Fribourg Gottéron, grand cru ou piquette ?

A moins d’un mois de la reprise du championnat de LNA, il me semble être de bon ton de faire un petit pronostic de ce que va être le HC Fribourg Gottéron cuvée 2007-2008, joueur par joueur. Alors, mal à la tête d’avoir bu pour oublier ou d’avoir trop fêté les succès ?

Grands crus

Sébastien Caron. Un gardien étranger à Fribourg Gottéron ? Il y a du bon et du moins bon dans la mémoire collective de Saint-Léonard. De Thomas «the wall» Ostlund à Adam «in the wall» Munro, on ne peut pas dire que la constance soit de mise. Pour ce qui est de Sébastien Caron, je suis intimement convaincu (comme dirait une vieille connaissance) qu’il sera l’assurance tous risques pour stabiliser une défense qui fait tout de même peur.
Julien Sprunger. Meilleur chaque année, le plus sûr espoir du club devra passer encore un palier cette année pour prouver que ses rêves de NHL sont atteignables et ce, malgré ses soucis physiques. Pourrait être un complément de luxe aux étrangers sur une ligne de parade qui pourrait faire des dégâts. Physiquement au top, il pourrait faire des ravages dans les défenses adverses et s’installer durablement en équipe nationale.
Antti Laaksonen. Depuis un certain Hannes Hyvönen, Saint-Léonard a une certaine réticence à accueillir des Finlandais dans ses murs. Il est vrai que le fou furieux buteur a marqué de son empreinte – peu glorieuse il est vrai – son très court passage à Fribourg. Avec Antti Laaksonen, il ne devrait pas y avoir ce genre de problème. On peut faire confiance à Mr Positif pour avoir fait un nombre suffisant de téléphones pour savoir si l’ancien coéquipier de David Aebischer à Colorado s’intégrerait dans le vestiaire fribourgeois. Outre l’intégration, il sera également important pour lui d’être le «serial scoreur» qui fait défaut depuis le départ de Jukka Hentunen (tiens, un Finlandais…)
Andrei Bykov. Le «p’tit Bykov» a tout pour devenir un grand. Il est loin le temps ou le garçon amusait la galerie lors du match d’adieux de son papa. Fini de rire, on passe aux choses sérieuses. Prometteur la saison passée, il a tout pour occuper une place de choix dans le dispositif de Serge Pelletier avec ses mains rapides et sa vitesse d’exécution.

Marc Chouinard. Gabarit impressionnant, joueur de centre qui ne perd qu’un minimum de face-off, il a tout pour plaire. Des qualités de scoreurs qui n’ont jamais été mises en évidence en NHL tant il était cantonné aux tâches défensives dans une check line. Il a à coeur de prouver qu’il sait marquer. On n’attend que ça.
Philippe Seydoux. Il est parvenu à s’imposer très rapidement à Fribourg-Gottéron la saison passée. Son calme, sa défense propre et sans chichis ont apporté de la sérénité à un effectif qui en manquait. Talent aux Kloten Flyers, il aura envie de prouver que les Aviateurs auraient dû lui faire confiance à son retour de Finlande après une expérience de courte durée.

Goût de reviens-y

Geoffrey Vauclair. Pour un joueur tout le temps absent, cette catégorie semble être parfaite ! Genou, hanche, épaule et la tête, alouette. Bref, tout y est passé pour Geoffrey Vauclair. Il se murmure même qu’il arrive à diagnostiquer lui-même ses blessures tant ses connaissances médicales deviennent grandes. En forme dès le début de la saison, il a la capacité pour être un meneur dans le club fribourgeois. Dans le vestiaire en tout cas, son importance au sein de la mafia neuchâteloise n’est plus à démontrer.
Caryl Neuenschwander. Invité surprise en équipe nationale en fin de saison passé, l’ancien Bernois devra prouver que cette convocation n’était pas usurpée. Travailleur infatigable, il devra encore affiner ses qualités de buteur pour répondre aux exigences placées en lui. Il peut y arriver grâce à sa volonté.

Cédric Botter. Physique à souhait, l’autre ancien bernois doit apporter plus sur le plan offensif. Comme Neuenschwander, il devrait récolter les fruits d’un travail intensif effectué durant l’intersaison. Devrait éviter les pénalités stupides et maladroites pour son bien et celle de son équipe.
Marc Abplanalp. Impressionnant à Viège la saison passée, le frère de «l’affaire» va essayer de franchir le saut de ligue B en ligue A. Courtisé par des clubs de LNB aux budgets surdimensionnés (amis lausannois, bonjour), il a préféré revenir au bercail pour s’imposer dans la grande ligue. Son jeu physique donnera un peu de poids à une arrière-garde assez légère.
Deny Bärtschi. Un autre «frère de» a rejoindre Saint-Léonard. En bout de course à Rapperswil, l’ancien international junior a tout à prouver et ça tombe bien, ce genre de joueurs éclate à Gottéron. Où signera-t-il en janvier, une fois son retour au premier plan effectué ?
Shawn Heins. Monsieur Pénalité a été très bon lors de l’opération sauvetage de la saison dernière. Débarqué en cours d’année, il s’est bien intégré au collectif des Dragons. S’il pouvait prendre un peu moins de pénalités, son apport en serait encore bonifié.

Antonio Rizzello. J’ai envie de croire en ce jeune homme. Le pari risqué par Serge Pelletier est audacieux mais plein de panache. Il ne faut pas se leurrer, Fribourg doit tenter – et accessoirement réussir – ce genre de coups de poker pour assurer son avenir. Pourrait être bon dans un rôle ingrat mais nécessaire de «porteur d’eau».
Michael Ngoy. Les attentes placées en lui dès son retour de blessure seront très grandes. Il sera attendu comme le Messie et non plus comme le mouton noir (pas de racisme, je vous assure) comme c’était le cas au début de la saison passée. Lorsqu’il évolue dans son registre (offensif), il est excellent et Serge Pelletier l’a bien compris. Trois mois ce sera long sans lui.

Goût de bouchon

Alain Birbaum. L’enfant du pays a réalisé une bonne première saison après son retour de Lausanne. Doté d’un excellent coup de patin, il doit encore parvenir à être concentré durant 60 minutes pour éviter la «boulette». J’avoue que c’est mesquin de le mettre dans cette catégorie, mais c’était obligatoire, non ? Au fait, il ouvre quand le Wine ?
Benjamin Plüss. Tellement habitué aux bonnes saisons de «Beni» que j’en viens à me demander s’il est capable d’en faire une moyenne ? Au vue des matches amicaux (qui ne veulent rien dire, je vous l’accorde), j’ai un peu peur que celle-ci le soit. Malgré tout, c’est un pion essentiel de la maison Gottéron et son instinct de buteur peut débloquer des situations à n’importe quel moment.

Gil Montandon. Alors Gil, la saison de trop ? «C’était à 14 ans celle de trop».  La réplique est connue, mais il n’a de cesse de le répéter. Physiquement, il ne fait aucun doute que le «papy» sera présent tant son hygiène de vie est exemplaire. Malgré tout, on ne pourra pas lui demander d’endosser sur la glace un rôle qu’il ne peut pas assumer. Présence malgré tout primordiale dans les vestiaires pour encadrer les plus jeunes.

Piquette

Philippe Marquis. Malgré toute la sympathie que l’on peut avoir pour notre valeureux capitaine, il est à se demander s’il n’est pas en train d’effectuer des années de trop. Blessé plus qu’à son tour, il peine à retrouver un niveau digne de son passé. Ne peut que surprendre en bien et, il faut bien le dire, me ferait le plus grand plaisir en me donnant tort.
Alain Reist. Fera-t-il une deuxième saison «à la Ngoy» après s’être lamentablement vautré au cours de sa première saison ? Franchement j’en doute. Archétype même du joueur surévalué, il va au devant d’une saison bien longue (et les supporters aussi d’ailleurs). (ndlr. : George prend des risques en critiquant Alain, il risque de se faire remettre à l’ordre par la maman Reist…)

En cours fermentation : Michael Brügger, Sandro Abplanalp, Adrian Lauper.
Je sens déjà mes amis Lausannois et Genevois glousser en lisant mes pronostics… On fera les comptes le 24 février pour voir s’il faut déboucher le champagne ou finir les fonds de bouteille.

Toutes les photos copyright Mediasports.ch – Pascal Muller

Écrit par George Baudry