Endlich wieder BVB

C’est avec un plaisir non dissimulé que j’ai retrouvé mon Borussia Dortmund à l’occasion d’un match amical mercredi soir à Bâle. Si la rencontre a été tout ce qu’il y a de plus amicale, on retiendra tout de même la belle impression laissée par le nouveau transfert le plus cher de l’Histoire du club dortmundois, Henrikh Mkhitaryan. On se réjouit déjà de la suite.

Depuis une certaine finale de la Ligue des Champions, on était privés de Borussia Dortmund et donc quasiment de football. Bien sûr, c’est toujours sympa de redécouvrir comment c’est une existence sans foot ni déplacements interminables mais j’ai assez rapidement commencé à me languir de mon BVB. J’avais réussi à renoncer au déplacement de la Ruhr samedi dernier pour l’ouverture de la saison avec un match folklorique contre une sélection de la télévision SAT 1 devant un Westfalenstadion tout de même à guichets fermés, puis à celui de Magdeburg lundi pour un amical contre une quatrième division. Par contre, il était difficile de résister à la tentation mercredi avec la venue du vice-champion d’Europe à Bâle. Surtout que ce match amical contre le champion suisse marquait la première sortie jaune et noire des nouveaux renforts dortmundois Papastathopoulos, Mkhitaryan et Aubameyang. Et dire que je commençais tout juste à apprivoiser l’orthographe de Piszczek, Blaszczykowski et Lewandowski et voilà qu’il me faut à nouveau apprendre à écrire des noms impossibles; a priori, posséder un patronyme improbable est le première critère pour être recruté au BVB. Ils deviennent quoi Vladimir Bestchastnykh, Oļegs Blagonadeždins, Emre Belözoğlu et Urs Güntersperger ?

Trop riche…

Nonobstant le patronyme un peu exotique des nouveaux arrivants, je suis un peu dubitatif sur la campagne de recrutement du BVB. Ce n’est pas que je doute de la valeur des nouveaux arrivants mais le prix déboursé pour ces trois joueurs, pas loin de cinquante millions d’euros au total, me paraît excessif. Dortmund a réussi un authentique exploit en gagnant deux titres puis en atteignant la finale de la Ligue des Champions en affichant une balance de transferts positive (plus d’argent gagné en vente de joueurs que dépensé en achat) mais il a été plus dépensier cet été. Evidemment, en affichant de manière ostentatoire son modèle économique et ses bénéfices colossaux, le club de la Ruhr est arrivé sur un marché des transferts à sec avec l’étiquette « gogo en quête de renforts avec des liquidités plein les poches » et les enchères sont montées plus que de raison. L’autre souci de l’été, c’est que le feuilleton Lewandowski n’a toujours pas trouvé son épilogue. Mais il fait trop chaud pour s’énerver, je te dirai à une autre occasion tout le bien que je pense de l’attitude du FC Fraude Fiscale dans cette affaire qui va sans doute connaître encore quelques rebondissements dans les semaines à venir.

Une aimable mise en jambe

Je passe au match, lequel est resté bien gentillet. Pour Dortmund, qui vient à peine de reprendre l’entraînement, ça ressemblait davantage à une mise en jambe qu’à un vrai test. Côté bâlois, c’était la dernière sortie avant la reprise du championnat contre Aarau, ça servait de répétition générale et d’ultime revue d’effectif mais sans vouloir y laisser trop d’énergie. Du coup, la partie s’est disputée sur un rythme de sénateurs, on aurait cru un match de Liga. Cependant, en première période, les deux équipes ont tout de même aligné une formation plus ou moins standard. Bâle a surtout été dangereux sur balles arrêtées, avec la patte gauche de Valentin Stocker sur coup franc et la tête de Fabian Schär à la réception. C’est sur ce schéma que le FCB a égalisé et qu’il a été tout près d’inscrire un deuxième but absolument identique. Par contre, dans le jeu, les Rhénans se sont montrés bien empruntés, notamment la ligne des quatre milieux offensifs du 4-1-4-1 de Murat Yakin. Mais ce qui n’a pas fonctionné contre le vice-champion d’Europe peut très bien passer contre Aarau.

Début réussi pour Mkhitarjan

Dortmund a dominé la première mi-temps, avec un joueur qui s’est particulièrement mis en évidence, Henrikh Mkhitarjan. A peine quarante-huit heures après l’officialisation du contrat qui en fait le transfert le plus cher de l’Histoire du club, dépoussiérant le vieux record de Marcio Amoroso, l’Arménien a régalé un stade majoritairement acquis à la cause jaune et noire : il a offert le caviar du 0-1 à Marco Reus et a lui-même inscrit le 1-2 d’une belle volée croisée. Il aurait même pu s’offrir un deuxième assist juste avant la pause en lançant Lewandowski mais la frappe du Polonais s’est écrasée sur le poteau. Il faudra bien sûr le revoir dans un contexte plus compétitif mais le transfuge du Shaktar Donetsk semble avoir les atouts pour faire oublier Mario Götze, même s’il ne présente pas du tout le même profil : moins virtuose et moins dribbleur mais doté d’une réelle intelligence de jeu et d’une indéniable efficacité devant le but.

Déjà à coin

On a cru un moment que le match allait tourner à la démonstration dortmundoise puisque, juste après la pause, Pierre-Emerick Aubameyang, pour son premier ballon en jaune et noir, a lui aussi trouvé le poteau. Mais ensuite, Bâle a plutôt dominé, sans parvenir à arracher une égalisation de prestige. C’est au contraire Jonas Hofmann qui scellera le score à 1-3 sur un but qui n’aurait probablement jamais été validé en championnat suisse puisqu’un Bâlois est tombé au début de l’action… Cela aura au moins donné l’occasion à la sécurité du Parc Saint-Jacques de démontrer une fois de plus l’étendue de son incompétence en se laissant déborder par un jeune fan dortmundois qui a voulu aller féliciter ses idoles puis en manquant de peu de  molester le malheureux gamin. Heureusement qu’un Rambo un peu plus malin que les autres a calmé les esprits, sinon ces clowns auraient réussi à provoquer une émeute dans une soirée tout ce qu’il y a de plus amicale et bon enfant.
Avec cette estivale soirée bâloise, j’ai déjà replongé à fond dans le Borussia Dortmund, en séjour une semaine dans notre belle patrie avec un camp d’entraînement à Bad Ragaz. Et encore deux matchs amicaux au programme, samedi à Altach en Autriche juste derrière la frontière contre Bursaspor, et mardi à Lucerne. Puis ce sera déjà l’heure de la Telekom Cup, puis de la Supercup, puis de la DFB-Pokal puis de la reprise de la Bundesliga… La pause est bel et bien terminée, je suis reparti pour être à fond derrière mon BVB, jeden Tag und jede Nacht comme le dit la chanson, jusqu’en mai prochain. Ça fait plaisir. 

FC Bâle – Borussia Dortmund 1-3 (1-2)

St. Jakob Park, 18’696 spectateurs.
Arbitre : M. Bieri.
Buts : 11e Reus (0-1), 17e Schär (1-1), 27e Mkhitaryan (1-2), 90e Hofmann (1-3).
FC Bâle (1ère mi-temps) : Sommer; P. Degen, Schär, Sauro, Safari; F. Frei; Salah, Elneny, Diaz, Stocker; Streller.
FC Bâle (2ème mi-temps) : Sommer; Voser, Ajeti, Dragovic, Aliji; T. Xhaka; D. Degen, Simic (72e Adili), Jevtic, Andrist; Bobadilla.
Dortmund (1ère mi-temps) : Weidenfeller; Durm, Papastathopoulos, Hummels, Schmelzer (32e Bandowski); Bender, Sahin; Blaszczykowski, Mkhitaryan, Reus; Lewandowski.
Dortmund (2ème mi-temps) : Weidenfeller; Grosskreutz, Subotic, Sarr, Bandowski; Kirch, Gündogan; Hofmann, Ducksch, Aubameyang; Schieber.

Écrit par Julien Mouquin

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