeu mais celui-ci en était à sa 13e Eichhof… Il serait, toutefois, un peu facile de réduire la démonstration de la Nati à la faiblesse de la Hongrie. Petkovic avait excellemment préparé ses hommes qui n’ont cessé d’aller de l’avant, à l’image du premier goal avec un Xhaka pressant le gardien adverse dans ses 5 mètres. Une action symptomatique de l’état d’esprit remarquable qui anime notre équipe nationale dans ces qualifications. La présence de Gelson et Behrami sur le banc est encore l’un des révélateurs de cette bonne dynamique. Vous en connaissez beaucoup des potes qui viendraient à votre enterrement de vie de garçon pendant une semaine en sachant qu’ils ne pourront pas boire une goutte d’alcool ? En plus de l’état d’esprit, on a fortement aimé l’activité de Zuber, la précision de Frei, l’apport offensif de Lichtsteiner (ça nous inquiétera nettement plus mardi), le retour d’Embolo (l’Oberlin des vieux) et on a adoré le fait que la Suisse gagne un match officiel 5 à 2 ! Par contre, un zéro pointé à l’ASF pour ne pas avoir foutu à la benne ces saloperies de bouts de carton que tout le monde tape sur ses cuisses. On se répète mais c’est le truc le plus nul du monde, c’est un gadget pour un public en bois digne du Stade de France. Du coup, c’est peut-être justifié…
En finalité ce match était une belle préparation pour la Finalissima de mardi. Mais comme quand la « une » bat la « trois » en amical, le résultat peut être trompeur… Quoi qu’il en soit, Petkovic et ses hommes ont réalisé la plus belle campagne de qualifications de la zone Europe (l’Allemagne étant hors catégorie) et il serait tragique de ne pas s’envoler directement en Russie. Mais, il faudra passer par les champions d’Europe en titre. Alors, on verra bien…
Avec la plus belle équipe de Suisse de tous les temps, on est en droit d’imaginer une belle fête mardi soir. On aura ensuite tout loisir de réserver nos billets de match à 250 dollars pour la Coupe du Monde…
PS : les agences photos nous mettent facilement à l’amende. Ceci explique cela.
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