Le Betzenberg a vibré

Des buts gags, des occasions ratées en veux-tu, en voilà, une expulsion, un scénario improbable, une ambiance électrique : si le match de la peur entre Kaiserslautern et Köln n’a pas atteint des sommets sur le plan technique, on ne s’y est pas ennuyé une seule seconde, on a même failli oublier qu’on était un dimanche.

C’est par un duel contre la relégation entre Kaiserslautern et Cologne que l’on a terminé notre week-end de reprise en Bundesliga. Je redoute toujours un peu ces matchs du dimanche parce qu’avec, disons, les fatigues d’un week-end tumultueux, si le spectacle n’est pas au rendez-vous, cela peut vite devenir assez pénible, surtout qu’il reste généralement quelques heures d’autoroutes après la partie pour retourner au bercail. Mais d’un autre côté, on se dit à chaque fois qu’il serait criminel d’être dans la région et de passer à côté de ces stades magnifiques sans s’arrêter. Là, en l’occurrence, le match du jour opposait deux Traditionsvereine, Kaiserslautern et Köln, une affiche qui ne saurait me laisser insensible : en mai 2008, dans ce même Betzenberg, Kaiserslautern battait Cologne 3-0 et évitait la chute en troisième division, cela reste l’une des plus belles ambiances qu’il m’ait été donnée de voir dans mes quelques pérégrinations footbalistiques. C’est resté un peu plus calme cette fois mais l’on n’a là non plus pas regretté d’avoir fait le déplacement car on s’est bien amusés.

Le black-out de Rodnei

Désireux de porter son avance à neuf points sur son adversaire du jour et par conséquent la barre, Kaiserslautern démarre le plus fort avec quelques cafouillages et une tête de Rodnei sauvée sur sa ligne par Andrézinho. Il faut dire que Cologne aligne une équipe un peu expérimentale, puisque son effectif est décimé par la grippe et qu’il faut de surcroît intégrer les nombreux nouveaux arrivés du mercato. Les Geissböcke se créent une première occasion sur un coup franc somptueux de Lukas Podolski qui s’écrase sur l’angle des buts de Sippel, battu en la circonstance. Ce n’était que partie remise puisque quelques instants plus tard, le Brésilien Rodnei, nullement pressé, veut donner en retrait à son gardien mais expédie un obus qui heurte le poteau avant de revenir sur Podolski qui n’a plus qu’à conclure dans le petit filet opposé. Les malheurs des Roten Teufel n’allaient pas s’arrêter là : dix minutes plus tard, le buteur Lakic était sévèrement expulsé pour un geste revanchard assez anodin puisqu’il n’a touché personne. En juillet dernier, on a eu vu des gestes revanchards bien plus méchants que cela qui n’ont malheureusement pas été sanctionnés…

La magie du Betzenberg

Mené au score, réduit à dix, privé de son meilleur buteur Srdjan Lakic, expulsé, et de son meilleur passeur, Christian Tiffert, suspendu, Kaiserslautern paraissait bien mal embarqué à la pause. Sauf que ce 1. FC Köln 2010-2011 est tout sauf un modèle de sérénité et que le Betzenberg fait partie de ces stades mythiques dont les retournements de situation improbables ont nourri la légende. Et cela ne va pas rater : l’entraîneur local Marco Kurz a trouvé les mots pour relancer ses troupes à la mi-temps et, après un premier tir au-dessus d’Ilicevic, l’égalisation va tomber comme un fruit mûr sur une grosse bévue de la défense colonaise : Pezzoni dégage sur son coéquipier Geromel, permettant à Jan Moravek d’égaliser d’une volée au ras du poteau. C’était le prélude à une deuxième période complétement débridée dans une ambiance électrique et survoltée.

Le retour de Rensing

Malgré son infériorité numérique, Kaiserslautern domine les débats, avec notamment une reprise contrée de Nemec, une grosse frappe de Dick (désolé, pas pu m’empêcher…) qui s’écrase sur la latte et une percée de Moravek qui s’est trop déporté pour redresser son centre. Les Domstädter auront aussi leurs occasions avec un lob de Podolski sauvé sur la ligne par Jessen et un arrêt miraculeux du gardien Sippel sur une tête de Lanig, suivi d’une reprise au-dessus de Geromel. La balle de match sera pour le joueur de Kaiserslautern Thanos Petsos, absolument seul à cinq mètres du but, mais le nouveau gardien des Domstädter Michael Rensing a réussi une sortie décisive. L’ex-successeur désigné d’Oliver Kahn était attendu au tournant, lui qui n’avait quasiment pas joué depuis un an et son éviction du Bayern. Il s’en est plutôt bien sorti, n’a pas commis de grosse faute, n’y peut rien sur le but et a réussi cet arrêt décisif en fin de match. A confirmer. Car le 1. FC Köln aura bien besoin d’un gardien au top dans ce deuxième tour : si les deux équipes peuvent, compte tenu des circonstances, être légitimement déçues de ne prendre chacune qu’un point qui ne les arrange guère au classement, l’incapacité des Geissböcke à gérer leur supériorité numérique ne manque pas d’inquiéter quant à leur survie en Bundesliga.

1. FC Kaiserslautern – 1. FC Köln 1-1 (0-1)

Fritz-Walter-Stadion, 42’295 spectateurs.
Arbitre : M. Winkmann.
Buts : 29e Podolski (0-1), 51e Moravek (1-1).
Kaiserslautern : Sippel ; Dick, Amedick, Rodnei, Jessen ; Amri (70e Kirch), de Wit (46e Nemec), Petsos, Ilicevic; Moravek; Lakic.
Köln : Rensing; Andrézinho, Geromel, Pezzoni, Eichner; Clemens, Petit (46e Yabo),  Matuschyk, Peszko (75e Lanig); Podolski; Novakovic (84e Terodde).
Cartons jaunes : 32e Peszko, 35e Jessen, 39e Eichner, 56e Andrézinho, 77e Geromel, 86e Yabo, 89e Lanig.
Carton rouge : 39e Lakic (geste revanchard).
Notes : Kaiserslautern sans Tiffert, Bugera (suspendus), ni Simunek (blessé), Köln privé de Sanou, Ionita, Ishiaku (blessés), Giannoulis, Brecko, Mohamad, McKenna, Jajalo (malades) ni Makino (Coupe d’Asie).

Écrit par Julien Mouquin

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1 Commentaire

  1. Un public extraordinaire, un stade superbe, un club mythique, merci de nous faire partager les moments du 1FCK.
    En espérant que la spirale négative s’arrête bientôt….

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